V . Nécromancie

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 — Alors c’est toi ma nouvelle nurse ?
 Je m’éveillai douloureusement, le corps rivé et graveleux, telle une roche sédimentaire. Face à moi, deux yeux indiscrets s’agitaient. Un enfant me dévisageait. C’était un petit garçon aux cheveux bruns comme la nuit. Etait-ce la réalité ? L’enfant au sourire folâtre inclina la tête en pinçant ses lèvres fines.
 — Tu m’entends ?
 Puis il articula de larges gestes, chassant l’air à nos pourtours.
 — Est-ce que c’est toi ma nouvelle nurse ?
Où étions-nous ? Quasar. L’Astre Quasar. Je tentai de me remémorer notre précédente péripétie tandis que la réalité vacillait entre mes tempes. Il poursuivit.
 — Parce que tu as l’air très jeune pour être une nurse.
 Brusquement, je me redressai. Mon abdomen réprouva la contraction brutale. Mon crâne trépidait encore si fort.
 — Est-ce que tu es sûr que ça va ?
Qui était cet enfant ? Mon esprit intronisa soudainement sa lucidité. Je saisis fermement le garçonnet par les épaules et le plaquai contre mon buste. Ses cheveux bruns profond, peignés en arrière de son visage, affleurèrent mon menton. D’une voix alerte, j’articulai.
 — Le cyclone ! Nous devons nous mettre à l’abri !
 Puis le silence chut irréfutablement, de son voile limpide et ouaté. D’aucunement un typhon ne se produisit. L’enfant intrigué était lové contre ma gorge. Il se déroba de mon étreinte en raillant.
 — Tu m’étouffes avec tes gros citrons !
 Je ne saisissais pas ses propos. Le petit garçon s’était enfui, délaissant la pièce sur l’écho de ses pas. Autour de moi, la réalité divergeait. Le cyclone, sitôt menaçant s’était dissipé. Avait-il jamais existé ? Je siégeais sous un amas de couverture de velours pourpre, étendues sur un matelas d’une mollesse incomparable. Là, je reprenais mes esprits, les jambes lasses sous deux bras ballants bandés par des cotons. La pièce aux hauteurs insoupçonnées était maculée de murs de grès. Elle ouvrait sur un oriel immense, qui laissait pénétrer l’éclat du jour et admirer un jardin aux milles essences du printemps recouvrir l’horizon. Je déposai un pied au sol et basculai lourdement sur les pavages de marbre blanc, nervurés de veines sombres. Les altitudes de cette pièce portaient l’écho de chaque geste. Ainsi, je quittai le lit drapé d’édredons légers et rejoignis l’arche sculptée par laquelle l’enfant espiègle s’était enfui.
 Je le rencontrai à la croisée de larges corridors, en contrebas d’un escalier de granite qui régnait singulièrement sur le hall de ce palais. L’enfant s’était accroupi. Au creux de ses mains figuraient deux bottillons -bien trop amples pour ses mollets- qu’il s’acharnait à enfiler. Sitôt parvenu, l’enfant me lorgna de ses yeux téméraires. Les bottines longues, rehaussées sur une talonnette de jade, mordaient ses tibias. Il s’agissait de mes chausses. À cet instant, j’éprouvais le froid parcourir mon corps depuis mes omoplates jusqu’à la plante de mes pieds. De mes équipements, ne subsistait qu’un bliaud argenté revenu en col long et aux épaules découvertes qui courrait jusqu’en bas de mes cuisses.
 Je m’empourprais d’embarras tandis qu’à nouveau, l’enfant s’enfuyait. J’enjambai précipitamment les marches de granite froid pour rompre sa cavale et nous franchissions tous deux l’enceinte d’une pièce engorgée des provendes les plus appétissantes. Légumes des champs, herbes des forêts, pommes, poires et fruits des bois, miel de jacinthes, lavandes, bottes de cresson, paniers d’œufs et pains ronds patientaient devant un arsenal de marmites d’eau bouillante, de casseroles en fonte, de pressoirs et planches de découpe. Le plan de travail de bois sombre était lui-même maculé d’épluchures de légumes en décomposition. Du revers de la manche, je retins le garçonnet fuyard.
