Échappatoire - partie 3

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Un homme s’approche de nous. Il est tout en beauté. Apprêté d’une chemise blanche rentrée dans son pantalon de costume, il tient de ses deux mains un volumineux bouquet de fleurs.

«Mademoiselle, j’ai le plaisir de vous donner ses magnifiques roses»

Je ne comprends pas de suite ce qui se passe. Je me lève, le remercie et prend ce cadeau. Du coin de l’œil je vois Al’ les larmes aux yeux, mais toute souriante.

«Votre femme m’a également demandé de vous donner cette lettre» continue le fleuriste, avant de s’en aller.

Tétanisée, je reste plantée comme un piquet, fixant cet homme partir.

«Peux-tu me faire le plaisir de la lire maintenant s’il te plaît?» me demande ma chérie.

Alors je commence la lecture de celle-ci.

«Pauline, cela fait exactement 1148 jours que j’ai la chance de m’endormir à tes côtés. 1148 jours où je retombe amoureuse de toi chaque matin. J’ai énormément de chance de t’avoir dans ma vie. Je me doute que tu as dû entendre ce discours mille fois auparavant, mais aucun ne peut être aussi sincère que celui-ci.
Je t’aime Pauline. Je t’ai aimé intensément pendant ces trois années et deux mois que nous venons de franchir.
Je voulais t’offrir un bouquet aussi immense que mes sentiments, mais malheureusement je n’ai pas trouvé plus grand. Tu sais bien que tu te serais retrouvé avec un parterre de fleurs sinon.

A présent replie cette lettre.»

Je ne comprends absolument pas. Ou justement si. Je ne veux pas y croire! Va-t-elle le faire?

Elle s'agenouille. «Pauline, me permettrais-tu de retomber amoureuse de toi chaque jour de ta vie, en devenant ma femme?» m’interroge-t-elle d’une voix tremblante.

Non, je ne veux pas! Comment peut-elle oser? Je ne suis pas prête. Non je ne veux pas être liée à une personne pour toujours. Mais que vais-je lui répondre? Je ne peux pas lui donner une réponse négative, ce serait beaucoup trop brusque.

«Je… J’aimerais y réfléchir» hésitais-je.

«Je comprends. Je te prends par surprise.» «Mangeons à présent.»

«Mangeons à présent» me dit-elle! Comment peut-elle me dire ça d’un air détaché après sa demande. Et, si seulement j’avais ouvert cette maudite boîte, j’aurais pu lui dire non avant qu’elle mette un genou à terre. Je me sens terriblement gênée.

L’ambiance est pesante. Nous avons échangé seulement quelques mots depuis cet événement. Je vois bien qu’elle est attristée, mais je ne pouvais ni lui dire oui, ni lui dire non. Alors peut-être que je l’ai blessé, mais je préfère prendre mon temps pour lui délivrer ma réponse.

Je veux dire,que, je n’avais jamais envisagé le mariage. Je suis quelqu’un d’assez libre. Je n’aime pas qu’on m’enferme. Actuellement, si j’ai envie de partir je n’ai aucune chaîne à mes pieds, s’en est presque jouissif. Alors que dans une union tu seras toujours enchaîné.

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