Chapitre 25

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L’intérieur du stade ne ressemblait plus du tout à ce que j’avais pu voir à la télévision. Il y avait des drapés blancs un peu partout derrière lesquels se dessinaient différentes silhouettes d’anges. La lumière dorée était plus tamisée que ne le laissait penser l’entrée, rendant l’atmosphère plus intimiste. Une musique étrange résonnait tout autour de nous. Je reperais une sorte d’immense corne de brume d’où semblait sortir la musique. Etait-ce à ça que ressemblait le paradis ?

— Ne te laisse pas impressionner, me chuchota Kendra.

Nous passions derrière plusieurs draps avant d’arriver près d’une sorte de bar. Apparemment les anges avaient apprécié l’alcool terrestre car des centaines de bouteilles attendaient derrière un humain qui servait de barman.

Nous le saluâmes avec des sourires niais avant de commander chacune un cocktail. Un ange aux ailes rousses finit par nous rejoindre. Il portait un bas de smoking mais pas de chaussures, ni de haut, probablement à cause de ses ailes.

Kendra et moi commençâmes à minauder autour de lui, nos verres à la main. Je me sentais déjà un peu alcoolisé. Quel alcool avait-il mis dans nos cocktails ? Nous finîmes nos verres avant d'entraîner notre ange sur la piste de danse.

Je me dandinais autour de lui, essayant de ne pas trop penser à mon envie de le tuer. J’étais littéralement entouré d'ennemis et je ne trouvais rien de mieux que de bouger mes fesses en rythme. Je n’étais même pas armé. Je n’avais jamais remarqué à quel point ma lame était devenue une extension de mon corps, sans, je me sentais nue.

Je lançais un regard vers Kendra qui dansait bien plus près de l’ange. Elle était douée pour se faire passer pour quelqu’un qu’elle n’était pas.

L’alcool me montait de plus en plus à la tête, pourtant nous n’avions bu qu’un seul verre. Est-ce parce que cela faisait très longtemps que je n’avais pas bu ? J’avais du mal à réfléchir. Je finissais par trébucher. Les mains posées sur le sol synthétique, j’essayais de ne pas vomir. Tout tanguait autour de moi. Cela ne pouvait pas être à cause de l’alcool.

Je tournais la tête, les lumières dansaient autour de moi, à la recherche de Kendra. Elle était tombée elle aussi. Je lui lançais un regard paniqué. Nous nous étions fait avoir.

Elle me répondit par un regard essayant d’être rassurant.

L’ange se pencha vers la brune en ricanant. Il la soulevait lorsque je perdais connaissance.

§

— Kendra ! criais-je en me réveillant.

— Chuuuut, me répondit quelqu’un sur ma gauche.

Nous nous trouvions dans une petite pièce plongé dans le noir. Assise contre un mur, mes jambes touchaient celui d’en face. J’éprouvais un sentiment de claustrophobie accentué par une sensation de déjà vu.

— Oswin, nous avons été capturés, m’informa Kendra.

C’était donc elle qui se trouvait à ma gauche. Je voulais lui tendre la main mais je me rendais compte que j’étais attaché.

— Ne te débat pas, ça va seulement servir à resserrer tes liens.

— Depuis combien de temps sommes-nous là ? demandais-je.

— Aucune idée.

Nous restâmes ainsi dans le noir si longtemps que mon ventre commença serieusement à gargouiller. Le bruit résonna longtemps avant d’être interrompu par des pas qui se rapprochaient. Nous nous figeâmes toutes les deux. La clef tourna dans la serrure.

Lorsque la porte s’ouvrit doucement, laissant voir un visage souriant. Mon sang se glaça dans mes veines. Il allait nous faire payer toutes les souffrances que nous lui avions infligées.

Marcus se pencha vers moi, il avait le regard fou de quelqu’un qui allait faire une bêtise. Une bêtise qui allait me coûter cher. Je tentais en vain de m’éloigner de lui en rampant vers Kendra qui s’était mise à l’insulter.

Il finissait tout de même par m’attraper par les cheveux. Je hurlais de douleur lorsque mon ancien prisonnier tira dessus pour me sortir de la cellule.

— Marcus ! Lâche-la ! criais mon amie.

— Ou sinon quoi ? ricanna-t-il.

