Merci de m'avoir ouvert les yeux.

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Avignon, le 4 juillet 2025.


Ma Chère Anne,


Comment écrire toute la tristesse qu'il y a en moi, de savoir que je te quitte ; toi, mon amie unique ? Je ne peux imaginer rentrer dans une nouvelle école en ton absence, retrouver les regards ; m'épiant de la tête aux pieds, l'oppression de ses yeux visés sur mon être fragilisé par les années de lycée. Je le sais bien, qu'il n'y aura pas d'inconnue comme toi ; le jour de la rentrée où personne ne se connaît, mais semble déjà se détester, qui viendra à mes côtés et me dire : "Ne t'inquiète pas, ses regards sont simplement un remède à leur angoisse, une carapace afin d'éloigner l'inconnu."Une simple phrase, qui avait suffi aux yeux provocateurs de se détourner. Tu m'avais apaisé, soulagé et j'avais souri de voir ton visage si vide de méchanceté.


Non, je ne sais pas comment je vais faire pour cette rentrée si loin de toi. Anne, tu as vu en moi un supplice, un besoin d'aide que nulle autre n'avait vue, même aperçu, dans mon regard. Tu as été la seule à me tendre la main pendant que d'autres me la mettaient en plein visage.
Tu as vu mes yeux livides de passion, s'essoufflant de la vie qu'on m'a donnée, aussi rude que je n'avais jamais demandé. Tu as vu sous mes longues manches ses marques imprégnées ma peau fine et aiguisée. Tu as vu l'alerte, le danger. Et je ne t'en remercierais jamais assez.


Une meilleure amie, qui faisait barrière à mes démons quand j'étais à terre et qui m'a permis de les affronter. Mais tu étais naïve, Anne et ta naïveté me rendait heureuse. Tu croyais, et je voulais le croire aussi, qu'une fois sous mon toit les démons disparaissaient. Ma pauvre Anne, je ne voulais pas te le dire, mais ils m'ont créée.


À toutes les fois où tu me regardais rentrer chez moi en me faisant un signe de ta main blanche et fine, et où sur ton visage l'apaisement se faisait ressentir à me voir en sécurité. Tu ne savais pas qu'une fois la porte fermée, j'étais de nouveau seul et en danger.
Je suis triste de te quitter, toi, mon amie qui ma ouvert les yeux sur ma vie la rendant plus joyeuse à tes côtés dans mes tristes années lycée. Anne, tu seras pour moi l'humaine la plus aimante et bienveillante que je n'ai jamais pu espérer.
Un jour, oui, un jour, on se retrouvera. Notre amitié n'est pas si simple à casser.


À bientôt,


Ta chère Clémence.

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