Chapitre 38 : Auras

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La porte claqua derrière la jeune dragonière et Ezékiel se retrouva seul avec le magicien.

— Bon, dit le vieux en tapant dans ses mains, commençons.

Il commença à monter les escaliers, ses pas claquant sur le bois. Ezékiel, les bras tendu devant lui, tenta de le suivre. Il se cogna les tibias contre la première marche en grimaçant. La main gauche posé contre le mur, il commença à monter prudemment les escaliers. Sur sa paume, il sentait les interstices entre les grosses pierres qui devaient composer la tour.

Les pas du magicien s’étaient arrêté, il devait l’attendre en haut des escaliers. Le jeune homme crispa la mâchoire en pensant à comment il pouvait le regarder monter difficilement les escaliers. Il détestait sa situation. Lui qui était si fier devait se traîner comme un ver.

Il arriva enfin en haut des marches et l’homme dit :

— Maintenant redescendons, il faut t’éveiller avant toute chose.

Si il avait encore eut des yeux, Ezékiel l’aurait fusillé du regard mais à la place, il grogna.

— Qu’y a-t-il ?

— Rien.

— Suis moi alors.

La descente fut plus simple, malheureusement, ce n’était pas fini. Le brun entendit une trappe s’ouvrir et le mage descendre encore. Il s’approcha de l’ouverture et découvrit avec horreur qu’il devait maintenant emprunter une échelle. Décidément, il détestait ce vieillard.

Tant bien que mal, il finit par arriver au sous sol. Il ne savait pas où il se trouvait mais l’écho de ses pas se perdait dans le lointain, cela devait être une très grande salle. Il entendait le crépitement du feu et les pas de plusieurs personnes.

Quelqu’un le guida jusqu'à une sorte de bloc de pierre, sûrement un autel. On lui demanda de s’allonger et il obéit. Trois personnes se mirent à chanter, il sentit immédiatement le pouvoir de leur parole. Tout à coup, Ezékiel ne sentit plus le froid de la pierre dans son dos. Il lévitait. La voix des magiciens augmentait tendit qu’il continuait à s'élever. Le brun sentit alors l’air crépiter autour de lui, était-ce la fameuse aura dont lui avait parlé Orestt ? Il se demandait de quelle couleur elle était.

La fraîcheur de l’autel rencontra de nouveau son dos et les chants disparurent. Il sentait que quelques chose en lui avait changé mais il ne voyait toujours pas.

§

Cela faisait maintenant deux jours que Ezékiel séjournait dans la tour des magiciens. Il avait fait la connaissance de l’apprenti de Rowenn. Sévrar avait était très gentil avec lui contrairement à son maître. Il lui apprenait beaucoup de chose sur la magie et sur Zalia.

— Tu sais que je suis un Wesi, non ? dit-il un jour au roux.

— Bien sur.

— Alors pourquoi tu me dis tout ça ?

— Sheireen t’as fait confiance, ça me suffit pour savoir que tu es de notre côté.

— Sévrar, résonna une voix dans leur dos. Tu t’entraineras seul aujourd’hui. Je dois m’occuper de notre invité.

— Bien, maître.

Ezékiel sortit de la pièce, suivant difficilement le mage, il ne connaissait pas encore très bien les couloirs de la tour. Ils finirent par s’arrêter dans une salle que le jeune homme ne pensait pas encore connaître.

— Où sommes nous ?

— Dans une des salles d'entraînement. Dans celle-ci, nous nous entraînons aux sorts dangereux.

— Pourquoi m’avoir emmené ici ?

— Les murs sont tapissés de mousse.

Il lui demanda ensuite de se tenir debout au milieu de la salle.

— Concentre toi à ton maximum.

Le visage du garçon se fit plus tendu, il fallait que ça fonctionne.

— Maintenant, imagine que des ondes de pouvoirs sortent de toi.

Il obéit de nouveau mais le résultat ne fut pas exactement le bon. Les ondes furent extrêmement puissantes et, comme une déflagration, ballayèrent tout sur leur passage. Rowenn fut épargné grâce à un simple sort de protection.

— Tu ne dois pas pensé à ton envie de destruction, Ezékiel, dit-il simplement.

— Je ne… commença l’apprenti.

— Ne me ments pas. Je sens ces choses là. Concentres toi seulement sur ton envie de voir. Écartes le reste.

L’autre hocha doucement la tête. Il avait entendu la déflagration et ce déchainement de pouvoir, il devait se l'avouer, lui avait plu. Le vieux avait raison, il devait rester concentré sur son but actuel. Voir.

Il se concentra de nouveau, les bras le long du corps, la respiration calme, il recommença. Les ondes s’en allèrent, il avait l’impression de sentir où elles étaient. Elles ricochèrent contre les murs pour revenir vers lui. Grâce à sa il réussit à deviner à quelle distance se trouvaient les murs.

