Trois mois

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Trois mois auront suffi, pour me perdre, pour m’égarer, pour chercher un logement, un nouveau foyer, un lieu sûr qui finalement n’était qu’une menace, comme un danger imminent, comme une erreur, une réflexion de travers qui aboutit à l’exact opposé de ce que je voulais. Mais au fond qu’est ce que je souhaitais?

Trois mois totalement fous, dénués de raison, hors du temps, à vivre en marge, à regarder la vie passer, sans volonté, ni ambition, ni désir, jusqu’à accoucher de quelque chose d’informe, de bien pire : finir seul, abandonné, emprisonné, dans cette maison morte, le regard errant par la fenêtre, impuissant, à te regarder partir.

Le temps piétine,

de fleurs en fruit.

Ton coeur loin d’ici.

Trois mois suivirent, remplis d’une souffrance inouïe, dans un monde sans toi, héritage maudit, dépeuplé, sans repère, à chercher en vain, un signe du quotidien, une habitude, un lieu, une musique , une photo, un projet de voyage, ...un lien vers la vie. Tu étais partout mais nulle part à la fois, seulement dans mes larmes, dans mes regrets, dans cette blessure vive, soigneusement entretenue par mes soins. Je souhaitais sortir de cette forêt si dense à l’aide d’une machette affutée mais je n’avançais guère; ce fut mes chairs, mon coeur et tout mon être que je scarifiai, que je lacérai à grand coup de tristesse.

Les feuilles tombent.

Le froid mord.

Un coeur glacé s’arrête.

Trois mois enfin pour renaître et repartir en quête. Je revois ton cou si fin, dégagé par une queue de cheval; cette grâce naturelle, me rappelle la douceur de tes mains. Je te vois comme étincelante, heureuse dans ta nouvelle vie, qui te fait briller comme jamais.

Dieu que tu es belle!

J’aimerai tant passer ma main dans ta nuque et sentir ta peau, ta peau douce, parfumée, délicieuse, si agréable sous mes lèvres, sentir les muscles de ton cou s’assouplir laissant ta tête s’incliner, s’abandonner dans le creux de ma main. Alors de mon pouce j’ajouterai une caresse comme une ponctuation qui signerait, qui sublimerait cet instant.

La suite je ne l’écris pas car aujourd’hui elle n’a pas de forme. Je ne fais que la désirer, intensément. Mais le rêve a ses travers, je ne le sais que trop bien.

Rêver trop fort, trop loin c'est risquer d’enfermer un nuage qui ne demande qu’à voler librement, qu’à s’épanouir, c’est contraindre une plante à fuir le soleil.

Je m'arrête donc là, sur la caresse dessinée par ce mouvement lent, si lent, interminable, comme figé dans le temps.

Je laisse ce moment en suspens, je reprends le chemin de la vie me faisant la promesse de reconquérir ce rêve, de finir de dessiner cette tendre esquisse, cette danse amoureuse de ma main, de mes doigts, de mon coeur près du tiens.

Arrosée de larmes.

une graine délaissée frémit,

Mon coeur au printemps

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Trois moisChapitre3 messages | 6 ans

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