17 Epilogue

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Deux semaines passèrent en un clin d’œil. La journée Bérénice faisait son travail en binôme avec le gros lourdaud. De mon coté je cherchais distraitement du boulot dans un contexte économique peu favorable. Je commençais à envisager de réduire mes exigences et d'accepter des postes ne correspondant pas à mes compétences. Que voulez-vous, il faut bien vivre.

Le soir nous nous retrouvions et mon flic préféré reprenait son rôle de garde du corps pour la nuit. Enfin, quand je dis garde du corps vous m'avez compris.

Ce soir là elle arriva en avance avec un grand sourire sur son visage. Je veux dire un plus grand sourire que d'habitude.

- J'ai une bonne nouvelle à t'annoncer ! Claironnât-elle à peine la porte ouverte.

- Doucement ma chère, gérons les priorités.

Je refermais la porte derrière elle avant de la plaquer contre pour l'embrasser.

- En voilà un bel accueil. Mais je voulais te dire...

- J'ai dit gérons les priorités. Il y a d'abord un incendie à éteindre.

Je l'embrassais à nouveau avec encore plus de fougue que la première fois pendant que mes mains s'égaraient sur son corps. Lorsque je redressais la tête elle pu enfin respirer avant de faire semblant de s'indigner.

- J'ai quelque chose d'important à te raconter alors calme toi. Et d'abord c'est quoi cette histoire d'incendie ?

- Je suis en feu. Il faut faire quelque chose. Il y va de ma survie !

Elle éclata de rire.

- Mais enfin tu n'es pas curieux de savoir...

- Vu ton sourire je sais que ce n'est pas une mauvaise nouvelle alors on verra ça plus tard.

Je la pris par la taille. Elle résista mollement avant de se laisser conduire dans la chambre. Là j'avais tout prévu : éclairage tamisé, musique douce, bougies odorantes.

- Ouah ! Que fête-t-on ce soir ?

- Un anniversaire. Cela fait un mois que nous sommes ensemble.

- Oh, tu y a pensé.

Ses yeux brillaient et elle semblait réellement émue.

Je lui accordais un quart d'heure pour prendre une douche, il ne lui en fallu que dix minutes !

Bon, je ne vais pas vous faire un dessin. Il s'est passé ce qui était prévisible, et mieux encore.

Après tout ça nous nous retrouvâmes dans la cuisine. J'avais mis les petits plats dans les grands, le seau à champagne trônait déjà sur la table, bref je m'étais défoncé pour une fois.

Nous trinquâmes à notre anniversaire en nous regardant dans les yeux. Chacun de nous espérait que cette fois-ci l'autre était le bon, celui ou celle avec qui il/elle pourrait tout partager, les joies, les peines, les projets. Tout à l'heure dans la chambre c'était la fête des corps. Maintenant nous partagions bien plus que des frissons de plaisir.

Un peu plus tard la conversation revint sur des choses plus sérieuses et elle m'expliqua ce qui lui avait donné « la banane ».

- Les collègues qui enquêtent sur l'explosion du labo ont trouvé des documents intéressants cachés à proximité du bâtiment, ce qui les a mis sur la piste de trafiquants bien plus importants que ceux que nous avons affrontés.

- Tiens donc, à proximité du bâtiment. Ils n'y sont pas venus tout seuls ces documents. N'as-tu rien à me dire à ce sujet ?

Elle rit, satisfaite que j'ai compris si vite.

- A vrai dire je les avais acquis grâce à des méthodes que la justice réprouve. Je ne pouvais donc pas en faire état. Par contre, si ces documents étaient retrouvés à proximité d'un labo clandestin ils retrouvaient toute leur légitimité aux yeux du juge.

- Et ils ont étés cachés quand ?

- Juste avant ma tentative de diversion. C'est à cause de ça qu'elle a failli échouer et que j'ai échappé de peu à la mort, grâce à toi. Ils m'avaient repérée en train de rôder et je me suis retrouvée bloquée sur leur parking, n'ayant pas d'autre choix que de les affronter.

- Et ça tu ne m'en avait pas parlé avant. Tu ne me faisais pas confiance ?

Cette réflexion l'alarma.

- Ne crois surtout pas ça ! Tu avais l'air très inquiet alors je n'ai pas voulu en rajouter.

Je hochais la tête en guise d'assentiment.

- Et maintenant ?

Elle me regarda, surprise.

- Et bien nous n'avons plus rien à craindre. Ceux qui auraient pu vouloir se venger sont sous les verrous depuis...

Elle jeta un coup d’œil à sa montre et paru surprise.

- Heu... depuis six bonnes heures maintenant. Je n'ai pas vu le temps passer. Il est déjà si tard ?

Je souris en me rappelant ce qui lui avait fait perdre la notion du temps.

- C'est flatteur pour moi.

Elle rougit un peu avant de me jeter un regard faussement sévère.

- Ne sois pas si vaniteux. Tu es en train d'attraper la grosse tête.

Nous en restâmes là pour la soirée et une fois dans la chambre un sommeil réparateur nous emmena au pays des rêves, dans les bras l'un de l'autre.

Le lendemain matin, au moment de partir, elle se retourna vers moi avec un sourire malicieux. Qu'allait-elle me dire encore ?

- Il y a en ville un atelier de confection clandestin. Ce sont des asiatiques qui le dirigent. Ils ont fait venir des compatriotes qui sont entrés illégalement en France grâce à eux et qu'ils emploient dans leur entreprise. Les pauvres sont traités comme des esclaves, travaillant jour et nuit et vivant dans des conditions indécentes. Et l'expression est faible.

- Hum... Je vois. Je suppose que tu ne peux pas t’empêcher de fourrer ton nez là ou on ne te le demande pas.

Elle sourit mais ne répondit pas.

- Bon. Alors, si j'ai bien compris, nous allons nous en occuper ?

Son sourire s'élargit.

- Tu as dit « nous » ?

- Évidemment, tu sais bien que pour ce genre de mission je suis indispensable. Et puis nous formons une équipe du tonnerre toi et moi.

Elle hésita mais plutôt que de me lancer une vanne sur mes chevilles enflées elle leva la main et je la frappais de la mienne pour sceller notre alliance. Cette fois ça y était: j'étais devenu un super-héros!

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