29 mai 1771

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Mes bagages sont arrivés à bon port dès le lendemain matin. Je découvre le domaine offert par les parents de mon épouse. Beaucoup plus petit que le leur, il n’en est pas moins luxueux. Je me réserve les appartements du dernier étage avec vue sur la forêt et sur les jardins. Les domestiques sont encore affairés avec Madame dont la voix résonne jusqu’ici. Je pénètre dans ma future chambre. Murs en bois classiques, un lit spacieux, une armoire en bois massif, de grandes fenêtres qui laissent passer la lumière du jour. Une vue plongeante sur ce qui m’inspire le plus : la nature. Je respire l’air chaud et parfumé de l’été. Le petit balcon est idéal pour installer un tabouret et une petite table. L’air tiède du matin emplit mes narines, je me sens un peu mieux.

Le majordome employé par ma femme m’interpelle. Il me tend une longue liste d’éléments à acheter pour Madame. Mes yeux s’écarquillent. 3000 sous pour de nouveaux meubles, des accessoires de beauté, des vêtements et une multitude de choses inutiles. Le jeune homme me rapporte que Madame quémande de l’argent pour se procurer ses précieuses provisions. Il va falloir piocher dans mes fonds de tiroir.

Il part, je décide de l’emplacement de mon bureau. La chambre est en réalité séparée d’une arche. De l’autre côté, mon futur bureau. Les bibliothèques sont immenses, la luminosité et la vue idéales. La clé me servira à m’enfermer dans ce lieu sacré et à ne pas être dérangé par la créature.

Quelques heures plus tard, je descends à l’étage inférieur. Des dizaines de coffres, de valises, une ribambelle de domestiques les mains chargées de paquets, de meubles, de tapisseries. Vêtue d’une robe coûteuse, la petite chef dominait son petit monde. De ses doigts blancs, elle montrait un coin de pièce, d’une petite moue indécise, changeait l’objet d’endroit puis très mécontente de ne pas se faire comprendre, le faisait elle-même.

D’un ton méprisant, elle demanda :

"N’as-tu donc pas d’autres chats à fouetter ? L’aménagement ne va point se faire tout seul !"

"Laissez donc ces gens faire, vous voyez bien que vous les gênez".

"Ce sont des incapables et vous, débarrassez le plancher ! Vous voyez bien que vous me dérangez !"

Dans sa naturelle brusquerie, elle a réussi à me faire reculer. Nous étions tous ses pantins, elle aime tout diriger et tout contrôler. L’homme est seulement ici pour répondre à ses besoins comme un nourrisson encore accroché à sa mère. Je lui rétorque que je ne vais pas pouvoir payer tout ce qu’elle demande. Elle pousse un soupir à fendre l’âme :

« Eh bien nous demanderons à mes parents ! A moins que les vôtres aient les moyens d’acheter tout ce que je veux".

-Nous ne sommes point aussi aisés, Répondis-je. »

A ses yeux, je suis un pauvre pourvu d’une plume.

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