Interlude

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Ma très chère Junia,

Je me demande si le destin n'est pas l'attribut d'un dieu farceur. Sans doute que si. Je ne me souviens plus après tant d'années. Aujourd'hui est apparue dans nos vies, une jeune femme que tu n'aurais pas manqué de trouver intéressante pour sa capacité à mettre Pàl en colère.

J'aurais pu dire qu'elle est jolie, mais le terme le plus approprié pour la caractériser est le mot « malade ». Ce qui la ronge ne peut être stoppé même par notre chère Gita. Une transformation la sauverait sans doute, mais alors elle ne serait plus à même d'accomplir sa mission auprès de nous, car - attention, j'espère que tu es bien assise - c'est une letiferus !

Tu as bien lu ! Une letiferus ! En vie ! Enfin, pour le moment ! Cette femme que personne ne connaissait jusqu'à hier. Cette femme sans particularité est bien une letiferus ! Le plus étrange, peut-être, est qu'elle ne sort pas de nulle part. Elle a des parents biologiques ! Alors que la légende sur les letiferus veut que les enfants soient abandonnés à la naissance pour éviter de les mettre en danger.

Quoiqu'il en soit, son apparition aussi soudaine qu'inattendue nous a contraints à accomplir l'impensable : voler le Devolatus ! Et ce, malgré les sortilèges d'Asham. Feu ton père nous a bien aidé. Le coffret qu'il nous avait confié avant de disparaître fonctionne à merveille.

Nous sommes donc en possession du livre et de son lecteur. Tu peux imaginer l'excitation qui est la nôtre à l'idée de connaître enfin les secrets du livre. Hélas, sa lecture va devoir attendre encore un peu.

La letiferus a une descendance qui est en grand danger. Les sorciers l'ont enlevée. Impossible pour nous de laisser passer cela. Nos ennemis les plus opiniâtres ont préféré s'attaquer à une enfant plutôt qu'à nous directement. Pàl est déchaîné, tu t'en doutes.

Le reste du clan est dans une sorte de transe. Les plus jeunes ne se rendent pas encore compte des enjeux, mais ils sont tous derrière Hendry, prêts à se battre. Et moi ?

Moi, je ne sais trop que penser. J'aimerais tout autant lire le livre, comme tous les diogonos, que ne jamais l'ouvrir. Je redoute de découvrir ce qu'il contient. Je redoute ce qu'il pourrait faire à notre clan ; ce qu'il pourrait provoquer dans le monde des créatures de l'ombre.

Si le secret de l'emplacement de la Source s'y trouve, que ferons-nous ? Pàl, et je ne suis pas loin de penser comme lui, est convaincu qu'il nous faudra garder le secret. Il craint que les sorciers ou la Confrérie n'en fasse mauvais usage.

Je t'entends rire d'ici. Tu as raison. Sans doute n'y a-t-il rien entre ces pages qui puisse ébranler notre équilibre si ancien ? Pourtant, le doute subsiste. Il faut le lire.

En ces instants de grande incertitude, j'envie ta vie insouciante dédiée au plaisir et à la jouissance.

Ton amie, Paulina Appleforth

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