Narcis Parker (55)

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Dimanche 24 avril, 16h30.

Ça fait déjà deux longues heures que je suis là et je sais pas si ça va bientôt finir.

Y a eu une belle baston entre un mec de mon unité et un d'une autre, les autres surveillants ont mal géré ça et dès qu'ils ont eu le dos tourné ça a recommencé. J'aurais aimé que Julien soit là dans cette galère, mais il est en congé cette semaine - normal. J'ai même passé ma dernière soirée avec lui et Lucie.
C'est dommage cette histoire de changements d'horaires, parce que du coup je pourrai plus travailler en même temps que lui, à part heureux hasard du calendrier...

  • Bouffon ! crache un des détenus mis en cause, maintenant ligoté avec des sortes de bandes de tissus.

Je suis content de pas m'être pris un coup. J'en ai marre de me faire taper dessus parce que je fais mon job - mais justement c'est mon job. Et je suis tout autant heureux de pas m'être pris un crachat, le sol en est cafi ici. Dégueulasse.

Le second mec répond avec virulence des insultes plus grosses et connes les unes que les autres et moi je m'occupe encore de dissiper les curieux qui ont de cesse de s'approcher.

Même si y a moins de monde avec la sortie de l'atelier mécanique aujourd'hui, j'ai toujours l'impression qu'il y en a trop. Je veux retrouver mon Danny et l'embrasser, moi… Ce sera pas pour tout de suite. Je vois déjà de loin le début de bagarre entre deux autres détenus. Je sais pas ce qui leur arrive à tous. Je passe les voir pour régler le problème. Boï est de la partie. Super. Ce gars me fout un peu les jetons, en plus de m'en vouloir plus ou moins personnellement. D'ailleurs quand il lève les yeux sur moi il a l'air sur le point de me cracher dessus. Rapidement, j'appelle Rob le-surveillant-armoire-à-glace pour m'aider à les maîtriser. Boï est intenable, il envoie valser son poing dans la mâchoire de mon collègue qui finit par lui mettre les menottes avant de l'envoyer au trou. L'autre, un grand black, a eu l'intelligence de se tenir tranquille : il sera pas sanctionné.

Je sais pas ce qu'il se passe mais j'espère que c'est pas le bordel comme ça de mon côté. Manquerait plus que Dan soit bleu à nouveau, comme avant. Je pars vérifier juste au cas où. Apparemment c'est souvent comme ça le week-end.

Je vérifie le couloir du coin de l'oeil mais rien est suspect là-bas. Et c'est même calme, aucun bruit dans les cellules auxquelles je passe rapidement l'oreille, dont celle de Dan. Mais sa porte s'ouvre à ce moment. Il reste un peu hébété quand il me voit oreille penchée sur sa cellule.

  • Tout va bien ? je demande rapidement.
  • Moi oui, chef...

Il fronce les sourcils avant d'en hausser un.

  • Et vous..?
  • Ça va. Reste à l'intérieur un moment. Je reviens plus tard, je fais en m'éloignant presque déjà.
  • Ok...

Il se recule dans sa cellule et ferme la porte. Et moi je repars à l'assaut des sauvages. C'est comme ça jusqu'à dix-neuf heures, et même pendant le repas. Ils sont intenables et se prennent constamment la tête pour de la merde. Ils se rendent pas compte qu'ils foutent ma journée en l'air, ces cons.

  • Eh Howart, t'as aimé ça hier ?! crie un type.
  • Va te faire foutre, Clark ! s'énerve le maigrelet.

Ils peuvent vraiment être des connards entre eux. Je calme le jeu en m'interposant et ils se taisent rapidement. J'hésite à passer voir John Howart ensuite. Autant essayer. J'irai après m'être assuré que Dan est bien en cellule et sain et sauf. Le reste du repas est enfin plus calme. Je retourne voir Dan une fois que tout le monde est sorti. Quand j'arrive, je l'y trouve assis par terre à dessiner sur ses genoux. Un sourire niais prend tout de suite place sur mon visage.

  • C'est encore Duncan et Nicolas ? je demande en approchant. Tu vas t'amouracher d'eux à la longue.

Je marche jusqu'à lui et je m'accroupis à ses côtés.

  • Ouais, il rit d'un rire cristallin. Ils sont super à dessiner. Y a tellement de trucs qui se passent entre eux sans même qu'ils s'en rendent compte... Les dessins mentent pas.

Ça me fait sourire. Je m'assois derrière lui et j'embrasse sa joue, mains autour de son cou pour regarder par dessus son épaule.

  • Ça va ? Tu le trouves comment ?

Il me montre ce qu'il a fait jusqu'ici. Il a l'air presque fini

  • Il est bien.

Mes lèvres descendent sur sa mâchoire puis dans son cou.

