1er juillet 1771

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Je suis tout simplement heureux. L’été a réellement débuté : les oiseaux pépient de plus en plus, le parfum des fleurs envahit le domaine. Les fenêtres demeurent tout le temps ouvertes, les domestiques sortent les meubles d’extérieur. Madame a installé sa chaise longue et a demandé à ce que l’on fasse des rafraîchissements si un inconnu venait à franchir le pas du château. Evidemment, chaque dépense est un véritable trou financier. Je ne peux tout assurer, les beaux-parents me coulent de longs regards noirs lorsque je suis contraint de leur dire que je ne peux payer.

Il est temps que je vende mes manuscrits, la situation est plus que critique. Le père Cambrière ne manque pas d’insister sur le fait que je devrais plonger le nez sur mes livres de droit. Il est hors de question que je m’assouvisse.

Je m’évade dans Canever et y rencontre Natacha de Lèverie. Nous n’avons pas eu le temps de nous revoir après le baiser échangé dans les jardins du restaurent. Mais il n’y a aucun malaise, nous discutons comme si l’événement ne s’était pas déroulé. Or, impossible de ne pas ‘échanger de doux regards. Nous demeurons discrets. Assis à la terrasse du salon littéraire, une cigarette coincée entre les dents, nous étudions mes textes. Natacha est assez sévère mais je comprends qu’elle veut mon bien.

« Vous avez encore quelques difficultés. Plus vous travaillerez à mes côtés, plus vous augmenterez vos chances de plaire aux lecteurs. Mettons-nous au travail. »

Elle est sérieuse, c’est une professeure appliquée et soucieuse de faire réussir son élève. Chaque petit détail est analysé, repris, amélioré. Et au bout de trois heures, nous soufflons.

Nous nous récompensons par un verre de vin.

« Vous avez du succès auprès des femmes. Venez aux salons littéraires, nous serions ravies de vous accueillir. D’ordinaire, nous n’acceptons pas tellement les êtres masculins mais vous serez le bienvenu. »

Je n’ose pas protester. Natacha quitte le salon une demi-heure plus tard. Elle a réussi à me redonner l’inspiration. J’écris sur la femme que j’aime. Je reste jusque tard dans la nuit et en remontant dans ma calèche, je reçois un mot de mon amie.

« Je vous ferais connaître. Vous êtes doué ».

Je paye le garçon chargé de m’avoir apporté le papier. Tant de route pour une phrase, payé une misère, cher jeune homme, je te souhaite bien du courage.

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