 — Pourrais-tu me dire où nous sommes ?
 L’enfant me toisa de bas en haut et secoua la tête de deux yeux inquisiteurs.
 — Je te le dirais si tu me prépares à manger.
 Je vacillais sous l’énoncé de cette condition.
 — Je suis très inquiète. Mon ami est peut-être en danger. Peux-tu me dire où nous sommes ?
 Il feint de réfléchir en berçant ses yeux au plafond.
 — D’accord. Mais d’abord, fais-moi à manger.
 Devant l’insistance du garçonnet effronté, qui de surcoût dépeignait un caractère capricieux, je renflai mes poumons, tus mes craintes et enfilai un tablier de lin maculé de résidus de fruits des bois. Avec hâte, je scindai les tomates deux à deux, ébouillantai les pommes de terres et débitai les carottes des champs qui marmitaient avec des œufs durs. À cela, j’effeuillai les bottes de cressons et tiges de pissenlits en les garnissant de fines lamelles de pommes et de fruits des bois. Aussi, j’investiguai durant la concoction.
 — Comment t’appelles-tu ?
 Le petit garçon grommela un instant entre ses lèvres. Nonchalamment il articula.
 — Je m’appelle Neother. Tu peux m’appeler Neo, mademoiselle la nurse. »
 Mon dos se raidit sous ce titre usurpé.
 — Neother. Où est ta famille ?
 Il dédaigna répondre à cette question, valsant ses yeux sur les fresques peintes au plafond. Avec une ferme résolution, je poursuivais.
 — Est-ce que j’étais seule lorsque l’on m’a retrouvé ?
 Son sourire espiègle s’étira aussitôt. De ses deux index tendus, l’enfant inconstant désigna la peau tendre de son estomac.
 — J’ai très faim.
 Exaspérée, je déversai l’obole gastronomique dans une soucoupe en bois. La poêlée de légumes des champs garnie d’œufs durs, accompagnée d’une salade de pissenlits aux pommes et fruits des bois, exhala ses délicieux arômes autant que l’appétit du garçonnet. Il avait lorgné le plat de ses yeux rutilants et le dévora en grande hâte, déglutissant aussi bruyamment que s’il n’eut pas mangé depuis plusieurs lunes. J’attendais qu’il fût repu pour l’interroger à nouveau.
 — Et maintenant, peux-tu me dire où nous sommes ? Et où est mon ami ?
 Le jeune Neother tapota son ventre rond sous sa peau tendue et libéra soupir las.
 — D’accord. Si tu me donnes un bain.
 Mes jambes chancelèrent à nouveau. Neother m’avait, en effet, conduite jusqu’aux thermes de ce palais. Une pièce immense, bordée d’alcôves suintantes et embaumée d’une vapeur d’eau au parfum du lilas. La pièce ronde ouvrait sur un bain de porcelaine de large circonférence, creusé à mi-hauteur à la surface du sol. Des motifs floraux étaient sculptés tout autour des thermes et se rependaient sur une dalle d’ophite abreuvée de flaques éparses qui reflétait les fresques dorées du plafonnier. Une source de chaleur mystique maintenait ses eaux extrêmement chaudes.
 Ce qu’ignorait le garçonnet, c’est que les bains étaient ma spécialité. Pour cela, j’avais accepté de l’accompagner à son ablution. J’ourdissais d’obtenir des réponses à mes inquiétudes. L’enfant espiègle se figea face à moi et tangua timidement sur lui-même en assemblant ses deux mains devant son visage. Il balbutia avec embarras.
 — Je préfère que tu te tournes.
Que je me tourne ? Dans le même instant, Neother retirait d’un geste franc tous ses accoutrements. Son chemisier noir corbeau au col ample ainsi que son délicat bas de velours gris orage s’envolèrent en folklore et épousèrent les nombreux autres linges qui gisaient au sol. Puis non sans continence, il trempa ses orteils dans l’eau fumante et entra dans le bain. Je retroussai les manches de mon bliaud et ficelai son ourlet pour ne pas l’humidifier puis m’accroupis en dehors des thermes, près du garçonnet capricieux. Celui-ci me considéra de deux yeux irrésolus. Aussitôt, il délibéra.
