Épilogue

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Kaufman se souviendra toute sa vie de cet instant. Il pensait avoir assisté au pinacle de la destruction lorsque son mentor avait réduit sa capitale en ruines en un battement de cil mais...

Bordel… Ce qu’il avait aperçu derrière son épaule alors qu’il était déjà à plusieurs centaines de mètres du phénomène… Cela dépassait l’entendement. Lui et Kaufman ne devaient leur salut qu’à sa sœur, qui fut la seule du groupe de survivants à avoir la présence d’esprit de courir au-delà de ses limites lorsque Gale leur avait ordonné de fuir.
Elle avait continué à courir, sans jamais s’arrêter, pas même lorsqu’ils perdirent la créature de vue.

Malgré tout ils ne durent qu’à la chance de ne pas être emporté par l’attaque.

Une sphère violette d’une taille incohérente était apparue dans leur dos, visible dans toute son immensité à des kilomètres d’eux. Subjugué par la lumière hypnotisante, Kaufman s’était arrêté bouche-bée devant le phénomène.

— CONTINUE, lui hurla Anita sans se retourner.

Des éclairs verts transpercèrent les cieux et firent voler des projectiles d’énergie dans tous les sens. L’épéiste tourna les talons et se remit à sprinter, jetant au hasard des regards paniqués au-dessus de sa tête dans le maigre espoir d’esquiver le danger céleste.

Le chaos le plus total s’abattit sur les fuyards.

Des bombes rosées explosaient et détruisaient tout autour d’elles, accompagnées par des projections d’énergie verte annihilant de la même manière le moindre arbre, morceau de terre ou flanc de colline qui avait le malheur de croiser le chemin d’une salve dévastatrice.

Par il ne savait quel miracle, Kaufman atteignit avec Anita et Jake la Frontière nord d’Abta, sains et saufs, pendant que la terre continuait d’être ravagée.

En face de lui se trouvait cette barrière qu’il ne connaissait que trop bien. Son poignet gauche le fit souffrir horriblement à l’instant où il posa les yeux sur la Frontière, obstacle infranchissable à l’apparence toujours aussi surnaturelle.

Soudain, le désastre s’arrêta.

— Enfin, haleta Kaufman, qui s’effondra sur le sol.

— Ce n’est pas fini, murmura Anita au bord de l’évanouissement.

Elle se résolut néanmoins à poser Jake, toujours inconscient, et à lui envoyer de toutes ses forces son poing dans la figure.

Avant que Kaufman n’ai pu s’interposer, Jake toussa et repris connaissance.

— Oh… Putain… Qu’est-ce que…

— Silence, l’interrompit Anita. Écoutez-moi bien vous deux : votre ami Gale est en train de se battre contre… Cette chose… Je ne sais même pas ce que c’était. On ne peut pas rester ici.

La terre trembla comme pour certifier ces paroles et le cataclysme repris de plus belle. Des détonations d’une extrême violence parvinrent à leurs oreilles. Malgré le fait qu’ils ne pouvaient distinguer leurs origines, ils entendaient les décharges comme si mille cannons tiraient autour d’eux en parfaite synchronisation.

À chacun des coups, la terre tremblait un peu plus. Le sol donnait l’impression de pouvoir céder sous leurs pieds à tout instant.

— Qu’est-ce qu’on fout la putain, haleta Kaufman en direction de sa sœur. On est dos au mur maintenant !

— Je n’ai pas le temps d’expliquer en détails, gronda Anita qui s’avança vers la Frontière.

— Attends, haleta Jake qui se relevait péniblement. Tu es sûre que moi et Kaufman pouvons passer ?

Le barbu semblait avoir compris l’élément qui échappait encore à l’épéiste.

— Passer quoi, ou ça ? demanda ce dernier qui, aux yeux de sa sœur, refusait simplement de comprendre.

— Non, répondit Anita à l’attention de Jake. Pas sûr que vous passiez, mais d’après ce que j’ai compris de ce que bavait Yakor lorsqu’il était trop saoul pour retenir ses mots… Y a une chance.

— Génial, fit le chasseur de primes d’un air sarcastique. Après toi, alors.

— Quelqu’un veut bien m’expliquer de quoi on parle ? tempêta Kaufman.

— Tais-toi et regarde, répliqua Anita.

La jeune femme était à présent à quelques centimètres de la frontière. Elle posa avec prudence sa main sur la surface de la barrière et, rassemblant son courage, avança d’un pas et… passa à travers le rideau opaque.

Kaufman n’en cru pas ses yeux.

— Aller, l’encouragea Jake qui boita vers le mur scintillant.

L’homme ferma les yeux, tendit ses muscles et fonça dans la Frontière en s’attendant à rencontrer une résistance.

Il disparut derrière l’obstacle.

Confus à en perdre pied, Kaufman s’approcha de la Frontière et posa timidement un doigt à sa surface. Il glapit de surprise lorsque son index s’enfonça de moitié à travers.

Une explosion d’énergie violette retentit à quelques mètres de Kaufman, anéantissant un énorme chêne dans un grand craquement.

La peur prit le pas sur la confusion dans l’esprit de l’épéiste et il ferma les yeux, se concentrant sur une unique chose : mettre un pas devant l’autre.

Une douce chaleur l’enveloppa soudainement.

Il était passé.

Ce qu’il aperçut de l’autre côté fut la chose la plus prodigieuse qu’il n’ait jamais vue.

La douleur à son poignet gauche disparut.

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