  • Ils sont beaux. Sexy.
  • Je trouve aussi… il murmure en tendant la gorge.

Ma main va attraper sa joue de l'autre côté pour le retenir et je laisse mes lèvres parcourir sa peau. J'adore lui faire ça.

  • Ils étaient à poil dans ton lit ? je murmure alors que ma bouche passe plus en arrière, vers son oreille et sa nuque.
  • Ç'aurait été amusant…

Il rit et je sens ses frissons.

  • Juste torse nus, il précise en relevant les épaules par réflexe.

Mes bras se plient et mes mains descendent caresser son torse depuis le haut de ses épaules.

  • T'as passé un bon moment cet après-midi ? je lui chuchote en calant ma tête contre la sienne, menton sur son trapèze.
  • Très sympa. J'ai essayé de les rapprocher un peu. Je trouve incroyable qu'ils remarquent rien. Moi j'ai su tout de suite que je te plaisais...

Il sourit en coin.

  • Que tu me plaisais ? je m'offusque en tirant sur sa joue. Je suis sûr que c'est pas vrai. Je suis sûr que t'as douté comme pas possible, au moins à un moment.
  • T'en sais rien, tu pourras jamais le prouver.

Il me tire la langue et la mienne va à sa rencontre pendant une seconde hors de nos bouches.

  • Coquin, je ris en me redressant.
  • Moi coquin ? il s'exclame avec un grand sourire. T'es enfin à moi alors ? il demande ensuite en se levant, posant par la même occasion son dessin sur son bureau.
  • Wep. Totalement à toi.

J'ai posé mes mains derrière mon dos sur son matelas et j'y suis appuyé. Il me rejoint.

  • Chouette...

Il s'assoit sur mes genoux.

  • Journée difficile hein ?
  • Un peu. Long. Et sans toi.
  • Désolé. J'aimerais te surprendre et t'embrasser devant tout le monde mais j'aimerais encore plus que tu continues à travailler ici… il souffle contre mon cou.

Je souris en passant mes mains sur ses reins, mes abdos pour seuls renforts pour m'aider à tenir en équilibre.

  • Tu crois que je dois m'en mêler ou surtout pas ? Pour Casta et Wilson.
  • Je pense pas...

Mes doigts passent sous son habit.

  • Ils sont grands. Je suis sûr qu'ils peuvent se débrouiller. Mais tu peux t'en mêler un peu si tu veux.

Je pose un baiser sur ses cheveux.

  • D'accord. Tu penses que je dois encore peaufiner mon dessin ? Je compte un peu dessus pour que Wilson comprenne des trucs qu'il sait même pas ressentir. Si t'avais vu comme son regard était intense quand il a laissé retomber les défenses…

Il me fait rire à jouer les entremetteurs. C'est mignon.

  • Il est sexy, Wilson ? Pour toi.
  • Je préfère Casta.
  • T'aimes pas les baraqués ?
  • Mh... Je sais pas trop. Je m'étais pas vraiment posé la question avant. Peut-être que c'est parce que je suis trop proche de Wilson, plutôt.
  • Je pense que ton dessin est bien. C'est pour Duncan ? Je suis sûr qu'il l'adorera. Très sensuel. Très bien fait. Tout toi.

Je souris fièrement.

  • Tant mieux...

Il le regarde de loin, pensif.

  • J'hésitais à y mettre un peu de couleur mais je crois qu'il est bien comme ça…
  • Je crois aussi. A part s'ils étaient tout rouges.

Ma deuxième main passe sous son tee-shirt distraitement.

  • Ils l'étaient, il rit. Mais ça laisse planer le mystère là-dessus finalement…
  • Laisse-le comme ça. Il est parfait.
  • Je lui donnerai demain.
  • Super. Je sens qu'il va le regarder un moment.

Sa tête est pas retournée vers moi alors doucement de mon index sur son menton je le fais me regarder à nouveau. Il cligne des yeux, interrogateur.

  • Oh. Ton visage m'a manqué, il chuchote soudain.

Mon sourire niais revient en force.

  • J'aime bien celui-là.

Il caresse mes lèvres du bout des doigts. Je les écarte doucement pour en gober un avec malice. Ses yeux s'agrandissent un peu, amusés. Alors ça me fait rire et je recule ma tête.

  • Pourquoi ?

Il approche la sienne. Mes doigts pianotent sur le bas de son dos.

  • Pourquoi quoi ?
  • Pourquoi tu t'éloignes.
  • Je sais pas.

Je me rapproche.

  • C'est mieux, il murmure contre mes lèvres.

Alors ma langue passe dessus, lentement avant de la remettre dans ma bouche.

  • Pourquoi tu te caches… il souffle en sortant la sienne pour faire pareil.