 — Comment peux-tu me faire la toilette si tu ne viens pas ?
 Mon sang s’échoua contre le parvis de mon crâne. Etait-il question que j’y entre aussi ?
 — Je ne te dirais rien si tu ne me fais pas correctement la toilette.
 Je chus au sol, décontenancée par la condition de cette fourberie. D’un œil vif, j’inspectai les éléments autour de moi. Il y figurait bien assez de linges de toilette. Je saisis trois nippes évasées et les nouai fermement autour de mon buste. Puis d’une main hésitante, je retirai mon bliaud. Les haillons me couvraient de la gorge aux tibias. La pudeur, elle, me consumait. D’un pas mal assuré, j’entrai dans les thermes. L’eau fumante constituait une source de délassement admirable. Elle soulageait le corps malgré les crispations de l’esprit. Néanmoins, Neother me toisait de deux yeux incommodants. D’un sourire scabreux, il gloussa.
 — Comment est-ce qu’ils flottent tes gros citrons ?
 Dans un trouble fulgurant, j’empoignai le haut de son crâne et le plongeai sous les eaux fumantes. Ainsi débuta sa toilette. Lorsqu’il fut remonté à la surface, j’embaumais ses cheveux brun indisciplinés d’une huile de lin et édifiai l’architecture de mon stratagème. Il me fallait profiter de sa négligence pour déverser une poignée de sels mystiques au sein des thermes. Il s’agissait des Sels Erudits, confectionnés par Aliénor à Cysée. Par leur effet, le jeune Neother me confesserait tout son savoir. Déjà advint sa mégarde : à la première divagation du garçonnet, je transvasais les précieux sels et berçais les eaux vaporeuses afin qu’ils se répandent partout tandis que Neother se délectait de mon massage capillaire à l’huile de lin. Lorsque la fragrance des sels de Cysée s’éleva dans les effluves de l’eau, je repris mon investigation.
 — Et maintenant Neother, peux-tu me dire où nous sommes ?
 Le garçonnet savoura cet instant de relaxation les yeux à demi clos. D’une voix éthérée, il confessa.
 — Nous sommes dans notre Manoir, à ma famille et à moi.
 Les sels faisaient effet. Je poursuivis sous leur agrément.
 — As-tu vu mon ami ? Il s’appelle Law. C’est un jeune homme plutôt grand, aux cheveux blonds ébouriffés.
 L’enfant secoua la tête en soufflant pompeusement.
 — Tu étais seule lorsque je t’ai attiré ici.
 Je répétai avec hébétude.
 — Lorsque tu m’as attiré ici ?
 Le garçonnet quiet avait fendu un sourire sournois en dévoilant deux canines patibulaires.
 — Si tu veux tout savoir, je ne suis pas tel que tu le crois.
 À ces mots, le corps du garnement s’était irradié d’un reflet lugubre dans le bain de porcelaine. Les eaux agitées avaient brusquement augmenté leur niveau. Impuissante, j’assistai à une transformation foudroyante. Avant de n’avoir pu retirer ma main de ses cheveux fins, il se métamorphosa. Les bras du garçonnet espiègle se gonflèrent de reliefs, charpentés sur un torse svelte. Un réseau dense de muscles se tissait sur son dos. Deux jambes athlétiques s’allongèrent, pointant subitement leurs orteils hors des eaux fumantes tandis que la circonférence de son crâne s’étendait, enfantant de cheveux mi-longs revenus en arrière de son front. L’envergure du bain de porcelaine était devenue ridiculement étroite lorsque le garçonnet espiègle se métamorphosa en homme. Il sourit avec autant d’innocence que vient le premier flocon d’hiver.
 — Voilà qui je suis.
