Un dernier verre pour la route

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Alors c'est ça la lumière blanche. Elle existe vraiment. Ah bon. La vache, c'est aveuglant !

Quelle fin de gonzesse. La tête dans les chiottes en plus ! Putain, j'ai grave déconné, c'est pas classe du tout de crever comme ça. Jamais plus je ne reprendrais de cette coke à réveiller les morts !

Merde, je suis mort ! La lumière, le tunnel et tout le bordel, merde ! Non ! Pas comme ça ! Pas la gueule dans la cuvette ! Quelle poisse !

Il paraît qu'au moment de clamser, on se rappelle de tous les instants de bonheur de notre vie. C'est vrai que celle-ci défile à toute vitesse, tout d'un coup. Fais chier !

Moi je me rappelle de ma mère, agressive, castratrice, toujours à hurler plus fort que mon père qui ne l'aimait clairement pas. Même à l'époque, je ne comprenais pas l'intérêt de vivre avec une personne qui t'emmerde. J'ai espéré leur divorce, mais ces connards trouvaient le moyen de se réconcilier à chaque fois ! Et rebelote : engueulades, jets de vaisselle, claques, ça n'en finissait plus.

C'était pas mieux côté scolaire. Rien à foutre des cours. La seule chose que j'ai apprécié, c'était la profusion de chattes. Pas l'animal mielleux et casse-couille, je parle des vraies chattes, des minous, des femmes quoi !

Qu'est-ce que j'ai niqué à cette époque ! Les pisseuses trouvaient ça trop cool de se taper un punk, n'importe où, n'importe quand. J'en harponnai une selon mes besoins, et c'étaient des sacrées chaudasses !

Putain, ça je vais le regretter. Le sexe. Les gros nichons qui se balancent sous le nez, les culs de bombasses qui remuent à chaque coup de rein, le clitoris qui se gonfle au moment de l'orgasme, les frissons, les pipes, les nymphos, les sodomies, les bonnes grosses branlées... Je n'ai jamais pu m'en passer. Toujours besoin de me vider les couilles. Et quand le charme naturel ne marchait pas, il restait l'alcool !

Pour ça aussi, Dieu (si tu existes, espèce d'enfoiré), je te dis merci. Il doit y avoir plus de rhum que de sang dans mes veines ! D'accord, ça m'a flingué la santé, mais c'était cool !

Bon, à part cela, je suis finalement assez content de mourir. Je n'ai jamais eu d'ambitions, de passions, de rêves, la vie me paraissait trop longue et chiante. Maintenant je n'en ai plus rien à foutre.

La société m'emmerde. Les gens sont trop cons. À se foutre sur la gueule pour des conneries de pétrole, ou des territoires imaginaires, quand ils ne tortillaient pas leurs culs dans des émissions de télé-réalité. Le monde en perpétuel déséquilibre, ça me foutait la rage. Je ne voyais aucune place pour moi sur cette terre empoisonnée, pillée, massacrée. Ça m'arrange, en fait, de crever. Je n'ai pas envie de me fondre dans le moule, c'est sûrement pour ça que je foutais la merde en permanence.

Quand j'étais petit je piquais des vélos, j'explosais des boîtes aux lettres avec une batte, juché sur mon scooter, je reluquais sous les jupes, je provoquai n'importe qui pour prouver que j'avais des baloches plus grosses qu'eux. Je m'en tapais de ce que les gens pensaient de moi. Je le savais déjà.

Petit con, raté, fumier, connard, enculé (juste une fois. J'étais bourré), emmerdeur, danger public, racaille, fils de pute (ce que je n'ai jamais contredit), enfoiré, et j'en passe.

Je l'étais. Je l'assume.

Il n'y a rien dans cette vie qui ne valait le coup. Je me suis bien fait chier, du début à la fin.

Alors la dernière chose que j'ai envie d'écrire, c'est...


Allez tous vous faire enculer !

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