Ou sinon rien, Kendra était ligoté, moi aussi et Isis devait déjà être loin. J’espérais que cette dernière retrouverait ma famille.

L’homme me traîna le long de plusieurs couloirs, m’arrachant presque le cuir chevelu et ignorant mes cris. Je refusais tout de même d’implorer sa pitié.

Il finissait par me jeter dans une pièce. Je tentais immédiatement de me relever, chose difficile en ayant les mains attachées dans le dos. Je grognais de frustration en appuyant ma tête contre le sol alors que Marcus ricanait derrière moi.

Il me donna un coup de pied, et je m’étalais de nouveau au sol, face contre terre. Les larmes aux yeux, je fixais le faux parquet. Qu’attendait-il pour me torturer ? Mais pour me faire avouer quoi ? La résistance n’existait plus. Je n’avais rien à cacher et même si c’était le cas, il serait sûrement déjà au courant.

— Oswin c’est ça ? demandait-il dans mon dos.

J’entendais des cliquetis, que me réservait-il pour se venger ? Car c’était de cela qu’il s'agissait, une vengeance rien de plus.

— Tu pourrais répondre tout de même, après tout on se connait déjà plutôt pas mal.

Il m’attrapa de nouveau les cheveux pour me retourner vers lui. Mon cœur s’arrêta net. Le bruit de métal que j’avais entendu n’était autre que la boucle de sa ceinture. Marcus se tenait au-dessus de moi, le pantalon baissé jusqu’aux chevilles.

Il dût lire la terreur dans mon regard car il souriait à pleine dent.

Les mains attachées dans le dos, je ne pu le repousser lorsqu’il s’allongea sur moi. J’avais beau lui balancer de nombreux coups de pied, aucun ne semblait faire effet. Le tissu de ma robe était bien trop fin, je ressentais son contact sur tout mon corps. Je voulais hurler mais rien ne sortait de ma bouche. De tout façon, même si j’avais pu crier, personne ne serait venu.

Il posa sa main sur l’un de mes seins. Je me penchais autant que je le pouvais et lui mordais le bras. Je reçu immédiatement une claque, qui me fit siffler les oreilles, en guise de représailles. Pourtant, il était hors de question que je me laisse faire. J’avais envie de lui cracher dessus, mais je me souvenais très bien de comment je lui avais fait ravaler sa salive et ne voulais pas encore plus le provoquer.

Alors qu’il glissait sa main le long de ma cuisse, je sentais une bouffée de colère prendre le dessus sur ma terreur. Mes liens se désserèrent soudain, libérant mes mains.

Surprise, je ne réfléchissais pas plus longtemps et balançais mes paumes vers son torse pour le repousser violemment. Maintenant que j’étais libre, la roue allait tourner.

Lorsque mes mains touchèrent Marcus, il hurla de douleur et s’écarta vivement de lui-même. Il perdit l’équilibre à cause de son pantalon et s’écrasa à son tour au sol. Il se tenait le torse, le visage crispé par la douleur. Je me levais rapidement, sur mes gardes pensant à une ruse. Mais il n’en était rien.

Je m’approchai de lui et découvrais que son t-shirt avait brûlé à l’endroit même où je l’avais touché.

Que s'était-il passé ? Je regardais mes mains, perplexe Peut-être était-il déjà blessé et mon coup avait rouvert sa plaie ? Mais cela n’expliquait pas le tissu brûlé.

Je n’eu pas le temps de plus réfléchir car Marcus m’attrapa la cheville. Il tira d’un coup pour me faire perdre l’équilibre. Je m’éfondrais sur lui et nous commençâmes à lutter.

Nous roulâmes quelques instants, enchaînant coups de poings et coups de pied. Malheureusement, il était bien plus lourd que moi et il finit par m’attraper par la gorge pour me plaquer de nouveau au sol.

— Tu fais moins la maligne sans ta lame, ricanait-il en serrant encore plus les mains.

Je manquais de plus en plus d’air et commençais à paniquer. J’essayais faiblement de desserrer sa prise en vain. Je me cambrais, envoyant des coups de pied dans tous les sens. Mais plus les secondes passaient, moins j’avais d’énergie.

Il me fixait avec des yeux probablement aussi exorbité que les miens sauf que lui il souriait. De mon côté, mon champ de vision se resserrait, j’allais m’évanouir.

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