Première balade

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Ensemble depuis quelques temps, ils se rencontrèrent par la force des choses, placés côte à côte en classe, ils surent se saisir mutuellement du courant qui passait entre eux.

D'abord des regards, puis des sourires, puis des conversations cachées pendant les cours. De fil en aiguille, le contact se fit plus proche jusqu'au jour où, maladroitement, un joli mot sortit par inadvertance, accula leurs deux cœurs dans une aventure nouvelle.

Les semaines passaient, la timidité entre eux s'envolait, et l'affaire devenait publique au lycée.

L'hiver se consuma dans une chaleur câline pour laisser place aux premières douceurs des jours ensoleillés du printemps.

Un jeudi, un professeur absent leur avait laissé une matinée de libre. Ils décidèrent de s'éclipser à l'ombre des civilités et de marcher en forêt rien que tous les deux. L'avantage d'étudier au sein d'un lycée de campagne profonde, la nature n'était jamais très loin.

Tout en discutant de sujets d'adolescents, ils longeaient l'orée du bois en gardant leurs distances, s'effleurant à peine, puis s'en en rendre compte, ils s'enfoncèrent lentement entre les arbres.

C'était la première fois qu'ils se retrouvaient ainsi, ensemble, en recul de leur maison, sans contrôle ni personne pour les retenir, comme un avant goût de liberté.

Un papillon se posa sur une feuille, lui l'avait vu, elle non. Qu'il était beau, il laissait apparaître ses motifs nervurés par intermittence avec ses mouvements ailés de va-et-vient. Après son spectacle d'exhibition sans prétention, il reprit son envol. L'adolescent le regarda partir, il virevoltait vers la robe déjà estivale du bout de femme à quelques mètres de lui.

De dos, sa robe pastelle leste mettait en évidence la forme de ses fesses, la cambrure de son dos, et ses cheveux sauvages se soumettant aux vents. Il se mit à imaginer ce qu'il pouvait y avoir en dessous, un vent de pudeur essaya de lui empourprer le visage. D'un mouvement de tête, il chassa ses idées vagabondes.

Il voulut la rejoindre en un bond, mais c'est elle qui vint à lui.

Elle aperçu enfin le papillon, prouvant la poésie de vivre sans lendemain. L'insecte croyant voir une fleur s'accrocha sur la poitrine de l'adolescente. Elle s'en amusa et son petit ami essaya de caresser le monarque, mais ce dernier s'en alla, et le bout de ses doigts s'amarèrent sur le galbe d'un sein.

Elle ressentit la chaleur réconfortante de sa main, et s'étonna à avoir peur qu'il sente son cœur s'emballer. Elle ne savait que faire, s'extraire ou s'abandonner ?

Il prit la décision à sa place, ressera son étreinte, augmenta le temps d'une seconde sa pression digitale, et déposa ses lèvres sur les siennes. Et là, tout s'emballa. Les mains se perdirent sur les bosses, les creux, les vides, les pleins. Les mots ne sortaient plus, l'animalité cherchait son exutoire.

Puis un pas de recul. Ils étaient sur le chemin. Plus loin à travers bois s'étendait une zone militaire, bien loin des idées des soldats au garde à vous, le terrain était désaffecté.

À l'ombre d'un bosquet, parfumé par des fleurs à peine éveillée, encore recouverte de rosée, que les abeilles peinait à butiner, deux adolescents tatonaient.

Tous les deux se voulaient, tous les deux s'aimaient, mais tous les deux rougissaient. Des questions se posaient, avait-on de quoi se protéger, et comment on faisait, et si on essayait ?

Une main repartie en éclaireur sur un terrain conquis, et pour innover, détourna un corsage pour rencontrer un sein nu, débarrassé de son soutien, les doigts cherchèrent un chemin au travers des tissages de coton pour atteindre le divin mamelon.

Une seconde main passa sous un tee-shirt pour reproduire la scène, sans les couches de coton, mais avec le même frisson.

Peu à peu, contact après contact, les corps se couchèrent sur un matelas de mousse, les bouches se touchèrent sur une candeur si douce.

Il pensa qu'elle pourrait sentir la vigueur naissante contre sa cuisse, mais au final il espérait qu'elle le puisse.

Elle ôta sa main de sa poitrine, et la guida vers une source d'endorphine.

Il releva sa robe pastel, près à contempler l'autel, encore masqué de son tissus protégeant la dernière vertue. Elle termina le mouvement et retira son vêtement.

D'un coup, il se sentit comme Jason, découvrant la toison, il ne put s'empêcher de se rapprocher, s'abstenir de la sentir, se priver de la goûter.

Premier contact, le corps se souleva. Avait-il fait quelque chose de mal ? Mais les bras le sommait de continuer jusqu'à la secousse finale.

Puis elle se releva, le bouscula. D'un geste malhabile, embrassa son nombril, puis descendit cueillir son fruit d'une bouche s'efforçant de ne pas avoir peur.

Au loin, un coup de feu détonna, le tir était parti trop tôt. La zone militaire était encore occupée.

Les deux adolescents, rhabillés à la hâte s'enfuir, et rigolèrent de la situation, ensemble ils savaient commencer, bientôt ils sauraient finir.

La matinée se termina dans la moiteur féline, à l'aube d'un amour où l'on s'effeuille à l'aune de ses désirs.

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