Chapitre 4

4 minutes de lecture

Allongé sur le petit lit de la chambre que m'avait donné les jumeaux, je réfléchissais à ma décision. Cela ne me ressemblait pas, tout ce que je faisais ces temps-ci ne me ressemblait pas. J'avais tué. J'avais survécu. Et maintenant, j'avais accepté de devenir un soldat de la résistance à peine formée d'un ami et de son jumeau dont je n'avais jamais entendu parler.

Je voulais retrouver ma soeur, mes parents. Kaleb avait joué sur la corde sensible.Et j'avais accepté.

La curiosité avec aussi beaucoup joué. Pourquoi arrivais-je à tenir cette épée et pas les jumeaux ? Comment avais-je réussi à tuer cet ange ? Que voulaient ces créatures ? Etait-ce la fin du monde ? Je n'étais pas croyante mais la descente des anges sur terre sonnait très apocalypse.

J'avais donné toutes mes provisions aux jumeaux et n'avais donc avec moi que l'épée et les habits que je portais en arrivant. J'aurais aimé pouvoir aller chercher quelques affaires chez moi. Mais c'était de ma faute si je ne pouvais pas y retourner pour le moment. J'espérais que mes chats ne mourraient pas de faim en mon absence. Avant de partir, je les avais fait sortir, au cas où je ne reviendrais pas. Après tout, les anges ne s'attaquaient pas aux animaux, mes felins ne craignaient rien.

Il fallait que je dorme, demain commençait mon entraînement.

¤

J'attendais debout au milieu d'un pièce encombré de toute sorte d'objets médiévals. Kaleb attendait à mes côtés pendant que San farfouillait un peu partout. Il finit par revenir les bras chargés de tissus, de cuir et de métal entre mêlés.

— Voilà quelques armes en plus de celle de l'ange, des pièces d'armures que tu peux mettre sur tes vêtements ou en dessous, comme tu veux.

— Des pièces armures ? Ca ne m'encombrera pas trop ?

— Tu t'y habitueras, dit-il simplement.

— Et je peux t'assurer que tu seras bien contente d'en avoir lorsque tu seras de nouveau face à une de ces créatures, ajouta l'autre.

J'attrapais donc le tout et passais derrière un paravent pour me changer.

— Tu devras les porter à tout tes entrainements, nous combattrons avec de vrais lames, disait Kaleb tandis que j'accrochais la pièce sensé protéger mon torse.

— Nous ?

— Oui, c'est Kaleb qui va t'entraîner. Je dois m'occuper de la résistance.

J'avais décidé de mettre les pièces d'armure par dessus mes vêtements noirs. D'un métal très sombre, elle se fondait plutôt bien avec le tissus. San ne m'avait visiblement pas donné toutes les pièces de l'armure, mais cela me permettrait probablement de mieux me déplacer. J'avais donc la pièce protégeant le torse, celle protégeant le dos qui était elle même composé de plusieurs partie pour que je puisse bouger, celles qui protégeaient mes cuisses et celles qui protégeaient mes avants bras.

— Bon, l'armure te vas.

— Maintenant, il ne reste plus qu'à voir si la guerrière survivra une nouvelle fois face à l'ennemi.

¤

A peine nous fûmes entrés dans la salle aux murs rembourrés que Kaleb se jeta sur moi la lame au clair. Je sortais maladroitement mon épée et parrais difficilement. Je voyais clairement dans ses yeux que s'il l'avait voulu, il m'aurait eut. Le brun m'avait laissé parrer.

— Bon réflex.

Je souriais contente de moi mais il ajouta :

— Aucune technique. Lente. Faible.

— On a pas tous la chance de savoir combattre à l'épée, lâchais-je sèchement.

Il me fusilla du regard avant de reprendre la parole pour m'expliquer qu'il voulait avant tout m'apprendre la défense avant l'attaque. Lorsqu'il attaqua de nouveau, j'avais donc pour consigne de seulement stopper son arme. Evidemment, le brun m'avait fait quelques démonstrations. Je m'attelais donc à l'imiter au mieux.

Kaleb ne parlait pas beaucoup, il n'ouvrait la bouche que pour me donner d'autres indications. Il ne me ménageait pas.

¤

Trois coups contre la porte de ma chambre me firent me redresser en grimaçant. J'avais mal partout. Je m'étais étalé sur mon lit quelques minutes auparavant, épuisé de ma leçon avec Kaleb.

— Entrer ! disais-je pourtant, c'était peut-être urgent.

Le battant en bois grinça en s'ouvrant et San se faufila à l'intérieur. Il me salua chalereusement et demanda :

— Comment ça s'est passé ?

— Bien, je crois. Kaleb n'est pas très bavard. Que me vaut le plaisir de ta visite ?

— Je m'étais dit que tu voudrais peut-être discuter, comme avant.

Je lui souriais et l'invitais à s'asseoir sur le lit. Nous discutâmes de tout et de rien mais je finissais par revenir aux sujets actuels.

— Pourquoi ce n'est pas toi qui m'entraîne ?

— Kaleb est bien plus doué que moi, tu sais, me répondit-il avec un sourire.

— D'ailleurs, comment cela se fait-il que vous sachiez combattre ?

— Comme tu le sais, notre père adorait l'époque médiéval. Un jour, vers nos huit ans, je crois, il nous a proposé de nous apprendre à utiliser une épée. Tu te doute que pour deux garçons c'était génial. On s'est beaucoup amusé. Pour mon père, ce n'était pas vraiment du sérieux mais pour Kaleb, c'est devenu une obsession. C'était comme si il savais que nous en aurions besoin un jour. Il a commencé à s'entraîner tous les jours. Au début, je l'imitais, me disant qu'il y avait surement une raison. Je me suis entraîné jusqu'à mes douze ans.

— Quatre ans quand même.

— Ce n'est rien comparé à Kaleb. Il n'a jamais arrêté. Cela fait maintenant presque dix ans qu'il s'entraîne. Seul.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire O_rion ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0