Le téléphone coincé entre l'épaule et l'oreille, je m'impatientais encore en attente. Le temps passait et j'étais déjà en retard d'un bon quart d'heure.

• Très bien Madame Perez, sachez qu'après m'être renseignée...
• Maman, où sont mes chaussettes ? cria Sam depuis sa chambre.
• Je vous écoute Madame, fis-je en attrapant les ciseaux.
• Eh bien, le fait que vous veniez de peindre le pan de mur change toute la donne. L'assurance ne peut rentrer en compte.
• De quoi ? m'énervai-je en coupant ma nappe. Bon écoutez, on va faire plus simple. Je vais passer en agence ce matin et parler avec mon conseiller.
• Vous savez, avec les condititons sanitaires mises en place, ne nous ...
• Je me fous des conditions sanitaires ! On va au magasin, à la banque et chez le médecin, okay ? Alors pourquoi vous, une simple assurance, vous ne recevez pas les gens ?
• Maman !!
• Vous vous foutez de ma gueule ? J'ai le plafond qui s'effondre ! Tiens tes chaussettes ! balançais-je à mon fils.
• Vous savez, il est inutile de s'emporter. Nous n'y sommes pour rien...
• Ben voyons ! C'est la faute du président, aussi ! On me la sort à chaque fois ! Et c'est aussi pour ça qu'on nous sert des génériques à la pharmacie !! Bon, je vais raccrocher, ça vaut mieux !

Je balançais mon téléphone dans mon sac et fis mine de respirer. J'envoyai un poulet à cuire pour le soir en programmant le four et courus mettre mes chaussures.

Mon orteil s'écrasa contre le coin du meuble m'arranchant quelques gros-mots.

• Samuel ! Tu es prêt ? criai-je.
• Je prends mon sac.
• Il est là, ton sac ! Allez, on y va.

Assis dans la voiture, je regardais l'heure.

• Bon, nous avons trente minutes de retard. Attache ta ceinture, Maman va rouler vite.
• Ah ! dit-il en se frottant les mains. Je mets le chrono.

Les mains vissées au volant, j'attendis le top départ !