IX

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  Le soleil se couchait sur Rivetendre. La place était noire de monde. Des centaines de Crânes s’entassaient face à une scène sur laquelle leur chef faisait un discours annonçant qu’il avait désormais le contrôle total de la ville. Pour le prouver, des pics avaient été disposés derrière lui. La tête de Bruine de Rivetendre pourrissait sur l’une, celles du baron Rae Laumon et de ses conseillers suintaient sur les autres.

  L’Araignée s’était caché dans un grenier. D’ici, il avait une vue dégagée sur la foule. Il restait aux aguets et se répétait son plan, au cas où il lui faudrait fuir. Megara, quant à elle, n’en perdait pas une miette.

  Le discours se poursuivait, quand un air de luth se fit entendre. Jack émergea d’une ruelle et entama son Hymne aux héros. Il distillait dans ses accords toute la magie qu’il pouvait mobiliser, et toute la ville l’entendit. Très vite, des Crânes se jetèrent sur lui. L’un lui arracha son luth et le fracassa au sol. Les autres le lacérèrent de coups de poignards et s’acharnèrent sur lui après sa mort.

  L’Araignée détourna le regard. Quel idiot, pensa-t-il.

  Mais dans une maison à la fenêtre ouverte, non-loin de là, un violon se fit entendre. Il reprenait l’Hymne là où il s’était arrêté. Dans la rue, un vieillard jura et sortit de sa poche un harmonica qu’il porta à ses lèvres. Les Crânes hurlèrent de fureur et se dispersèrent dans la ville, à la recherche des bardes qui s’unirent une dernière fois pour transformer leur cité en un concert. Le vieillard à l’harmonica se fit poignarder. Une femme hurla dans la maison d’où provenait le violon, puis, contrairement aux cris, l’instrument se tut. La musique continuait et résonnait dans les rues.

  Au matin, les dernières notes de musiques avaient toutes laissé leur place à des râles d’agonie. Puis ce fut le silence. Du sang coulait dans les caniveaux. Pourtant, aucun Crâne ne paradait en se ventant d’avoir tué des bardes. Les quelques-uns qui traînaient dans les rues avaient l’air hébétés.

  Je ne t’oublierais jamais, Jack pensa Megara. Je n’oublierais aucun d’entre vous.

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