Ca me fout un frisson dans tout le corps. C'est cette voix qui me fait autant d'effet. Et son corps. Et lui. Lui tout entier. J'attends qu'il ait presque fini pour entrouvrir mes lèvres et suçoter sa langue, puis je referme la bouche à nouveau.

  • Tu veux jouer ? il susurre en me poussant du plat des deux mains jusqu'à être couché, lentement.
  • J'adore jouer.
  • Ça m'étonne pas de toi. Si dragueur...

Il attrape mes mains et entremêle nos doigts au-dessus de ma tête. Si avide de pouvoir en ce moment.

Je me mets à onduler avec lenteur, les yeux dans les siens, lèvre mordue et regard insistant. Il se met à faire pareil, redescend parfois pour laper mes lèvres, se frottant à moi sensuellement sans me lâcher du regard. J'ai chaud, d'un coup. Vraiment chaud.

  • Tu veux essayer... Ce dont on a parlé hier ? il murmure contre mon oreille.
  • Comme tu veux. Ça m'est égal, je halète presque en serrant mes doigts sur les siens.
  • Tu t'en fiches ? Tu veux pas ?

Il me regarde par dessous ses cils.

  • Ça m'est égal. J'ai autant envie de toi en moi que, que ta bouche, tes doigts, tout…
  • Tu veux pas essayer en moi alors ? il hausse un sourcil. Tant pis...

Il vient lécher mon cou et ça me fait tout de suite gémir. Ma réactivité à son toucher m'impressionnera toujours.

  • Réponds, il souffle.
  • Réponds ? Quoi ?
  • Toi en moi… il susurre.
  • Mh ? Je m'en fiche Dan.

J'envoie mes hanches en l'air et mon bassin frotte délicieusement au sien. Il se recule et me regarde de sa hauteur.

  • Moi pas, il dit avec sérieux. Je veux ça. Montre-moi comment tu me prépares.
  • Embrasse-moi… je le presse avec un air suppliant.

Je veux ses baisers. Pas qu'il s'éloigne.

  • Fais ce que je te dis, il murmure en reprenant mes lèvres.

Un long gémissement sort de mes lèvres. Je sais pas pourquoi je suis comme ça, tout à coup. Dès qu'il me touche ça m'électrise. Il s'éloigne, juste assez pour me frôler encore. Il m'observe, sans rien dire. Et il me donne un coup de hanches. Le même son sort de mes lèvres. Bon sang.

  • J'ai, j'ai des marques. Pour hier. Tu serres fort… je couine en essayant de reprendre le même contact de nos bassins.
  • Tu voudrais que je serre moins fort ?

Il embrasse ma peau du bout des lèvres.

  • Non…
  • Tu aimes voir les marques que je te laisse ? Les découvrir ? il murmure en me lâchant une main pour faire remonter ma chemise d'uniforme.

J'ai l'impression qu'on est retournés à hier soir, quand il essayait son truc de dominant. Ça me fout un frisson, sa main sur mon ventre. J'ai encore trop chaud, même comme ça.

  • Faut que tu nous déshabilles. Tu veux pas me faire un striptease... ? Là-bas... Quand je serai assis sur le lit, nu aussi…
  • On a le temps, il décrète en remontant mon vêtement jusqu'à l'enlever. Je veux te goûter, goûter ta peau, tes muscles, tout ton corps. Tu ferais ça pour moi ? Tu te laisserais goûter ? il ronronne.
  • Goûte tout ce que tu veux.
  • Merci.

Il sourit en coin et sort la langue, il trace un sillon de mon sternum à mon nombril. Je me tortille. J'ai le droit de me tortiller, non ? Ses mains descendent sur mes hanches, il appuie un peu de ses doigts, comme pour me masser, ou vérifier que je suis bien là. Il embrasse les bleus qu'il m'a fait et appuie dessus avec sa langue.

  • Dan... je murmure, les yeux fermés.

Je ressens tout en décuplé comme ça.

  • Chut... Profite, il chuchote contre ma hanche, et je sens que ses mains s'activent sur ma braguette.

Je l'aide en relevant le bassin pour faire glisser mon uniforme. Heureusement que j'ai fermé la porte en arrivant. Il tire d'un coup sec et découvre à son tour les hématomes qu'il m'a laissés. Ça le fait sourire et il les caresse encore avant de remonter sur mon corps.

  • Nu et à moi... Que rêver de plus… il soupire.

Mes lèvres remontent dans un sourire et ma main va caresser sa nuque alors que je l'observe. Il s'arrête ensuite et s'assoit en tailleurs.

  • Tu me goûtes plus, alors... ? je minaude en parcourant encore son cou de mes doigts, puis je lui demande de s'allonger.

