Oui...
Alors… je ne saurais par où commencer. Parce que ma vie, c’est tout le contraire d’un conte de fée. Si je devais reculer, je commencerais par la fois où je me suis coincée dans un ascenseur. À mon avis, c’est ce jour-là où mon karma a voulu me dire : “Hé toi, ta vie sera synonyme du mot Enfer !”. J’avais peut-être six ou sept ans et j’ai été assez bête pour appuyer sur le bouton du rez-de chaussé, alors que j’y étais déjà… Résultat des courses, les portes se sont fermées et l’ascenseur ne m’a pas lâché d’une semelle. Comme tout le monde l’aurait fait, j’ai tenté de l’ouvrir en appuyant sur le bouton avec les deux flèches (qui se tournent le dos). Rien ne se passait alors j’ai commencé à hurler si fort que même les corbeaux sur le toit sont partis en laissant leur progéniture dans le nid. Je frappais contre les parois grises chromées qui m’emprisonnaient, en espérant qu’elles se brisent (oui, la naïveté peut devenir excessive…). C’est en continuant de vider mes poumons de leur espérance de vie que ma mère m’a finalement entendu. Elle croyait que je l’écoutais derrière la couche de métal qui nous séparait, mais je continuais à crier comme un putois et de ce fait, je n’entendais rien. Elle essayait sans doute de me rassurer en m’ordonnant d’arrêter de crier, que cela n’allait rien changer, mais j’étais devenue aussi bruyante qu’une tractopelle en action. Et c’est une fois que notre voisine du dessous a appuyé sur le bouton pour faire venir l’ascenseur que les portes se sont ouvertes. Je suis sortie en pleurant (au moins ça avait allégé ma vessie), j’avais sûrement la même tête qu’une tomate en fin de vie à ce moment-là et c’est comme ça que ma claustrophobie est née...
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