Chapitre 11

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— Je vais porter Isis et un maximum d’affaires, ainsi ce sera à toi de surveiller nos arrières, déclara le brun en soulevant doucement la métisse.

— Tu es blessé, Kaleb. Laisses moi porter plus d’affaires.

— Non, tu dois être libre de tes mouvements. Trêve de bavardage, nous devons fuir d’ici au plus vite.

Dehors, il faisait presque nuit, peut-être aurions-nous une chance d’arriver jusqu’au manoir sains et sauf.

Je laissais passer Kaleb devant moi, évitant de poser mon regard sur le visage inconscient d’Isis. Je me sentais coupable. J’aurais dû voir que le chef de nos attaquants était encore armé. Elle m’avait sauvé la vie alors que je ne lui faisais pas tout à fait confiance.

— Ce n’est pas de ta faute, Oswin. Tu ne pouvais pas savoir. Je ne t’ai pas entraîné à combattre contre des armes à feu.

— J’aurais dû faire attention, disais-je terminant ce cours échange.

Nous marchâmes en silence, tous nos sens en alerte. Tout était calme lorsqu’un groupe d’ange passa au dessus de nous. Heureusement, le couvert des arbres nous fut favorable et ils passèrent sans nous voir.

— Par où passons-nous, demanda-t-il en chuchotant.

— Je pense que nous devrions passer par les bois. En plus, les ruelles qui y mènent sont très étroites, on ne devrait pas nous voir depuis le ciel.

— Parfait.

Plusieurs minutes plus tard, les anges repassèrent, ils avaient sûrement finis d’inspecter ma maison.

— Ils se séparent, chuchota le brun. Il va falloir être prudent.

§

Nous avions enfin rejoint le bois, il faisait maintenant nuit noire. Nous avancions plus grâce à nos souvenirs que grâce à nos yeux, nos pieds butaient contre des racines et des cailloux qui dépassaient de la terre sèche. J’entendais Kaleb respirer difficilement, il avait dû recevoir plusieurs coups dans les côtes. Je ne disais pourtant rien, il ne s’arrêterait pas, quoi que je puisse lui dire.

Nous étions très tendus, au moindre bruit, ma mains rejoignait d’elle même la garde de mon arme.

Bientôt, nous aperçûmes l’orée de la forêt. Le temps était clair, j’apercevais même quelques étoiles et un mince croissant de lune. Je ne pu retenir un sourire, nous y étions presque.

Une fois sortis du couvert des arbres, je jetais un regard vers le ciel.

— Rien a signaler, mais restons prudent, dis-je en me tournant vers Kaleb.

Son oeil avait cessé de gonfler mais il semblait à bout de souffle. Son visage crispé sous la douleur, se tendit tout à coup. Les yeux exorbité, il ouvrit la bouche pour me dire dans un souffle :

— Oswin ! Derrière toi !

Je me retournais vivement et dégainais juste à temps pour parer un violent assaut. Je croisais alors le regard jaune d’un ange. Son bec s’ouvrit doucement et demanda :

— Où as-tu trouvé une lame angélique, petit insecte ?

— Sur le cadavre de l’un d’entre vous ! rugissais-je en poussant de toute mes forces pour l’éloigner des blessés qui se trouvait derrière moi.

Je devais les protéger, coûte que coûte.

— Kaleb ! Vas te mettre à couvert.

— Fais attention à toi, dit-il en clopinant vers les bois.

Il disparut rapidement entre les troncs et les buissons. Je me reconcentrais alors sur mon adversaire, me mettant en position instinctivement. J’étais prête.

Il attaqua alors, balançant violemment sa lame contre la mienne, créant une pluie d’étincelle. Ses pieds ne touchaient pas terre, il restait dans son élément, le ciel. Il fallait que je le clou au sol.

L’ange ne cessait d’esquiver mes attaques, s’envolant toujours hors de porté. Il jouait avec moi. Lorsqu’il attaqua de nouveau, je laissais sa lame me transpercer l’épaule gauche, j’attirais alors la créature contre moi et plantait un couteau dans son pied. L’acier traversa la chair et se figea dans le béton. Il cria de douleur et j’en profitais pour retirer l’arme qui se trouvait encore dans mon épaule avant de faire une roulade pour m’éloigner du volatile.

L'adrénaline faisait son effet, je ne sentais que très peu la douleur mais le sang coulait à flot. Mon bras gauche ne me serait plus d’aucune utilité.

Je ne laissais aucun répit à l’ange et me jetais sur lui. L’épée et toute ma concentration tendue vers son torse, je ne voyais donc pas lorsque ses ailes me percutèrent. Je roulais au sol mais me relevais rapidement. Peut-être trop tard. La créature s’était libéré et arrivait à pleine vitesse sur moi.

J’esquivais de justesse, sa lame me lacéra le haut du front, faisant couler du sang dans mon oeil droit. Je ne voyais pas grand chose mais décidais quand même d’attaquer de nouveau. Il ne para pas, mettant ses ailes entre l’acier et sa chair. Je souriais, mon arme n’allait faire qu’une bouché de ses plumes.

Pourtant, le métal rebondit sur le plumage et je perdais l’équilibre en arrière.

J’avais fait une erreur. J’avais était trop confiante.

La lame angélique me transperça le torse. Je tombais au ralentis, glissant le long de l’épée.

— Oswin ! hurla quelque part Kaleb.

J’entendais le tintement de mon arme qui heurtait le sol avant moi.

Quelqu’un courrait vers moi, était-ce Kaleb ? Tout était trouble. Peu importe qui s’était, j’avais envie de lui dire de fuir le plus loin d’ici. Mais mon corps ne répondait plus. L’air ne passait plus dans mes poumon, mon coeur battait au ralentis. Je n’avais pas mal, je ne ressentais plus rien.

Le noir m’enveloppa alors, il ne me restait plus que les sons. J’entendais quelqu’un se battre difficilement contre la créature qui m’avait eut. Il y eut alors un bruit de chute et un hurlement de douleur. Humain.

Un bruit de verre cassé attira alors le peu d’attention qu’il me restait. Un cri inhumain retentit ensuite, suivi d’une odeur de brûlé.

Tout redevint rapidement calme, j’entendais le vent caresser les feuilles dans les arbres. Je glissais doucement dans l’inconscience, en paix.

— Amenez les, et n’oubliez pas l’épée de la fille, ordonna quelqu’un.

— Kendra ! Il y a quelqu’un d'inconscient dans les buissons. C’est une jeune fille.

— Emmenez la aussi. Elle doit être avec eux.

— Et le cadavre de l’ange ?

— Laissez le ici, je vais relancer le feu.

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