La bête qui rôde

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Une simple soirée entre amis. C'est ainsi que cette petite histoire commença. La musique battait son plein et l'alcool coulait à flot. L'esprit embrumé par ce mélange, une soudaine envie d'uriner me prit. Naturellement je partis vers les cabinets les plus proches de moi. La porte fermée mit une première sourdine entre la fête et moi. Je devais avouer que ce petit moment de tranquillité me faisait du bien. J'avançais maladroitement dans le long couloir qui me séparait de mon objectif. Mais alors que je m'approchais j'entendis un bruit de raclement, puis je vis un trais de lumière s'échapper de la porte vers laquelle je me dirigeais. Pas de chance c'était occupé. Je frappa alors doucement en demandant s'il y en avait pour longtemps, mais je n'eut pour réponse qu'un autre raclement m'annonçant clairement qu'il y en aurait pour un très long moment.

Il ne me restait plus qu'une solution, sortir pour me soulager. Sur le chemin j'ai croisé trois amis, bras dessus bras dessous, ils chantaient fort et voulaient que je me joigne à eux. C'était tentant, mais je ne pouvais attendre plus longtemps. Alors que je fermais la porte de la maison j'entendis l'un d'eux me mettre en garde contre les bêtes sauvages vivant dehors. Sur le moment j'affichais un large sourire bête. J'ai toujours vécus à la campagne et passé bien des heures à marcher dans le noir dehors la nuit alors, les "bêtes sauvages" je connais bien ! Enfin c'était ce que je croyais...

Le noir total, je prends mon portable et l'allume pour m'éclairer. Seul le petit croissant de lune tentait en vain d'illuminer l'endroit, mais de lourds nuages noirs prenaient un malin plaisir à le cacher. Un petit vent froid soufflait. Je titubais sur quelques mètres, pensant aller à l'autre bout de la cour pour trouver un buisson où faire mon affaire. Maintenant assez loin pour que la faible musique soit maintenant remplacée par le silence, j'entendais le vent remuer les arbres proches. Un craquement me surprit alors, comme si un énorme bout de bois avait cédé sous un poids énorme. J'orientais mon portable vers ce que je pensais être l'origine du bruit. Rien. Pas de trace, pas de bois. Un claquement semblable à celui d'un fouet retentit alors non loin de moi. Je sursautais en me tournant vers ce nouvel évènement, mais avant de voir quoi que ce soit je percutais une énorme masse sombre. Cela me fit tomber à la renverse, lâchant mon téléphone pour amortir ma chute avec mes mains. L'appareil tomba à quelques centimètres de moi, écran contre terre, n'éclairant presque rien. Alors que ma vue s'habituait difficilement au noir soudainement total, je vis la masse sombre écraser mon portable. Mon sang se glaça à cet instant. Qu'est-ce qu'il se passait ?! Le vent se calma et maintenant il n'y avait pas d'autre bruit que la respiration lourde de la bête qui se trouvait devant moi. Mon cœur s'accéléra, je respirais difficilement, cherchant à regarder vers la porte de la maison sans quitter le créature des yeux. Le bruit lourd d'un sabot qui frappe la terre se fit entendre, la bête approchait. Un rayon de lune perça au travers des nuages et illumina l'espace d'un instant le regard de ce monstre, totalement tourné vers moi. Je ne pouvais pas fuir, j'étais fichu. A cette vision je fermais les yeux, espérant sans doute que tout s'arrêterait si je ne voyais plus rien. Mais au contraire je sentais maintenant son halène chaude et nauséabonde qu'elle me soufflait au visage. La panique me faisait respirer difficilement, mais elle était calme, elle me savait fait. Les yeux fermés, j'entendis le bruit d'une gueule qui s'ouvre, elle s'approchait, puis un étrange contact visqueux sur mon visage. Pas de douleur ? La chose glissa sur mon visage, me recouvrant de bave puis la bête émit un petit meuglement plaintif. J'ouvris les yeux alors que la lune pouvait de nouveau briller sans nuages. Une vache se tenait devant moi, la tête baissée, apeurée, elle semblait perdue et ne demandait qu'à recevoir de l'attention.

Ma frayeur retombée, j'ai réussi à me mettre debout. Quelques caresses sur la tête de la bête pour me rassurer et la calmer, puis je me dirigeais vers la maison pour chercher de l'aide.

Le lendemain j'apprendrais que tout le troupeau s'était sauvé car leur fermier n'avait pas bien fermé l'étable où elles dormaient. Les vaches avaient donc envahies toutes les maisons voisines...

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