Les hommes et le Jotun

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« Il fait froid »

- « Parce que tu ressens encore le froid toi ? »

- « Ah non »

- « Bon ben ferme la alors »

Peu de temps après Yorik gisait sur le sol de pierre à côté d’une pierre de la taille d’un poing, et Ulfbert essayait de le réveiller à grande claques.
J’ai pas pu me retenir, comment j’ai pu me retrouver Einherjar avec deux pignoufs pareils…

« Almut Yor’ ne bouge plus ! » Il était paniqué

Je le regarde avec des grands yeux

- « On s’en fout Ulfbert »

- « Pèse tes propos guerrier, notre fidèle companion est en danger, il faut lui porter assistance »

Là-dessus il relève la tête et commence à hurler

- « Oh cruel destin, ne cessera tu jamais de nous abattre ?! »

Pendant ce temps-là j’ai eu tout mon temps pour retrouver une bonne pierre bien lourde, le bel objet si vous voyez ce que je veux dire.

- « Ulfbert soit tu la boucle, soit celle-là elle est pour ta mouille pigé ? »

- « …pigé »

C’était une mauvaise idée de partir à la chasse au skraetling avec un barde et l’autre espèce de tocard.
Ces abrutis de paysans l’appelaient le géant velu donc je m’attendais à un bon troll quoi, et puis le skald proposait de conter mes exploits. Du coup je me suis tout de suite imaginé comme Almut le tueur de monstre légendaire. Le genre d’homme que les hildes s’arracheraient.
Enfin bon, le géant velu en fait il faisait 400 bon pieds de plus que prévu donc j’aime autant vous dire que la chasse le poème et la légende ça s’est fini étalé en purée aux 4 coins de la vallée.

Yorik avait fini par se réveiller, pas trop tôt. Je garde ma pierre en main au cas où il redise une connerie.

«Hé…on est où ? »

…C’est la première fois qu’il dit un truc vraiment intelligent, ça sent pas bon. Je regarde autour de moi : des montagnes à perte de vue. Bon, c’est plutôt représentatif de nos bleds. Par contre ces maisons …c’est quoi tous les petits trucs rouges entassés sur les toits ?

- « J’en sais rien, mais bon on va bien pouvoir demander aux gens »

Ce qu’il y a de bien c’est qu’y a toujours un vieux prêt à lâcher tout ce qu’il… Un vieux

« Ulfbert il est parti où le vieux ?? »

Ca faisait à peu près…ouais ça devait bien faire 3 semaines qu’on était arrivé au Valhalla. Au début un plan picole bouffe dodo ça peut paraitre intéressant, mais c’est vite lassant. J’avais donc commencé à m’entrainer avec les timbrés qui campaient en dehors des grands halls, suivi par mes « frères d’armes ». Comme si ça avait pas suffi aux dieux de me faire éclater contre une montagne par un gros touffu.
J’étais donc tranquillement en train de regarder les valkyries se baigner dans la source d’eau chaude quand le vieux m’est tombé dessus. Il était bizarre.
Une fois qu’on eut sorti des buissons les deux ânes qui me suivaient constammen, le type s’assoit s’allume une pipe et commence à me demander de lui raconter comment on est mort au combat.
Je sais pas pourquoi, j’ai pas eu le courage de lui mentir.

Après ça je me souviens qu’il a baragouiné un truc et puis PAF on s’est retrouvé au milieu d’un foutu lac gelé, sans braillards qui se tapent dessus, sans sanglier rôti et sans valkyries pour servir l’hydromel.

Le tintement de l’acier contre la pierre me fit brusquement sortir de mes rêveries. Je sortis instinctivement ma lance, cherchant des yeux une quelconque menace.

« Yor’ qu’est ce qui se passe »

Il était à côté de moi

- « C’est Ulfbert »

Ulfbert était loin devant, il avait planté ses deux javelots dans le sol gelé. Ce con récitait des poèmes à genoux. Torse nu qui plus est !

- « Mais qu’est-ce que tu fout ??? »

Je me dirigeai à grand pas vers le skald. Cette fois ci j’avoine.

Ce n’est qu’au bout d’une minute que je commençai à sentir quelque chose, le sol était anormalement glissant, et quelque chose résonnait dans mes jambes. Ulfbert chantait de plus en plus fort

- « Pour chaque grendel qui nous a attaqué, nous avons répondu par un Boewulf ! Pour chaque serpent cracheur de feu qui nous à assailli, nous avons répondu par un Sigurd ! Pour chaque fléau qui a tenté de nous exterminer, nous avons répondu par le sang et l’épée ! »

Le ciel prit une teinte orangée alors qu’une douce brise se leva, embrassant le canyon d’un baiser de givre. Le sol tremblait.

- « Almut…regarde »

- « Yorik vient là, vite ! »

Les secousses étaient régulières, leur intensité allant crescendo alors même que le skald chantait de plus en plus fort.
Nous courrions à présent pour retrouver notre compagnon.

- « Nous sommes les enfants des dieux et des héros, et aucun ennemi n’est assez grand pour se dresser face à nous. Aucun rivage n’est assez lointain pour nous être inaccessibles, aucune tâche n’est trop dure pour que nous ne puissions l’accomplir ! »

Je fus le premier à arriver auprès d’Ulfbert, je l’attrapai par les épaules, tentant de le lever malgré les secousses colossales.

- « Fait pas le con, il faut qu’on se barre ! » il m’ignora complètement, ses genoux avaient gelés sur le sol, son œil droit était incandescent.

Le volume de sa voix était proche de me rendre sourd, couvrant même les bruits assourdissant des secousses.

- « Humains, fils et filles, ne désespérez pas face au grand péril qui vient, ne fuyez pas ! Tenez votre épée fermement et apprêtez votre bouclier. Souvenez-vous de qui vous êtes, et marchez sereinement vers le champ de bataille en ce jour maudit milles fois. RAGNAROOOOK »

Ce dernier mot s’éleva plus puissamment que tous les autres avant, résonnant sur les parois du canyon en élevant des milliers de cri de guerre et d’agonie, bestiaux et humains.

C’est là que je le vit.

Fendant la montagne, le géant velu apparu au bout du canyon. Il nous avait senti depuis longtemps et il savait d’instinct ce qui se passait, il marcha lentement dans notre direction, apprêtant sa masse.

Soudain tout fut clair, je gratifiai Yorik d’un sourire carnassier, laissant le skald inconscient s’effondrer au sol.

Nous courûmes comme un seul homme en direction du Jotun.

Cette fois, c’est toi qui va finir en bouillie enfoiré !

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