Chapitre 1

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J'étais à présent dans le rayon Autobiographie, essayant de nier la légère espérance qui pointait le bout de son nez. La veille, j'étais retombé sur le post-it trouvé ici même, ayant complètement oublié de le remettre à sa place après ma lecture. Comme la première fois, immobile, je tentai durant quelques minutes, de comprendre ce que le papier faisait ici. Puis enfin, les souvenirs m'était remonté en mémoire.

J'avais relu cette note de nombreuses fois, jusqu'à la trouver de plus en plus jolie ; plus cette phrase s'imprégnait dans mon esprit, plus je me posais des questions : Qui l'avait écrite ? Est-ce que d'autres étaient cachées ? Pourquoi avoir fait ça ? Était-ce destiné à quelqu'un en particulier ?

J'avais pensé que, aujourd'hui, passer un petit moment au CDI pourrait m'aider à dénicher une réponse à toutes mes interrogations. Je me doutais que la tâche serait ardue.

Immobile devant l'étagère qui s'offrait à moi, je me demandais pourquoi j'étais revenu ici. C'était vrai, après tout, ce n'était pas mes affaires. Face aux divers livres, je pris la décision de ne pas m'en mêler d'avantage après mur réflexion. J'en choisis un au hasard, le regardant un instant avant de faire défiler les pages aussi vite que je le pouvais.

Sans m'y attendre, deux mains se posèrent avec brutalité sur mes épaules, ce qui m'arracha un vif sursaut. Puis un rire se fit entendre, je devinais de qui il s'agissait avant même de voir qui c'était. La personne me faisant désormais face n'était autre que Valentin, lui et son sourire trop grand déformant son visage.

— Trouvé ! Tu m'as donné du fil à retordre tu sais ?

Sans arriver à sortir un seul mot de ma bouche, je me contentais de le fixer avec un air que je devinais idiot, car une mine amusée déformait ses traits androgynes. Le silence installé entre nous plus tôt fut rompu de part sa curiosité, son regard caché par des lentilles violettes était désormais posés sur le bouquin que je tenais.

— Qu'est-ce que c'est ?

— C'est un livre, lui répondis-je tout naturellement.

Tandis qu'un soupire franchissait le seuil de ses lèvres pulpeuses, il leva les yeux en l'air, éxaspéré par ce que je venais de dire, il me tenait toujours, Valentin était très tactile mais heureusement ça ne semblait gêner pas grand monde.

— Je sais très bien que c'est un livre Lou, ce que je demande à travers cette question est : de quoi ça parle au juste ?

— Ah, fis-je en baissant mes iris sur la couverture avant de reprendre. C'est l'autobiographie de Gandhi.

Je le vis hocher la tête sans grande conviction en relevant son regard. Mon ami n'était pas un amoureux de la littérature.

— Sinon, pourquoi est-ce que tu me cherchais ? Demandais-je dans l'optique de changer de discussion.

— Avant toute chose, sache que je n'ai pas fait pratiquement tout le tour du bahut pour un service, non, c'est juste que tes beaux yeux m'ont manqués, répondit-il avec une moue innocente.

— Tu as besoin d'un service.

— C'est ça, admit-il.

Valentin avait la fâcheuse tendance de toujours nier ce qu'il désirait dès le début de ses phrases, il pourrait simplement mentir, mais c'est comme s'il voulait que nous sachions ce qu'il souhaitait réellement. Personne ne comprenait vraiment d'où venait cette habitude, mais aucun de nos camarades ne s'en étaient plaint, au contraire, c'était plutôt utile.

— Je t'écoute.

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