Cheryl

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- Je peux savoir ce qui t’es passé par la tête sérieux ? Gober des cachets, c’est tout ce que tu as trouvé de mieux à faire pour… Pour quoi au fait, pourquoi tu as fait ça ? Il y a vraiment un truc qui ne tourne pas rond chez toi. Tu as une vie géniale, des parents qui tiennent à toi, des amis, tu as la chance de pouvoir faire des études, je suis là moi aussi. Tu as tout, vraiment, et tu trouves encore le moyen de te plaindre, d’attirer l’attention sur toi. Tu as eu cette petite tendance, depuis petite. Enfant, c’est mignon, c’est gentil, mais là ? Tu n’as pas l’impression d’en faire un peu trop ? Bon, je suis quand même contente de voir que tu vas bien, qu’il ne t’est rien arrivé de grave mais t’imagines une seconde, si tu ne t’étais pas réveillé, tu penses à tes parents, à moi, à toutes ces personnes qui t’aiment, tu penses un peu au mal que tu nous aurais fait.

Lola se redressa sur son lit, les yeux baissés ne sachant que dire à son amie qui ne cessait de l’agresser. Incapable de lui répondre, elle n’en avait de toute façon aucune envie. Comment Cheryl pouvait-elle lui parler ainsi, l’accuser de ne pas les aimer, elle et sa famille, comment pouvait-elle être aussi stupide et cruelle ? Que sa meilleure amis la laisse, voilà ce qu’elle voulait à présent, que Cheryl s’en aille et ne revienne jamais. Son amie vociférait toujours lorsque l’infirmière fit son entrée dans la chambre.

- C’est ça, ne me répond pas. Je me demande pourquoi je suis venue tiens, à passer ainsi pour une imbécile.

Derrière l’infirmière que Lola aimait bien, Stéphanie fit son apparition :

- Salut ma belle, tout va bien ? Qu’est ce qui se passe ici ? dit-elle fixant Cheryl.

- Pardon, mais tu es qui toi ? Parce que moi, je suis sa meilleure amie depuis très longtemps, je la connais, je sais comment elle fonctionne.

- J’aimerais que tu partes, dit Lola de sa petite voix, je voudrais qu’elle s’en aille dit-elle à l’infirmière.

D’un signe de la main, Cheryl fit au revoir à Steph avec un sourire provocateur juste avant de comprendre que c’est elle qui devait partir.

- Quelle perte de temps, dire que j’ai raté des cours pour venir te voir, voilà comment tu me remercie pfff, n’importe quoi.

Voir Lola sur son lit d’hôpital la dégoutait. Comment pouvait-on choisir ainsi de se foutre en l’air, de se faciliter la tâche ? Le suicide, c’est lâche, un point c’est tout. Voilà ce que pensait Cheryl, le suicide c’est être faible. Être faible dans cette vie, dans ce monde, c’est se laisser marcher dessus, ne pas être à la mode, être seule, perdue ne sachant que faire d’autres qu’aller réclamer de l’aide à toutes les associations ou organismes possibles. Ce n’est clairement pas une vie. En tout cas, pas pour elle.

Ambitieuse, prête à tout pour réussir, Cheryl a toujours su ce qu’elle voulait et comment l’obtenir. Dès son plus jeune âge, ses parents ont très vite eu des difficultés à canaliser l’énergie de leur fille qui n’arrêtait jamais les caprices sachant pertinemment qu’au final, chacun de ses vœux serait exaucés.

Fille unique de parents qui étaient destinés à ne jamais avoir d’enfants, elle était choyée, gâtée, beaucoup plus qu’il ne le fallait. Elle l’avait très vite compris et dès ce moment commencé à user de chantage et de pitié vis-à-vis de ses parents, incapable de lui refuser quoique ce soit de peur de la rendre malheureuse.

Cheryl avait de la peine pour ses parents, comment pouvaient-ils accepter cette petite vie minable qu’était la leur ? Pire encore, comment pouvaient-ils infliger ça à leur enfant ?

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