Lui : Maël

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Maël

Franchement, ce midi pas moyen de me contenter d'un vulgaire sandwich, j'ai vraiment trop la dalle. Si mes minutes de pause n'étaient pas comptées, j'aurais pu manger dehors. Malencontreusement, je dois faire de mauvaise fortune bon cœur en me tapant un des plats de la cafétéria de l'hôpital. En effet, pour être honnête l'enthousiasme n'y est pas cependant, je n'ai pas d'autres choix.

En remontant le couloir, j'aperçois Jenny l'ex de l'un de mes condisciples. Elle discute avec une jeune femme aux cheveux d'un roux flamboyant retenus dans un chignon strict. Les rayons du soleil qui passent par les vitres immenses font de magnifiques reflets dorés à sa chevelure. Curieux de pouvoir l'admirer de plus près, je m'approche discrètement d'elles, sans le vouloir, je finis par capter leur conversation.

Et quelle conversation !? Je sais qu'Éric demeure un goujat sans cœur, du reste, il consacre son temps à faire des remarques graveleuses sur la plupart de nos collègues féminines. C'est à peine si ce mec n'est pas un porc. Non sérieusement, toutes nanas intelligentes devraient se tenir à distance de ce type. Pourtant, Jessy n'a pas l'air bête.

( Non mais Maël parce que toi tu te comporte au mieux avec les femmes!!!!!... Je fais taire ma conscience..)

Enfin je m'en fiche, la seule chose qui m'intéresse est de savoir qui est la rousse qui l'accompagne. Avec cette blouse sur le dos, j'ai du mal à deviner correctement ses formes, c'est pourquoi je continue de m'approcher au maximum.
Égaré dans mes pensées, j'ai complètement perdu le fil de leur discussion alors quand j'entends Jenny lui dire :

- Ce qui est sûr ma puce, c'est que tu aurais besoin de baiser un bon coup pour arrêter de me sortir toutes ces conneries.
Je suis frustré de ne pas avoir prêté suffisamment attention à leur échange, car pour ma part je serais plus que ravie de désinhiber sexuellement cette femme, pour apprendre jusqu'où pourrait être déroulé sa magnifique chevelure.

(super voilà que je deviens un fétichiste maintenant...)

Je toussote légèrement plus pour faire retourner la mystérieuse rousse que pour annoncer ma présence et je plaque un rictus moqueur sur mes lèvres pour faire croire que j'ai parfaitement entendu le contenu de leur conversation. Les deux jeunes femmes se retournent, mais je me concentre sur la belle rousse, cette fille est tout simplement magnifique. Elle rougit ce qui comme réaction est très rare de nos jours, elle a l'air d'être super gênée.

Je la détail ouvertement de la tête au pied et la première chose qui me frappe se sont les deux billes verts noisettes qui me fixe avec gêne. Par la suite, je remarque que pour une femme elle est plutôt grande, que sa peau dorée à l'air douce et crémeuse, mais ce qui me frappe le plus c'est l'absence totale de maquillage . Ce qui me confirme que cette nana est une beauté naturelle qui s'ignore. Je fais migrer mon regard vers sa poitrine qui à l'air plantureuse même sur l'informe tenu blanches et remarque enfin son badge où je peux lire Laure Lardière.

Bon sang ! Je fourrage mes cheveux bruns désordonnés, whouah!!!! Cette Laure est tout simplement canon et j'ai envie de me l'a faire ! Je joue avec mon piercing à la langue puis lèche mes lèvres sèches au moment, je m'apprête à sortir une remarque sarcastique, je suis coupé dans mon élan par un :

- Suivant !

Merde j'avais complètement zappé que nous faisions la queue pour le déjeuner. Surprise elle aussi, elle se retourne vers l'employé de la cafétéria et son amie et elle annonce leur commande. Une fois qu'elles sont servis, elles détalent comme des lapins. Je n'ai pas eu le temps d'en placer une.

En voyant l'horloge murale, je me rends bien compte que je n'ai pas le temps de poursuivre cette fille et j'en suis très contrariée. Je me dirige donc vers la table des internes où Luc, Vera, Antoine et Célia sont déjà attablés, à défaut de trouver un moyen de parler à cette fille. Je dépose mon plateau, m'assois en face d'Antoine et commence à manger. C'est Luc qui m'accoste le premier.

- Alors avec VALIÈRE, tu ne galères pas trop ? Me demande Luc en ricanant. Lui et ses jeux de mots à la con, je vous laisse imaginer l'énergumène !

- Je suis encore en vie cela signifie qu'il n'a donc pas encore fait voler son scalpel fétiche ! Lui dis-je ironiquement.
La tablé explose de rire.

- Je dois reconnaître que depuis deux mois que je te charrie, tu n'as pas perdu une seule fois ton calme Gauthier. Je suis impressionné.

Ma réponse sarcastique ne tarde pas.

- Et tu n'as pas fini de l'être !

Il ricane doucement et me demande.

- Si ce n'est pas VALIÈRE qui joue avec tes nerfs c'est sans doute autre chose, si tu nous expliquais ta mine contrariée ?!

- Je dirais que ce ne sont pas franchement tes oignons.

- Je dirais que tu as certainement raison, mais j'agis au nom de tous en disant que tu es à toi seul une vrai énigme à résoudre. Quitter un cursus aussi prestigieux en région bordelaise sous la tutelle d'un des meilleurs dans notre domaine pour venir s'enterrer dans la grisaille parisienne, c'est à ne rien comprendre.

- Dites-vous qu'il n'y a rien à comprendre, j'étais uniquement en quête d'autres choses et que je l'ai trouvé ici.

- Mais...

Rétorque Luc, toute suite coupée par Antoine.

- Arrête Luc ! Merde ! Si Gauthier ne souhaite pas te répondre libre à lui! Tu es simplement jaloux, car tu convoitais la tutelle particulière de VALIÈRE en définitive, c'est Maël qui l'a obtenu.

C'est la première fois que l'un d'entre eux m'appelle autrement que Gauthier, je suis surpris, car je pensais Antoine le plus distant des autres. Ça fait deux mois que je suis à Paris, avant j'habitais la magnifique région bordelaise et y faisais mes études, mais certaines choses que je préfère occulter m'ont poussé à venir en région parisienne terminé mon internat. Et connaissant mon ancien mentor beaucoup de personnes sont sidéré du choix que j'ai fait et le considère comme justement inconsidéré.

Mais tout ça ne regarde que moi du coup, je n'ai pas clairement envie de m'expliquer sur la question. J'élève les yeux et je vois qu'Éric se joint à nous ; toute suite la mine de Vera et Célia change, elles affichent toutes, une grimace de dégoût associée à une moue de contrariété. L'atmosphère déjà glacial ce fait polaire, mais cette rencontre m'arrange plus qu'autre chose, car il connaît peut-être Laure Lardière. Ne pouvant me retenir, je formule la question qui me brule les lèvres.

- Eh Andrieux ? Tu connais une Laure Lardière ?

Étonné Éric se tourne vers moi.

- Euh oui ! Pourquoi ?

C'est une des amies de mon ex, mais je préviens si tu penses te la faire renoncer cette meuf à les cuisses les plus scellées de l'univers. Des grognements féminins se font entendre. Je comprends que ce n'est pas le moment de chauffer Éric, car il risque de commettre un impair. Je consulte ma montre et je comprends que je dois filer. Je mange rapidement ce que je peux, me lève de table en m'excusant. Je me dirige vers le bloc, j'ai une greffe de poumon qui m'attend. Je dois me reconcentre sur l'essentiel.

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