— Bien. Très bien. Tu vas t’entrainer sur cette technique pendant plusieurs jours et lorsque tu saura parcourir les couloirs de la tour seul, nous passerons à autre chose.

§

C’était épuisant d’utiliser tout le temps son aura pour se déplacer. Tous les deux pas, il devait envoyer des ondes pour localiser les obstacles sur sa route. On aurait dit un vieillard, il tremblait et s'essoufflait rapidement. En tout cas, ce fut le cas les premiers jours.

Plus le temps passait, plus il le faisait instinctivement. Les ondes partaient sans qu’il ne s’en rende réellement compte. Il avançait de plus en plus rapidement et ne se prenait plus de mur.

Au bout de presque une semaine, Rowenn vint le voir. Il était accompagné de quelqu’un.

— Ezékiel, je te présente Kala. Elle est aveugle de naissance.

— Enchanté, disait la jeune femme à sa droite.

— Elle va t’enseigner la meilleure façon de voir sans tes yeux.

— En effet. Rowenn t’as appris à détecter les obstacles. C’est une technique qui marche mais qui utilise beaucoup d’énergie. De plus, tu peux détecter les objets inertes mais lors d’un combat, les mouvements sont bien trop rapides pour tes ondes.

— Comment faire alors ? demanda le brun.

— C’est simple. Je détecte l’énergie de mes ennemis. Autrement dit, leur aura, expliqua Kala avec sa voix de petite fille.

— Même s'ils ne sont pas éveillé ?

— Oui. Nous avons cette énergie depuis notre naissance. L’éveil permet seulement de l'utiliser.

Elle lui attrapa la main et le fit s’assoir en tailleur au sol. Elle plaça ses mains dans les siennes puis dit :

— Il va falloir ouvrir ton esprit. Normalement, il est coutume de méditer jusqu’à ce que ça arrive instinctivement. Mais cela peut mettre des années.

— Je n’ai pas autant de temps, intervint Ezékiel.

— Je sais, c’est pour cela que je vais te donner un petit coup de pouce. Par contre cela ne sera pas plaisant, le prévint-elle. Tes sens vont être décuplés. Tu sentiras tout en même temps, il te faudra donc faire le tri et tenir le coup.

Le jeune homme acquiesça avec détermination.

— Bien. Surtout ne panique pas.

Il sentit alors les mains de la jeune femme vibrer entre ses doigts. Les vibrations se propagea dans ses bras puis dans tout son corps, cela en devint presque désagréable.

Tout à coup, une décharge électrique perça dans ses oreilles. Il se crispa, serrant ses mains autour de celle de Kala. Il entendait maintenant les respirations de la jeune fille et de Rowenn comme s'ils lui soufflaient dans les oreilles. Il entendait les pas des magiciens de la tour et leurs discussions. Dehors, deux marchant se disputaient au sujet de poubelles.

— Ne panique pas, répéta-t-elle doucement.

Une autre décharge rebondie dans son nez puis sur sa langue. Il sentit alors profondément les odeur du bois et des livres entassé dans cette tour. L’humidité de la pierre lui chatouilla les narines et vint se déposer sur sa langue.

Ses orbites picotèrent, mais, en l'absence d’oeils, il n’y eut pas de réaction plus forte. Les vibrations augmentèrent encore le long de sa peau, lui donnant la chair de poule. Soudain, une immense douleur la remplaça. Il avait l’impression que ses nerfs étaient à vif. Les frottements de ses vêtements sur sa peau lui faisaient souffrir le martyre tandis que les mains de Kala lui semblaient plus douce que jamais.

Ses sens étaient submergé pourtant, parmis tout ces sensations, il ne comprenait pas comment cela allait l’aider à voir les auras. Il allait demander à Kala si c’était normal lorsqu’une nouvelle décharge le secoua. Ezékiel eut l’impression que son cerveau prenait feu. Des etincelle de couleurs passaient dans son champs de vision, pourtant, il n’avait plus d’oeils. Comment pouvait-il voir ces couleurs ?

Les couleurs se rassemblèrent et formèrent des formes. Devant lui, assise, se tenait une forme humaine rose pâle.

— Kala ?

— Oui ?

— Ton aura est rose pâle, affirma-t-il.

— J’en conclu que ça a marché, intervint Rowenn.

Ezékiel se tourna vers lui et découvrit un silhouette violette. Il lâcha les mains de la jeune femme et se leva. Il se rendit alors compte que, même dans son dos, il pouvait voir Kala.

— Merci Kala, dit-il simplement.

— De rien. Maintenant, tu pourras voir tes ennemis et combattre. Evidement, pour te déplacer, tu devras utiliser la technique que t’as enseigné Rowenn. Plus le temps passera, plus se sera facile, ne t’inquiètes pas.

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