 Un jeune homme à la chevelure brune comme la nuit et aux yeux de corbeau s’était dévoilé au cœur des thermes. Il avait graduellement pivoté ses épaules dans le bain de porcelaine. Ou peut-être, fut-ce la stupeur qui désamorça le mouvement du temps. Le souffle se rompit dans ma trachée. Mes poumons s’engorgèrent de ressentiment. Mon instinct était sur le point d’imploser. D’un sourire cynique, le jeune homme asséna.
 — Ils flottent toujours tes gros citrons ?
 Neother, le jeune homme aux yeux de corbeau, fut renversé par un halo inouï qui implosa à la surface du bain de porcelaine. Il fut irréfutable, irréductible.
 — Expulsae !
 Celui-ci souleva les eaux fumantes des thermes qui submergèrent l’espace et retombèrent en tumulte sur les dalles d’ophite, noyant la pièce sous le reflet des fresques florales peintes au plafond. Dans le ressac de la scène, je bondis hors du bain, empoignai mes effets et m’enfuis, le souffle court, loin du fourbe. Je galopais à lourdes enjambées à travers les corridors, désarmant chaque porte sculptée d’orpin et la délaissant nerveusement, jusqu’à ce que l’une d’elle s’ébrase sur le hall d’entrée du manoir. Je plongeais à nouveau sur l’escalier de granite froid qui régnait en ces lieux et me jetais, sans grâce aucune, contre le péristyle de la demeure. Sa porte massive n’eut pas même émit un son. Déjà, le garçonnet lugubre figurait dans mon dos, siégeant sur l’escalier-maître. De son sourire désarmé, il chuchota.
 — Est-ce que tu es sûr que ça va ?
 Ses yeux luisirent d’un éclat vaseux en coulant lentement sur les marches de granite. Au fond de ma poitrine, mes poumons se révulsaient. D’une voix livide, je bramais.
 — Neother, qui es-tu ? Où sommes-nous ?
 L’enfant pernicieux parvint aux pieds de l’escalier. Son flegme hostile sublimait les attraits de cette scène d’épouvante. Cette demeure toute entière me terrifiait. Il réprouva.
 — Je te l’ai dit. Nous sommes dans notre Manoir, à ma famille et à moi.
 Puis il progressa encore, pétrifiant tous mes membres. Dans l’aversion, je flanchais en retrait et trébuchai sur une stèle burinée au sol. Sur la pierre gravée figurait une inscription. Mes yeux se figèrent.

« Manoir Princier
Famille Eden Garden »
Manciore Eden Garden 785 - 857
Pétunia Eden Garden 793 - 857
Julian Eden Garden 811 - 857
Lilia Eden Garden 818 - 857
Neother Eden Garden 830 - 857


 D’une voix pusillanime, je suffoquai.
 — Les Eden Garden sont morts depuis des siècles.
 Le garçonnet étira un sourire perfide sur ses deux canines affutées.
 — Je suis pourtant bien en vie...
 Il déambula encore tandis que j’observai, pétrifiée, son pied se résorber du sol. L’enfant était suspendu à l’air, dédaignant la rigueur de l’attraction terrestre. Il bascula mollement sur le dos en figeant ses deux yeux sournois.
 — …Ou peut-être ne le suis-je plus ?
 Mes poumons s’asphyxiaient dans la mansarde de ma poitrine. Brusquement, j’enfonçai la porte principale avec la force que procure la terreur dans son dernier retranchement et m’enfuis aussi loin que mes enjambées pouvaient me transporter. J’avais rejoint le bosquet et progressai à vive allure en égarant mon souffle à travers ses terres boisées. Les courants du vent fouettaient mes cheveux, sifflaient mes oreilles et portaient mes foulées dans une vélocité absurde. Ma plus grande crainte eut été que le garçonnet espiègle, qui était en réalité un homme de mon âge -déclaré mort il y a maintenant des siècles- m'eut poursuivi. Lorsque je chassai mes yeux au loin, il n'y figurait aucunement. Quand bien même, je souhaitais quitter ces bois, d’évacuer la nécropole de ce bosquet, de retrouver trace de Law et de poursuivre notre périple vers le Crépuscule. Mes enjambées redoublèrent d’ardeur, glissant à présent sur les terres du boqueteau Eden Garden. D’évidence, Law ne figurait plus dans cette forêt. L’hypothèse était qu’il eut déjà atteint la Cité d’Opale. Ce fut alors mon vœu le plus imminent en cet instant ou la célérité arrachait toutes ses formes à l'environnement : je souhaitai rejoindre la Cité d'Opale.
