Chapitre 6

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Le jeune homme semblait danser.

Seule une bougie éclairait la pièce, se reflétant sur la lame effilé du brun. A chaques mouvements, la flamme vacillait. Il s’entrainait en silence, les yeux fermés. Enchaînant les mouvements compliqués.

Je l’observais par la porte qu’il avait laissé entrouverte, essayant de ne pas trahir ma présente. J’étais en avance pour notre leçon mais en profitait pour apprendre. Même sans adversaire, il était incroyable. Chaque coup semblait destiné à tuer.

Il balança tout à coup son épée qui se planta à quelques centimètre de moi, me faisant sursauter.

Je me tournais vers lui, il avait les yeux ouvert et me fixait. Kaleb s’avança vers moi et arracha la lame du bois avant de prendre la parole :

— Tu m’espionnes ?

— Non, désolé, je-j’étais en avance.

— Et donc tu as décidé de m’espionner, dit-il en souriant.

Il retourna au centre de la pièce et attrapa un briquet pour allumer les autres bougies.

— Aujourd’hui, tu n’auras pas besoin de ton épée.

— Pourquoi ?

— San va bientôt te donner une première mission.

— Raison de plus pour continuer l’épée.

— Non, que se passerait-il si tu n’avais plus ton arme ? La mort si tu ne sais rien faire d’autre.

— Que vas-tu m’apprendre alors ?

Il sortit d’un renfoncement une silhouette humanoïde en bois. Kaleb vint ensuite se mettre à mes côtés. Le brun sortit une sorte de couteau qu’il lança sur la cible. Il se planta en plein dans la tête.

— A ton tour.

Hésitante, j’attrapais à mon tour un couteau et, imitant le geste du jeune homme, je le lançais. Il rebondit sur la surface en bois et claqua au sol. Kaleb ne dit rien et prit une autre lame. Il passa derrière moi, glissa le poignard dans ma main et, gardant sa main autour de la mienne, nous lançâmes la lame qui se planta dans le torse.

— A ton tour, répéta-t-il.

Je passais le reste de l’heure à lancer des couteaux. La visé n’était pas un problème, j’avais une bonne vue, mais le couteau se plantait qu’une fois sur cinq. Le bruit du métal cliquetant sur le sol faisait baisser mon moral.

— Je n’y arrive pas, finissais-je par dire.

— Effectivement.

Je grimaçai, je ne m’attendais pas à ce qu’il m’encourage mais quand même, il n’aidait pas.

— Je crois que tu n’a pas compris comme cela fonctionnait, ajouta Kaleb.

— Et comment ça fonctionne ? lançais-je.

— Tu te concentres beaucoup trop sur le fait de toucher la cible. Il faut que tu vise la cible, certes, mais il faut aussi que tu ajuste la force de ton lancé. Si tu lance fort, le couteau arriveras jusqu’à la cible, mais il tournera aussi beaucoup plus vite sur lui même. Et le manche rebondira sur le bois.

— Autrement dit, il faut que je change la force en fonction de la distance pour que le nombre de rotations corresponde.

— Exact.

— Et tu ne pouvais pas le dire avant ?

— Je pensais que tu trouverais toute seule comme une grande.

Les lancers suivants furent plus concluant. Les couteaux tombaient de moins en moins au sol. Je prenais confiance. A la fin de la journée, j’avais le bras en compote mais les lames se plantaient presque à chaque fois.

¤

— On ne lance plus de couteaux ? demandais-je en entrant le lendemain dans la salle d'entraînement.

— San est rentré, tu auras ta mission ce soir. Je n’ai pas eut le temps de t’entrainer au corps à corps ni au combat à deux lames. Evidemment, nos entraînements continueront à ton retour, j’espère seulement que cela ne te fera pas défauts pour ta mission. Nous allons aujourd’hui combattre au poignard.

Kaleb me lança une petite lame que je rattrapais au vol. Plus petite qu’une épée et plus grande qu’un couteau, la lame ne permettrait pas de garder une distance de sécurité avec l’adversaire.

— Pour combattre avec un poignard, il faut être rapide, disait-il me tournant autour. Plus rapide que son adversaire.

Le jeune homme se jeta sur moi, je parais difficilement, je ne m’attendais pas du tout à son attaque. Je le repoussais et tentais une feinte. Le brun l’arrêta facilement. Nous étions très près l’un de l’autre, bien plus que lors de nos combats à l’épée. Je sentais son souffle sur mon visage et voyais ses muscles se tendre. Je savais qu’il n’était pas au maximum de ses capacités, pourtant, je pouvais voir qu’il aimait combattre contre moi.

Je me fendais et visais son estomac avec rapidité, il para aisément mais je me dégageais pour attaquer de nouveau. Il avait raison, il fallait que je sois plus rapide que lui. J’enchaînais donc les attaques, mais il était toujours là à temps. Je commençais à fatiguer.

Lui qui s’était contenté de se défendre, attaqua enfin. Il était vraiment bien plus rapide que moi, je parais in extremis à chaque fois. Je lançais un regard vers son visage, il ne regardait même pas ce qu’il faisait, il me regardait.

Kaleb me sourit et sa lame s’arrêta à quelques millimètre de mon cou. J’avais encore perdu.

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