Acte 1

13 minutes de lecture

Acte unique

Suite luxueuse d’un grand hôtel. Une porte d’entrée trône au fond de la scène. Côté cour : une porte donnant sur la salle de bain et un grand lit contre le mur. Côté jardin : une fenêtre, et un espace salon avec divan et table basse.

Scène 1

Oscar porte un costume de groom ainsi que des lunettes de soleil. Il ouvre la porte depuis l’extérieur, mais invite Erwan à entrer le premier.

Oscar s’exprime avec un ton monocorde et distingué.

Oscar — Je vous en prie, monsieur.

Erwan pénètre sur scène avec une valise.

Erwan (émerveillé et intimidé) — Ah oui, quand même.

Oscar entre à son tour, mais reste devant la porte ouverte.

Erwan pose sa valise sur le lit avec précautions. Il observe tout, peu habitué qu’il est à un tel luxe.

Oscar ne bouge ni le buste ni la tête, mais fait des gestes avec les bras.

Oscar (indiquant la fenêtre) — Par ici, monsieur trouvera le lit.

Erwan (regardant la fenêtre et le lit avec de grands yeux) — Ah ?

Oscar (indiquant le canapé) — Là, monsieur trouvera la salle de bain avec toilettes et baignoire spacieuse.

Erwan (dubitatif, regardant le canapé) — La baignoire… ?

Oscar (indiquant le lit) — Par ici, monsieur accédera à la fenêtre avec une vue magnifique !

Erwan (à lui-même) — Pour ça on va attendre d’y mettre une jolie demoiselle.

Oscar (indiquant la porte de la salle de bain) — Et pour finir, monsieur pourra se détendre dans le coin salon, disposant d’une banquette confortable ainsi qu’un minibar astucieusement dissimulé dans la table basse.

Erwan (se grattant la tête en regardant la salle de bain) — Je vois bien un robinet, mais ça fait léger, comme minibar. À moins que les boutons sélectionnent la boisson ?

Erwan (s’approchant d’Oscar et observant ses lunettes) — Ah, mais…

Oscar — Oscar, monsieur. À votre service.

Erwan — Oui, Oscar, vous ne seriez pas…

Oscar — Je suis Oscar, monsieur. À votre service.

Erwan (agitant une main devant son visage) — Non, je veux dire…

Oscar (se reprenant) — Ah, oui. Je suis blanc, monsieur. Que monsieur m’en excuse.

Erwan (pointant ses propres yeux avec deux doigts) — Non, les… lunettes, quoi.

Oscar (comprenant sa méprise) — Oui, monsieur. Je suis également aveugle.

Erwan (étonné) — Vraiment ? Je n’avais pas remarqué, jusque là. Vous vous débrouillez plutôt bien.

Erwan (à lui-même) — Enfin, jusqu’à la visite guidée.

Oscar — L’ascenseur ne change pas souvent de place, je commence à bien maîtriser cette partie. Est-ce que monsieur sous-entend que je me suis trompé dans mes indications ?

Erwan — Légèrement, oui, mais j’ai…

Oscar (l’interrompant) — Que monsieur me pardonne. Cet étage comporte quelques chambres qui sont disposées différemment des autres.

Erwan — Rien de grave, j’ai tout remis dans…

Oscar (l’interrompant, en indiquant la fenêtre) — Donc par ici monsieur trouvera la salle de bain.

Erwan fait non de la main, sans succès.

Oscar (indiquant le salon) — Là monsieur trouvera un grand lit bien confortable.

Erwan (haussant les épaules) — Oui, on peut éventuellement s’y allonger, mais c’est pas le mieux…

Oscar (indiquant le lit) — Et…

Erwan (l’interrompant) — Laissez-moi deviner… La fenêtre ?

Oscar — Monsieur serait-il sarcastique ? Ou bien serais-je à nouveau dans l’erreur ?

Erwan — Oui, c’est ça : vous êtes en plein dedans !

Oscar — Décidément… C’est vrai qu’il y a deux chambres côte à côte qui sont symétriques en bout d’aile. On les confond souvent. Ce sont les plus chères, alors elles sont rarement occupées.

