Bayron et son épouse Abygaïl supervisaient les derniers préparatifs pour la réception du soir, dans le grand hall de la propriété des Eudon. Alors que le gouverneur s'émerveillait sans cesse lors des installations, son épouse était bien plus exigeante et intransigeante.

- Oui, merveilleux, s’exclama Bayron lorsque ses domestiques installèrent dans la salle de lourdes statues antiques provenant de sa collection personnelle. Mettez ça ici, ce sera parfait!

On disposa habilement dans chaque coin de la pièce des sculptures représentant des divinités presque oubliés par le peuple. Le gouverneur était un passionné d'art et d'histoire, ainsi se faisait-il un devoir de conserver et parfois de montrer ces précieux vestiges du passé.

Le gouverneur était un homme de haute taille, bedonnant et affichant toujours un sourire éclatant. Ses cheveux bruns blanchissaient au fil du temps de même qu'il se raréfiaient sur le haut de son crâne. On pouvait lire dans ses yeux bleus toute la bienveillance et l'amour qu'il portait à ses proches et à ses citoyens. Bayron était un dirigeant très apprécié par son peuple et faisait figure d'exemple au sein de certains autres dômes.

- Mais enfin, que faites vous? bouillonna Abygaïl en sermonnant une jeune fille qui installait des bouquets de fleurs sur les tables. Ce n'est pas la bonne couleur, celles-ci vont la bas! Et cette composition est absolument immonde, rapportez en une décente!

La jeune femme intervertit les vases et s'éloigna le plus rapidement possible avec ladite oeuvre florale source du dégoût de sa maîtresse. Cette dernière était très à cheval sur les apparences, et le moindre détail se devait d'être parfais pour la reception donnée en l'honneur de son fils.

Madame Eudon était très différente de son mari. De taille moyenne et très mince, elle semblait pouvoir se briser à chaque instant. Ses gestes n'étaient pourtant pas dépourvu de grâce. Ses traits fin étaient illuminés par deux perles turquoises qui ravivaient la pâleur de sa peau. Elle était coiffée d'un chignon strict tenu par quelques barrettes, aucun cheveux ne s'échappaient de son crâne.

- Calmez-vous, très chère, tout vas très bien se passer, je suis certain! intervint son mari.

- Vous êtes beaucoup trop optimiste, cher ami. Il suffit de quelques détails, d'une minute d'inattention pour que la soirée devienne une catastrophe!

Abygaïl Eudon, née Summer, avait été élevée dans une grande famille d'industriels du dôme 256 et éduquée afin de devenir une digne maîtresse de maison. Elle n'avait pas choisi de s'unir avec l'héritier des Eudon, ce mariage avait été décidé par les famille des deux fiancés. Bayron et Abygaïl ne s'aimaient pas comme un couple marié par amour, mais l'époux avait tout de même beaucoup d'affection pour sa femme et veillait à ce que sa famille ne manque de rien. Abygaïl supportait cette union mais donnait absolument tout son amour à son fils unique, Lysandre. Sa naissance avait ravivé une lueur de vie dans son cœur. Elle ne pouvait désormais plus avoir d'autres enfant, ainsi vouait-elle sa vie à son fils.

- Et vous, bien trop stressée! repris Bayron en tentant d'enlacer sa taille. Lysandre est un jeune homme charmant, je suis certain qu'il trouvera rapidement une jeune fille qui saura lui apporter un foyer et une descendance.

Abygaïl se déroba de l'étreinte de son mari, faisant virevolter sa toilette vert émeraude, avant de replonger dans ses pensée.

- J'espère que vous avez raison, dit-elle. Mais je me demande toujours pourquoi notre cher Lysandre à tenu à ce que cette soirée soit un bal masqué.

- Ma foi, d'après ce que j'ai compris, il veut pouvoir se présenter incognito et que ses prétendante se présente à lui sans savoir son identité. Il éviterait ainsi de perdre du temps avec des jeunes filles qui ne s’intéresse qu'à son nom et sa position.

- C'est donc ça... Habile, je dois l'avouer.

- Venez, ma chère, il nous faut nous aussi nous préparer pour ce soir. Lysandre est rentré il y a une heure environ et doit être dans ses appartements, en train de choisir sa tenue. Nous le rejoindrons juste avant le début des festivités.

Il lui proposa son bras qu'elle accepta et il montèrent tout deux les grands escaliers recouvert d'un lourd tapis de velours bordeaux. Mari et femme rejoignirent le second étage ou se trouvaient les appartements et la bibliothèque.

La soirée promettait d'être grandiose