Adieu

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Nous avions pourtant passé un samedi normal. A bricoler dans ma maison, à aller faire quelques emplettes au magasin de bricolage... Puis à nous disputer comme des chiffonniers sur comment mettre les joints, les rondelles, et tout ça. Le choc des générations sûrement. : cinquante ans d'écart entre toi, un papy qui a des années de pratique, et moi, une petite fille qui a "fait des études". La faute aussi à un caractère bien trempé, que tu m'as indéniablement transmis.

Ce soir-là, nous nous sommes quittés fâchés. Ce n'était pas la première fois. Loin de là. D'autant que depuis que le cancer avait emporté mamie, il y a quatre mois, tu étais devenu encore moins patient qu'avant (ce qui n'était pas peu dire), encore plus colérique aussi. Ce n'était donc pas la première fois... Mais ce fut la dernière. Nous avons eu des éclats de voix, puis nous nous sommes quittés. Pour ne plus jamais nous revoir. Tu avais pourtant essayé de me téléphoner, suite à notre "scène de ménage". Mais je n'ai pas daigné répondre. Le message que tu m'as laissé... Tes derniers mots pour moi furent "tu me déçois".

Boudeuse, comme toi, je ne t'ai pas rappelé. Ni le soir, ni le lendemain. Mais le lundi matin, c'était trop tard. J'aimerais t'engueuler pour ça. Te dire à quel point je suis en colère contre toi parce que tu m'as abandonnée. Toi qui étais en pleine forme, malgré ton âge. Tu n'avais pas le droit de partir comme cela. J'espère au moins que, là où vous êtes, mamie t'a passé un savon !

Les jours qui ont suivi ton départ, j'ai réécouté en boucle de vieux messages. Des messages où tu ne me disais pas des choses désagréables. J'avais besoin d'entendre ta voix s'adresser à moi, encore, et encore. Aujourd'hui, ces messages se sont effacés. Seul le souvenir de ta voix. Le souvenir de ton rire, et de la petite grimace que tu faisais toujours avant de dire une bêtise. Celui de ton parfum, que je retrouve encore, même après plusieurs mois, lorsque j'ouvre l'armoire où se trouvent tes vêtements.

Mon complice de toujours. Voici les mots que j'aurais dû te dire, ce soir-là, si j'avais répondu au téléphone : je t'aime, mon petit Papy.

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