 Brusquement les horizons se déchirèrent. Ciel et terre se fractionnèrent à mes devants. Une brèche irradiée avait scindé le paysage du sous-bois et vrombissait son éclat sur les herbes hautes. Dans son âtre, je distinguai un canevas de ruelles biscornues, saturées de promeneurs allègres et envoutées par la symphonie dissonante des mirlitons de papier. Cette faille ouvrait vers une réalité singulière. Aussi, mon élan ne désamorça pas. Je m'engouffrai de tout mon corps dans cette brèche, crachant vers l’inconnu. La faille me consuma.

҉


 Pétunia Eden Garden brandit son thyrse haut dans le Royaume des Esprits et l’abaissa avec violence contre le crâne de Neother. Cet artefact mystique, sertit de sceaux millénaires et de symboles ésotériques, avait la capacité de traverser les dimensions. Elle constituait l’une des seules manifestations des esprits dans la dimension des vivants. Neother émit un grognement caverneux en se massant indélicatement le crâne.
 — Grand-mère, ça fait mal !
 Pétunia Eden Garden vociféra, vive d’exacerbation.
 — Manciore ! Viens donc t’instruire des précédents méfaits de ton petit-fils.
 L’esprit du doyen de la famille, Manciore Eden Garden, époux de Pétunia et grand-père de Neother, se manifesta. Pétunia se hâta de lui murmurer les dernières péripéties de leur héritier au sein du manoir princier tandis que Neother, redevenu un homme placide et imperturbable, incendiait une poignée de tabac brun enfermé dans un papier à cigarette. La fumée s’éleva dans le hall majestueux tandis que Manciore Eden Garden, ne se contenant plus, gloussa d’un rire fort qui harponna toutes les pièces de la demeure. Le doyen de la famille Eden Garden ne partageait guère les émotions sobres et la froideur d’esprit dont Pétunia avait fait ses oriflammes. Lui acceptait avec sagesse l’imprévisible et se plaisait dans la dérision. Il hulula encore.
 — Neother, alors comme ça tu lui as tout dévoilé ?
 Le jeune homme ingéra maladroitement sa fumée de tabac, embarrassé que sa famille ait pu assister à ce stratagème puéril et rugit.
 — Vous m’aviez bien dit de tout lui montrer !
 Manciore gloussa à nouveau.
 — Cela ne signifiait pas de lui dévoiler ton petit oiseau !
 L’hilarité du doyen se propagea en tous points cardinaux tandis que Pétunia s’empourprait d’amertume. Elle saisit, de ses deux mains vaporeuses, les épaules du jeune nécromancien et confessa.
 — Neother, vos destins sont liés. Tu dois la suivre. Car le devoir des Eden Garden est de protéger l’Etat de Vie. Et ce, qu’elle qu’en soit la menace.
 Pétunia avait formé un orbe nébuleux entre ses doigts. Dans son reflet, une jeune fille aux boucles brunes et aux yeux d’argent courrait à travers la forêt. La doyenne poursuivit sombrement.
 — Les réponses se révèleront à toi. Vos destins, ainsi que ceux de la famille Eden Garden, vous sont liés.
 Puis elle griffa la sphère de ses ongles obtus. De ce geste naquit un portail occulte au sein du manoir princier. Cela s’était également produit en lisière des bois Eden Garden, sur le chemin des vents emprunté par la jeune fille aux yeux d’argent. En son alandier s’illuminaient les ruelles enjouées de la Cité d’Opale, ainsi que la ronde des citoyens qui la saturaient.
 — Suis-la. Veille sur l’Etat de Vie. Car c’est le devoir de la famille Eden Garden.
 Neother écrasa sa feuille de papier enroulée de lamelles de tabac froid et, nonchalamment, franchit la brèche.

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