Chapitre 17

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L’ambiance était tendue dans la salle d'entraînement. Aucun bruit ne venait des étages depuis que Kaleb et Kendra était partis. Isis dormait encore, elle nous faisait pleinement confiance.

J’étais sur le qui-vive, prête à accourir au moindre moment.

Pourtant, mon sang se glaça dans mes veines lorsqu’un hurlement de douleur résonna dans les couloirs de la maison. Isis se redressa vivement, la main crispés sur sa lame. San dégaina et je repensais à ce qui’il m’avait dit quelques minutes plus tôt.

Nous étions en danger.

Le garçon s’élança dans les escaliers alors qu’un deuxième cris retentissait. Il ne laissait aucun doute sur celui qui en était à l’origine. Kaleb.

Je le suivais, déterminé à combattre. J’entendais Isis qui trottinait derrière moi. Etait-elle prête à faire face à un ange ? Je l’avais si peu entraîné.

Arrivé au rez-de-chaussé, je n’eu pas le loisir de plus m’inquiéter. San s’arrêta net. A ses pieds rampait Kendra en sang.

— Kaleb, murmura la jeune femme alors qu’un énième cris déchirait le silence.

— Oswin, occupes-toi de Kendra.

— Mais…

— C’est un ordre, lâcha sèchement le jeune homme.

Je le regardais s'éloigner avant de me pencher sur Kendra. Cette dernière chuchotait quelque chose. J’approchais donc mon oreille de sa bouche.

— … archange…

— Je ne comprends pas, Kendra.

— C’est...c’est un archange… Kaleb...San ne font pas le poids.

Je me figeais avant de dire à Isis qui attendait mes ordres :

— Restes ici, je reviens.

Je me levais donc, essayant de contrôler mes tremblement et dégainais l’épée angélique. J'entendais les lames se percuter et l’un des deux garçons gémir. Il fallait faire vite. Malgré mon ignorance en matière d’ange, la terreur dans le regard de Kendra avait suffit pour me convaincre. Nous n’avions pas affaire à un ange ordinaire.

Discrète comme une ombre, je me glissais dans le séjour et apercevais la créature. Bien plus grande que les anges auquel j’avais eu affaire auparavant, elle devait se baisser pour ne pas se cogner au plafond. San se battait contre lui avec l’énergie du désespoir. Son épée immense semblait, pour le moment, tenir en respect son adversaire. Derrière lui, cloué au sol par sa propre lame gisait Kaleb.

Je m’approchais doucement de ce dernier, prête à l’évacuer du champs de bataille. Sur le chemin, mes bottes rencontrèrent les débris de la verrière par laquelle était entré notre ennemi. Je jetais alors un regard dehors et me figeais de nouveau de terreur.

La rue était jonché de cadavre tandis que le ciel semblait envahit d’immense oiseaux.

Nous étions fichus. Pris au piège dans le manoir.

— Oz… soufflait le jeune homme à mes pieds. Oswin, il faut que tu fuis.

Cela me fit sortir de ma torpeur, il était hors de question que je les abandonne.

— Je refuse.

— C’est un ordre, me souriait-il.

Je m'agenouillais prêt de lui, le regard tourné vers l’affrontement qui s'était déplacé dans la cuisine. San l’avait-il fait exprès pour me laisser le champ libre ?

— Je ne peux pas vous laisser, Kaleb.

L’autre m'ignora pour arracher la lame planté dans sa cuisse.

— Tu ne devrais p…

Trop tard, le sang coulait maintenant à flot. Je retirais mon pull et appuyais sur la plaie pour arrêter l'hémorragie. En vain. Après tout, il y avait un trou de l’autre côté.

— Ne t’inquiète pas pour nous, emmène Isis et Kendra. Je suis sûr qu’il y a d’autres survivants.

— Tu n’as pas vu dehors ?! Tout le monde est mort ! Il y a des anges partout ! Quitte à mourir, autant essayer de se soutenir les uns les autres.

— Et ta famille ? Comment vas-tu la retrouver si tu restes là ? me questionna-t-il d’une voix faible.

— Je ne veux pas vous abandonner…

— Tu ne nous abandonne pas, c’est moi qui te le demande. Je t’en prie, Oswin, vis.

A peine finissait-il sa phrase qu’un hurlement déchirait l’air. L’archange refit son apparition dans le salon. Il traînait derrière lui, San, le visage en sang et le ventre ouvert.

Je retenais un hurlement de terreur pour me remettre debout, l’épée tendue devant moi.

La créature lâcha le garçon et s’élança à une vitesse folle vers moi. J’arrivais pourtant, par je ne sais quel miracle, à parer son attaque. Les muscles au bord de l’explosion, je la repoussais même.

A cette distance, le visage de l’archange semblait plus humain que celui des anges. Ses yeux me fit même frissonner. Il y avait quelque chose de malsain de son regard, comme si j’avais en face de moi un tueur en série. Ce qu’il devait d’ailleurs être.

L’attaque suivante fut pire que la première. Comment San avait-il pu tenir aussi longtemps face à ce monstre ? Si j’avais eu une simple épée, elle se serait brisé en mille morceaux. Au lieu de ça, la lame m'évita de me faire couper en deux mais le choc m’envoya valser contre un mur. D’après la douleur qui traversa ma colonne vertébrale, c’était un mur porteur.

Je m’écroulais au sol comme une poupée de chiffon, le souffle coupé.

Incapable de bouger, j’entendais l’archange approcher, ses pieds nus claquant sur le parquet. J’aurais dû tenter de fuir lorsqu’il était encore temps. Les yeux tournés vers le sol, je n’avais plus qu’à attendre la mort. Je sentais presque les mouvements d’air que provoquait la lame qui montait pour mieux s’abattre ensuite.

Je fermais les yeux alors que l’air revenait peu à peu dans mes poumons. Il n’y resterait pas longtemps.

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