Dernier corsaire

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Vous connaissez sans doute le célèbre Robert Surcouf de Saint-Malo ! Eh bien moi, je suis le dernier corsaire de France !

Si vous êtes Basque, vous me connaissez sans doute. Pour les autres, je me présente : Etienne PELLOT !

Je suis né à Hendaye le 1er septembre 1765 et j'ai réussi à y mourir le 30 avril 1856 ! Je traînais une pneumonie depuis quatre ans. Le curé m'avait même donné plusieurs fois l’extrême-onction !

Si je vous raconte ça c'est pour que vous compreniez comme j'étais résistant, épanoui et ravi de mon sort.


J'ai connu des années extraordinaires sur les mers, une vie d'aventures, de combats, de victoires, et d'évasions aussi parce que j'ai subi quelques emprisonnements...

Je sais que vous êtes pressé, et si vous vous attachez à moi vous pourrez vous acheter une biographie complète pour me connaître mieux. Je vais vous épargner mes campagnes, mes faits d'armes, mes prouesses…

Retenez que mon père a lui-même péri en mer quand j'étais enfant. Alors, je me suis débrouillé... j'ai commencé ma formation à treize ans en tant que mousse et à vingt-trois ans je prenais mon premier commandement.

Je viens de vous dévoiler des traits de mon caractère : débrouillard, espiègle, précoce, doté d'un fort sens du commandement, le pied marin, revanchard du destin, libre et volontaire. J'ai toujours été malin, brave et fier. C'est ce qui a fait ma gloire, ma réputation et maintenant la trace de mon passé. J'étais aussi généreux, proche de mes hommes, et ils me le rendaient bien.


Vous voulez savoir aussi à quoi je ressemblais ? J'étais plutôt petit, ce qui me déplaisait un peu, mais j'ai compensé par des épaules larges et une musculature à faire pâlir les bodybuildés de votre époque. J'avais les yeux gris, ou plutôt changeants comme le temps. Le soleil les éclairait et je plaisais ainsi aux femmes. Je dois vous dire que je me suis marié et que j'ai eu deux enfants, bien que rarement à terre. Les nuages et les tempêtes mettaient des épées dans mon regard qui se faisaient canons terrifiants pour mes adversaires. Mes cheveux et ma barbe denses me donnaient une apparence d'homme des cavernes. Je pouvais être comparé au tigre ou au renard selon les circonstances…


On dit que je fus présenté à Suffren, oui, le vice-amiral, alors que j'avais à peine dix-huit ans. Je vais vous narrer cette anecdote avant de vous quitter.

Je commandais le vaisseau « le Fier » qui faisait partie d'une importante flotte placée sous le commandement d'un capitaine de frégate de la marine royale. Nous assurions un transport de troupes à destination de l'escadre de Suffren dans la mer des Indes, l'océan indien si vous préférez. Nous avons essuyé une bataille navale sanglante contre une flotte anglaise, à la suite de laquelle un marin me lança une orange sur le crâne. Je n'ai pas répliqué, mais j'ai tout de suite songé à ma vengeance en marmonnant que ce geste devait venir d'un Anglais, si toutefois un Anglais savait tirer droit… Je n'eus pas longtemps à attendre. Une seconde orange me visa mais je fus prompt et agile à l'intercepter et à la retourner sur le nez de l'envoyeur. Je vous ai prévenu, je suis rusé, adroit et sûrement pas poltron ! Mes hommes rigolaient franchement, ça fait du bien après les combats. Mon capitaine de frégate fut interrogé par Suffren. Il l'informa que j'étais Pellot, un Basque. Et Suffren répliqua « Bien baptisé ! Il ne pelote pas mal ».

Je crois que vous appelez ces récits improbables des légendes urbaines. Croyez ce que vous voulez ! Je n'ai pas de preuve, mais je me reconnais bien dans cette histoire.

Bon ! Content d'avoir eu l'occasion de vous rencontrer et de faire revivre une belle époque révolue avec vous !

Corsairement vôtre,

Etienne Pellot



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