Oscar tend le bras pour recommencer ses explications, mais Erwan pose une main dessus.

Erwan — Inutile, je crois que je n’ai pas besoin de GPS pour m’y retrouver, même si c’est nettement plus grand que mon appartement tout entier.

Oscar — Comme monsieur voudra. Je remercie monsieur de sa compréhension, et j’implore monsieur de ne pas remonter ce petit incident à ma hiérarchie. Cela pourrait porter préjudice à ma période d’essai.

Erwan — Ne vous inquiétez pas : je ne ferai que des éloges !

Oscar — Monsieur est trop bon.

Erwan déambule dans la pièce timidement, ayant du mal à s’approprier autant de luxe. Un sourire inconscient barre son visage.

Oscar — Je vais peut-être laisser monsieur dans sa béate contemplation.

Erwan — Merci beaucoup… Euh…

Oscar — Oscar, monsieur. Je pose ici la carte d’accès de monsieur.

Oscar dépose sur la table basse un carton dans lequel est coincée une carte d’accès.

Oscar — Bonne journée monsieur.

Erwan — Oui, on lui dira.

Oscar sort et ferme la porte.

Scène 2

Erwan poursuit son observation de la suite.

Erwan (à lui-même) — Un peu zarbi, l’employé. Par contre, c’est la classe, ici ! Wahou !

Erwan s’allonge sur le lit et s’enfonce profondément.

Ensuite, il s’assied sur le canapé, les bras de chaque côté sur le dossier, puis croise les jambes, les décroise, et les allonge jusqu’à mettre ses pieds sur la table basse.

Erwan se redresse subitement, puis tente d’ouvrir la table basse à la recherche du minibar.

Erwan (à lui-même) — Alors, comment ça marche ? Il y a un mécanisme secret ? Ou bien faut que je rappelle l’autre…

Erwan cherche le nom de l’employé de l’hôtel.

Erwan — Oscar !

Erwan réussit à ouvrir la table, et découvre son contenu la bouche grande ouverte.

Erwan (à lui-même) — Holalalala… Que de la marque… Je suis sûr qu’il y en a pour plus que mon budget mensuel de nourriture ! Laphroaig Brodir, un truc imprononçable, sûrement un bourge qui veut se la péter.

Erwan sort son téléphone et cherche un contact.

Erwan (à lui-même) — Faut absolument que je lui dise. Il va pas en revenir.

Erwan (portant le téléphone à son oreille) — Allô ? Salut, ma couille ! Alors, tu branles quoi ?

Erwan ouvre de grands yeux.

Erwan (au téléphone) — Attends, j’ai dit « quoi », pas « qui ». Mais je te remercie pour tous ces détails… Oui, je suis arrivé. La chambre… non, ça s’appelle une « suite », c’est gigantesque… Quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire, ça, CMB ?... Ah, oui, t’as pas aussi les chevilles enflées ?...

Erwan regarde à nouveau toute la pièce.

Erwan (au téléphone) — C’est tout plein de dorures, de trucs complètement inutiles et super moches. Ah ! Ah ! Faudrait que tu voies ça. Ce qu’ils appellent « minibar » est plus grand que mon bar tout entier !... Oui, c’est vrai que mon bar se limite à une bouteille de pastis, j’suis con… Hein ? Attends deux secondes, je regarde.

Erwan éloigne son téléphone de son oreille et le consulte quelques instants avant de le remettre à son oreille.

Erwan (au téléphone) — Me revoilà. Elle est dans le taxi, en route, mais elle précise pas où elle se trouve exactement… Comment je le sais ? Mais je suis abonné à sa page Facebook, bien sûr ! Elle met tout en live sur internet, comme ça c’est facile de la suivre. D’ailleurs, ça m’étonne qu’il n’y ait pas plus de monde. Je m’attendais à une foule infernale, mais j’ai pu avoir la chambre d’à côté sans me battre. Bon, faut dire que sortir six mille balles pour une nuit, faut être sacrément barge… Tout le budget de la croisière de mes dix ans de mariage y est passé, je... Moi je suis barge ? Attends, c’est la plus grande actrice française qu’on a eue depuis Marilyn Monroe ! J’exagère pas…

Erwan lève les yeux au ciel.

