Ethan James

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J'habitais depuis quelques mois, maintenant, à Fayras et il m'a fallu plusieurs semaines avant de m'habituer à la ville. Il faut dire que le comportement irrespectueux des habitants ne m'avait pas beaucoup aidé. Mais peu importe, j'étais parvenu à trouver un job dans un bar et j'aimais plutôt ça.

Je devais peut-être servir les clients pour gagner de l'argent, mais observer les filles qui arrivaient dans mon champ de vision était gratuit. J'étais tellement concentré à les regarder qu'il m'a fallu plusieurs minutes avant de me rendre compte que mon patron me fusillait du regard dans le fond de la salle.

Surpris, je lâchai le verre que j'essuyais depuis une bonne dizaine de minute avec un torchon sale et ce dernier se fracassa en mille morceaux sur le sol. Cela ne fit qu'accentuer le regard furieux de mon patron qui se mit à me hurler dessus devant tout le monde.

Comme à son habitude, il me traita d'incapable et de bon à rien, mais ça ne me faisait plus rien maintenant. Plus il criait, plus son visage devenait rouge. Cela m'amusait beaucoup.

  • C'est bon, relax ! Je vais tout ramasser ! l'arrêtai-je dans ses hurlements.

Il grommela dans ses dents et partit dans son bureau en claquant la porte.
Poussant un léger soupir en passant ma main dans mes cheveux blond, je pris le ramasse-poussière dans un placard et m'accroupis en nettoyant soigneusement les bouts de verre, lorsque j'aperçus le doux regard d'une cliente se tenant au-dessus du bar.

Je me relevai en affichant un sourire charmeur et plantant mes yeux verts dans les siens. Je pris une voix légèrement grave et lui caressa doucement l'épaule pour tenter de la séduire, jusqu'à ce qu'un gros molosse ne se précipite vers moi pour me déglinguer la gueule.

Je n'eus même pas le temps de m'expliquer avec lui que je me retrouvai déjà par terre avec le nez en sang. Bof, ce n'était pas le premier à me dégommer... et sûrement pas le dernier. Il faut dire que j'avais cette mauvaise habitude de draguer toutes les filles qui croisaient mon regard.

En même temps, je ne pouvais pas leur en vouloir. J'avais de magnifiques yeux, même si l'un d'eux avait une cicatrice. Là encore, un gars n'avait pas aimé que je parle à sa copine...

Le gros molosse m'envoyait plusieurs coups de pieds dans le ventre et la tête, mais plutôt que de le supplier d'arrêter, je me contentai de rire en le fixant. S'il comptait me faire regretter ce que j'avais fait, je n'allais pas lui faire ce plaisir. J'avais reçu tellement de coups dans ma vie que ça ne me faisait même plus souffrir au bout d'un moment.

Mon patron, daignant enfin montrer le bout de son nez, sortit de son bureau pour tenter de calmer l'homme qui s'en prenait à moi. Il lui fit quitter le bar avec sa copine et me conseilla d'aller à l'hôpital pour me faire soigner.

Malheureusement, je ne pouvais pas. Mes parents n'avaient plus d'assurance et ne roulaient pas sur l'or.

Je préférai rentrer chez moi et c'était toujours la même chose. Ma petite soeur qui me voyait rentrer et qui balançait à ma mère que j'étais encore blessé. Ma mère qui, du coup, me hurlait dessus en me demandant ce que j'avais encore bien pu faire pour me retrouver dans cet état et mon père qui n'en avait strictement rien à foutre. Il préférait rester les yeux rivés sur son ordinateur et boire son café plutôt que de s'intéresser à son fils.

Fatigué, je décidai de m'enfermer dans ma chambre pour ne plus avoir à faire à eux.

Notre maison tombait en ruine. Les murs étaient fissurés de partout à cause de l'humidité et on devait se battre tous les matins pour savoir qui aurait la chance de prendre une douche chaude. Généralement, c'était mon père qui gagnait.

En même temps, là où on habitait, tout le monde s'en foutait. Les vieux quartiers n'intéressaient personne. On nous voyait comme des pestiférés. Les pauvres n'avaient pas le droit d'avoir une jolie maison.

Heureusement que je pouvais compter sur mes amis Abby et Caleb pour garder le moral, sinon je crois que je serais devenu complètement fou.


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Remerciement à Florian (Txhlo86) <3

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