J’ouvre les yeux.

Je suis allongée dans mon lit, sur le dos.

Je ne sais pas quelle heure est-il, je ne sais pas ce qui m’a réveillé.

Un rêve ? Un cauchemar ? Un bruit ?

Je veux me lever. Impossible.

Je n'arrive pas à bouger mes doigts, mes bras, mes jambes, ma tête. Je suis tétanisée.

Je bouge les yeux. Je ne peux faire que ça.

Il n’y a qu’obscurité et silence. Un brin de lumière d’en dessous de la porte de ma chambre m’informe que la lumière du couloir est allumée.

C’est peut-être le matin ? Si c’est cela, je dois me lever. Je vais être en retard pour l’école.

De toute la force de mon être, j’essaye de me lever, de bouger ne serait-ce un doigt. Rien.

Je suis devenue tétraplégique ? Si oui, à cause de quoi ? Un accident ? J’ai une maladie qui viens de se déclarer ?

À ces pensées sordides et angoissantes, j’essaye d’hurler à l’aide. Mais aucun son ne sort.

Suis-je muette? Ou suis-je en train de cauchemarder? Si c'est le cas, réveille-toi ! Réveille-toi, réveille-toi, REVEILLE-TOI !!!!

Et puis, un bruit.

Je ne pense plus. Toute mon attention est dirigée vers ce bruit, qui me paraît étrange la deuxième fois. Cela ressemble à des bruits de pas sur le plancher.

Je regardais la porte de ma chambre : quelqu’un était derrière cette porte.

J’en fut soulagée. La personne devait peut-être écouter si j’étais réveillée ? Ouvre la porte et vois que je suis réveillée, viens m’aider !

Ma prière fût entendue. La porte s’ouvrit. Mais ce fut une ouverture longue, remplie de suspens.

Et là, j’ai eu un très mauvais présentiment.

Une main tenait la porte. Ce fut une main noire, des doigts crochues avec de très longues griffes, qui griffais ma porte pour faire du bruit. Ensuite une tête apparue pour me regarder. Des cornes, ressemblant à la forme de celles d’un bouc ? Possible, ça ?

Il se dévoila entièrement, comme une ombre : noire. Et il s’avançait vers le pied de mon lit, j’entendais le plancher de ma chambre grincer bruyamment.

Mon cœur battait la chamade, ma respiration devenait haletante, je sentais la peur m’envahir. Je voulais m’enfuir. Mon corps était prêt pour ça ! L’adrénaline était là, je la sentais depuis le bas de mon dos, mes sens devenaient de plus en plus aiguisés. Mais il me manquait quelque chose : la mobilité.

Alors je tentais d’hurler. De toute mes forces, de mon âme. Mais rien ne sortait.

Cette ombre était maintenant au coin de mon lit. Il ne bougeait plus. Je le fixais.

C’est un cauchemar. Je fais juste un mauvais rêve… Il m’a touché le pied ! Mon pied est en dehors de ma couette et il a touché mon pied ! Je sentais quelque chose de glacial me monter dans toute la jambe. Une odeur de soufre apparut.

Et cette chose apparut juste en face de moi, à califourchon.

Pas de visage. Noir, forme humaine avec ces fameuses cornes de bouc, de bélier ou de je ne sais quel animal à corne. Je ne sais pas y réfléchir, mon cerveau cherche un moyen de ne pas se faire tuer par cette chose…

L’odeur du soufre était là et devenait de plus en plus intense. J’avais chaud à l’intérieur de moi, la température de ma chambre augmentait à grande vitesse… Je paniquais. Mon cœur allait sortir de ma poitrine à un moment, ou j’allais mourir d’une crise cardiaque ! Sans doute est-ce mieux de mourir ainsi que dans les mains de cette... chose.

Je ne le quittais pas des yeux. Et lui... Il en avait des rouges qui avaient la forme de ceux d’une chèvre.

Je ne pouvais à ce moment-là le quitter des yeux, comme si j'étais sous son emprise.

Bon sang c’est un cauchemar, réveille-toi ! Ce genre de créature n’existe pas !

Mais il a l’air tellement réel, et quand il m’a touché le pied, je l’ai senti !

Mon estomac se tordit quand ses mains noires et crochues s’avancèrent vers mon visage. Non, ma gorge. Il va m’étrangler !!! Au secours ! Non, non…. C’est un cauchemar, c’est un cauchemar… J’hurlais, j’essayais de bouger mes membres pour me débattre pendant qu’il entourait mon cou de ses mains glaciales.

Là, je vis mon bras bouger. Et je me mis à hurler.

Mon cri fut strident, il aurait pu réveiller les morts ! J’étais assise sur mon lit, en sueur. Je savais bouger. Mais je n’osais pas me lever.

La porte de ma chambre était entrouverte, or que je dors la porte fermée.

Je reculais vers le sommet de mon lit et je remarquais qu’il était 3h05 du matin.

Quelqu’un entra en paniquant dans ma chambre et je me remise à hurler.

La personne alluma la lumière. Ce ne fut que ma mère.

Ma mère m’a dit que ce n’étais qu’un cauchemar. Après quelques minutes, Moprhée revient vers moi et je me rendormit.

Mon réveil sonna à 6h du matin. Je me lève directement pour ne pas traîner et je me rends compte que la porte de ma chambre est ouverte. Je me souviens alors de mon mauvais rêve et de la visite de ma mère.

Peut-être qu’elle a oublié de la fermer ? Je ne voulais pas m’inquiéter et j’allais la fermer. Et là, je sentais quelque chose de particulier au toucher de ma porte.

J’allume la lumière de ma chambre et je remarquais un détail qui me figea sur place : ma porte a été griffée.