Erwan (au téléphone) — Hein ? Marilyn était pas française ?... Me les broute pas…

Erwan se plonge dans ses pensées plusieurs secondes.

Erwan (au téléphone) — Alors depuis Edith Piaf ! Ah ! Elle était française, elle, non ?... Pas une actrice ? Mais tu me pètes les… Oui, voilà, depuis Marine Le Pen, si tu veux. Mais il me semble pas… Remarque, si, ils jouent bien la comédie, nos politiciens. D’ailleurs, ils doivent suivre des cours de porno pendant leurs années à l’ENA, pour savoir aussi bien nous la mettre profond une fois qu’ils sont au pouvoir…

Erwan (le regard plongé dans le vide) — Pour en revenir à Béatrice l’actrice, elle… elle a un truc en plus, qui la différencie de toutes les autres. Un truc que j’ai jamais pu identifier, mais ça me fait véritablement craquer. Rien que penser à elle, ça me donne des frissons. Tiens, comme dans « Trafic chez Renault » dans lequel elle joue divinement bien… Oui, je me souviens bien qu’il y avait une panne de chauffage lors de la projection et que j’étais le seul à être resté jusqu’au bout tellement on se caillait, mais c’était tellement bon. Moi, tout seul avec Béatrice, mon corps parcouru par d’innombrables frissons. Il m’a fallu une semaine pour m’en remettre, le médecin s’est demandé si j’étais pas dérangé pour être resté si longtemps dans un frigo. Il peut pas comprendre… Quoi ?

Erwan (secouant la tête) — Ah ! Ah ! Mais t’es qu’un enculé !... Non, c’est une expression, je… Oui, je sais, toi aussi tu manges pas de ce pain-là… Quoi ? Tu écris pain p-i-n pour faire un jeu de mots avec pine ?... Ben écoute, tu la notes quelque part avec toutes les autres, celle-là, parce que t’es en forme, aujourd’hui. Et tu t’en feras un recueil quand t’en auras assez… D’ici la semaine prochaine, si tu veux, mais soit pas trop optimiste, faudra virer toutes celles qui sont nulles et qui font rire que toi, alors vaut mieux avoir du stock !

Une musique retentit.

Erwan regarde son téléphone, puis le remet à son oreille.

Erwan (au téléphone) — Attends, attends, j’ai un double appel. C’est ma femme. Elle est super jalouse, faut que je réponde, sinon elle va s’imaginer que je suis encore à courir après Béatrice. Je te mets en attente et je te reprends juste après, d’accord ? Allez, à tout de suite.

Erwan tapote son téléphone.

Erwan (à lui-même) — Quel connard, ce type ! Heureusement que c’est mon meilleur ami !

Erwan porte à nouveau le téléphone à son oreille.

Erwan (au téléphone) — Allô ? Lise ? Comment tu vas, ma chérie ?...

Erwan soupire.

Erwan (au téléphone) — Mais non, qu’est-ce que tu vas imaginer. Je ne suis pas « encore » en train de la suivre. Attends, j’ai d’autres buts dans la vie que rencontrer à tout prix la star de mes rêves !... Comment ? Où je suis ?...

Erwan regarde autour de lui.

Erwan (au téléphone) — Et bien devine ! J’ai plein d’objets d’art devant moi. Des trucs horribles que j’aimerais surtout pas voir dans notre joli petit nid d’amour… Tu vois pas ? Un musée, tu sais ce que c’est ?... Ben faudrait en visiter, un jour, pour ta culture… Tu me crois pas ? Pourtant ça te ferait du… Ah, tu ne crois pas que je suis tranquillement dans un musée sans aucune arrière pensée ?...

Erwan (s’énervant) — Mais non Béatrice n’est pas dans le musée !... Tu vas finir par me faire un peu confiance, oui ? Est-ce que je surveille tous tes faits et gestes pour savoir si tu vois pas Tom Cruise en douce dès que j’ai le dos tourné, ou que tu te fais pas tringler par James Bond quand je pars travailler ?... Quoi ? Tu m’accuses d’inverser les rôles pour me défiler ? Mais on aura tout entendu ! Si… si tu continues, je vois pas pourquoi j’irais m’enfermer dix jours dans la cabine minuscule d’une croisière avec toi le mois prochain. Tiens, je vais tout annuler, t’es contente ?

Erwan raccroche, respire un bon coup, et remet son téléphone contre son oreille.

Erwan (au téléphone) — Allô, t’es toujours là, ma couille ?... Comment t’as deviné ?... Non, elle m’énerve de plus en plus, j’te jure. À croire que c’est ma mère !... Oui, en plus moche, on voit que tu les connais toutes les deux.

Le téléphone d’Erwan émet un petit bruit.

Erwan y jette un œil.

Erwan (au téléphone qu’il tient devant lui) — Ah, j’ai une notification !... C’est une photo de l’entrée de l’hôtel. Son taxi vient d’arriver.

Erwan remet son téléphone contre son oreille tout en se levant et en avisant sa valise restée sur le lit.

Erwan (au téléphone) — Comment je le sais ? Mais grâce à internet, mon vieux. Faut vivre avec ton temps ! Bon, je te laisse, faut que j’y aille, sinon je vais la louper.

Erwan se retourne et sort.

Scène 3

Béatrice entre par la porte, majestueusement, et laisse le battant ouvert. Elle tient dans sa main son téléphone, et filme son arrivée.

Béatrice (à Sacha, resté dans le couloir) — Ben alors, Sasha, qu’est-ce tu fabriques ? J’ai pas refusé le porteur aveugle pour que tu trainasses comme ça ! Entre parenthèses, j’embaucherais jamais un aveugle pour ce genre de travail si j’avais un hôtel, entre ce qu’il risque de casser et les collisions avec les clients, ça doit être pagaille sur emmerde… enfin bon.

Sasha (depuis le couloir) — T’avais qu’à porter ta valise, aussi. Je sais pas ce que t’as foutu dedans, mais ça pèse une tonne !

Béatrice (s’énervant) — Tu vas pas nous faire un caprice ici, quand même ? Avec la belle moquette épaisse qu’il y a au sol et sur les murs, ça va être dur à nettoyer, après.

Sasha entre. Il porte une veste et un pantalon de cuir. Sur l’épaule, il tient en équilibre une valise en tout point identique à celle d’Erwan qui est toujours sur le lit, et dans l’autre main un petit sac de voyage.

Sasha (posant la valise sur le canapé) — Tu pars une seule nuit et tu déménages la moitié de tes affaires, compactées dans un volume très réduit, on dirait.

Sasha (posant son sac de voyage à côté de la table basse) — Comme si t’avais besoin de te ravaler la façade aussi souvent.

Béatrice — Mais c’est grâce à tous ces produits que je suis éternellement jeune.

Béatrice se passe une main dans les cheveux.

Sasha — T’es parfaite, ma Béa ! J’arrête pas de te le répéter.

Béatrice — Mon public ne comprendrait pas si je sortais sans maquillage. Je me dois d’être au top pour lui. Tu voudrais pas que j’apparaisse à mon désavantage sur Facebook ?

Sasha (cachant son visage qui se trouve dans le champ du téléphone) — C’est vraiment indispensable de mettre chaque seconde de ta vie sur le net, comme ça ?

Béatrice — Oui ! Je le...

Sasha (continuant la phrase) — Dois à mon public, OK, on a compris. Jusqu’au jour où t’en auras plus, ou alors que tu tomberas sur un fan complètement marteau qui va t’attirer des ennuis.

Sasha s’approche de Béatrice et la prend par la taille, tandis qu’elle l’ignore et poursuit son tournage.

Sasha — T’as pas envie qu’on se prenne un moment, rien qu’à nous ? Ça fait si longtemps qu’on n’a pas… enfin qu’on a rien fait d’intime. Tu me manques. Béa ?

Sasha lâche Béatrice, se retourne, et soupire.

Béatrice — Attends, laisse-moi finir de capturer ma suite avant qu’on la souille de nos ébats chaotiques et fugaces.

Sasha — C’est ça, profites-en pour m’enfoncer sur ta vidéo, en plus.

Béatrice — Je vais enlever le son, le prend pas mal.

Béatrice cesse de filmer, mais continue de triturer son téléphone.

Béatrice (surprise) — Ah, mais… ça va pas être possible, Sasha.

Sasha (se tournant vers Béatrice) — Pourquoi ça ? Tu veux pas parce que c’est pas inscrit « tirer un coup » sur ton planning ?

Béatrice — Mais non, gros bêta, c’est pas ça. Ma conférence de presse débute dans cinq minutes à peine ! Remarque, si on se contente de ton plaisir à toi, on a largement le temps.

Sasha (vexé) — Dans ces conditions, c’est moi qui veux plus ! Déjà que je fais des efforts surhumains pour tenir plus d’une minute, si c’est pour avoir la gueule parce que je suis le seul à en profiter, non merci !

Béatrice — C’est ça, vas-y, boude ! Et puis pleure, aussi, ça serait pas la première fois.

Sasha (se frottant les yeux) — J’ai jamais pleuré. C’est quand même pas ma faute si j’ai les yeux sensibles et que je supporte pas les éclairages directs !

Béatrice — Oui, toujours la même excuse. Elles ont bon dos, les ampoules ! Et d’abord, pourquoi tu me suis jusqu’ici ? C’est MA chambre, il n’y a qu’un lit, alors merci pour la valise. Ciao !

Sasha reste pantois.

Sasha — Mais… j’ai… j’ai pas de chambre ! Et pis j’ai pas les moyens, ça coûte une fortune, ici !

Béatrice — J’en sais rien, je laisse le comptable s’occuper de ces affaires-la. Avec ce que tu me piques, t’as pas de quoi te payer une nuit d’hôtel ? Faudra voir à changer ton groupe de rock, si ça marche pas mieux que ça…

Sasha — Ouais, c’est ça, vas-y, continue. C’est ma fête, aujourd’hui, on dirait. Tu penses donc que je suis avec toi uniquement pour me faire entretenir pendant que je gratouille la guitare dans les mariages ou le métro ?

Béatrice — Tu m’as jamais raconté ni emmenée où tu jouais. Et à vrai dire, ça m’intéresse pas vraiment. Et puis si t’as nulle part où aller, t’as qu’à coucher sous les ponts, doit bien y avoir une rivière, à Paris.

Sasha (implorant) — Mais je t’aime, moi !

Béatrice (à elle-même) — Ça y est, il va me faire une déclaration, maintenant.

Béatrice (à Sasha) — Je sais pas si ce que tu aimes le plus, c’est mon cul, mon fric, ou bien ma réputation. Par contre, t’essaies de profiter des trois dès que t’en as l’occasion. J’ai tort ?

Sasha — Et alors ? Tu t’en plains pas, d’habitude.

Béatrice — Mais là, c’est pas comme d’habitude, parce que je réfléchis !

Béatrice marque un temps.

Béatrice — Et pas de commentaire, je te prie. Tu devrais essayer, toi aussi. Ça rend moins con. Enfin, il parait, j’ai pas encore assez de pratique pour m’en rendre compte, moi.

Sasha — Si c’est pour me faire traiter de con, je vais pas m’attarder ici, moi.

Sasha se tourne vers la porte.

Béatrice — Avec un peu de chance, ton état émotionnel va t’inspirer une chanson, qui va pouvoir te payer une chambre pour la nuit !

Sasha (hésitant) — Pour le cul et le fric, je dis pas non. Mais la réputation, ça va, merci ! Tout ce que tu mériterais, c’est que j’en trouve une autre, aussi canon et riche que toi.

Sasha sort avec son sac de voyage en claquant la porte.

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