Il le fait pas, mais passe derrière moi et pousse mes omoplates de ses mains pour que je me retrouve sur le ventre. Là, sa langue part du haut de mes fesses jusqu'à ma nuque.

  • T'as raison, il chuchote.

Mes doigts se referment sur le draps. Bien sûr que j'ai raison.

  • Encore…
  • Encore, il confirme et je sens son sourire.

Il laisse des traînées de baisers le long de mes épaules puis redescend jusqu'à mes fesses. Mes jambes se sont un peu ouvertes, au fur et à mesure de sa descente.

  • Tu veux ça ? il chuchote en passant les doigts entre elles.
  • Ouais...

Il se penche et sa langue caresse l'intérieur de mes cuisses. Ses mains attrapent mes hanches pour les remonter un peu. J'exécute l'ordre implicite et mes fesses sont rapidement surélevées. Je sens ses doigts sur moi, puis en moi. Ils sont mouillés. Sa langue les rejoint et je me cambre. Je suis bien content qu'il ait pas été dégoûté par tout ça.

Quand il sent que je m'offre plus à lui, sa deuxième main attrape plus fort ma hanche alors que la première s'occupe encore de moi. Un premier gémissement, puis un deuxième tardent pas à sortir de ma bouche.

  • Ton petit cul aime ça alors ? il ricane.

Je fais pareil que lui puis je pince les lèvres sous un afflux de plaisir soudain.

  • C'est ta prostate ? il murmure en refaisant les mêmes gestes.

Et forcément, je me cambre à nouveau, le corps tendu.

  • On dirait bien… il rit avant de redonner des coups de langue. Je vais peut-être te prendre finalement... Tu aurais envie ?
  • Ouais. Ouais j'aurais envie.
  • A quel point ? Motive-moi.

J'arrive à rire un peu au milieu de mon plaisir.

  • Allez Dan... te fais pas prier. Sinon on change.
  • Tu préférerais ? il susurre contre mon oreille.

Je remue un peu des fesses.

  • Tais-toi coquin.

Ses doigts bougent en moi et je ramène les hanches vers lui une nouvelle fois pour le motiver. Il a l'air d'apprécier, j'entends un grognement satisfait et un vêtement tomber.

  • Trouve-moi un préservatif.
  • T'es grand. Fais-le boulot, je me marre en retombant à plat ventre sur le matelas ; avant de me retourner totalement pour le regarder, jambes ouvertes et virilité exposée.

Je le vois, sourcil haussé, un sourire collé au visage. Et il claque ma hanche d'un coup avec un signe du menton pour la table de chevet.

  • Dis donc, espèce de dictateur ! Tu peux bien le faire toi-même !

Je lui envoie un regard de défi alors que ma main serpente sur mon torse, jusqu'à empoigner mon sexe et y appliquer des lents mouvements de poignets. Ses yeux se plissent mais son sourire disparaît pas. Sans hésiter, il me retourne de nouveau et place mes mains sur ma tête. Il les maintient là, et se penche, à moitié couché sur moi, sur la table de chevet.

  • Si tu veux pas me faire plaisir, tu peux pas te le faire non plus, il grogne.
  • Comme si je voulais pas te faire plaisir, je marmonne.

Ça me fait un mal de chien à la taille, là où il m'a attrapé pour me jeter sur le ventre.

  • Laisse mes mains…
  • Pourquoi je ferais ça ? il rit.
  • Pourquoi tu les tiens…
  • T'as pas été sage.

Je grogne dans le drap.

  • N'importe quoi. Tu m'as encore fait mal en plus.

Puis je rajoute que j'ai envie de le voir. Il me lâche pour me laisser lui faire face de nouveau, et puis il s'installe entre mes jambes, recommençant à embrasser mon cou, ma gorge, ma mâchoire, lentement. Mes mains passent sur ses épaules et remontent sur sa nuque pour s'y fixer. Je tends ma tête vers l'arrière pour lui laisser tout l'accès qu'il veut.

  • Je t'aime…
  • Je t'aime... aussi...

Il remonte sur mes lèvres et y pose les siennes avec douceur. Ça me fait sourire contre lui. J'aime bien ce calme-là, aussi.

  • Tu te déshabilles même pas ? je demande en désignant le pantalon sur ses genoux et son tee-shirt sur lui. Si tu me fais l'amour, tu le fais correctement…
  • Ah ouais ? Je peux pas te prendre sauvagement alors ?

Je sens bien que ça l'amuse. Je fais la moue pour lui répondre, puis la tête en le repoussant.

  • Quoi ? Tu boudes ?

Il lèche le coin de ma lèvre avant d'enlever son tee-shirt. Mes bras sont croisés sur ma poitrine, je réponds rien, tête tournée.

  • Bébé boude...

Il sourit, je l'entends.

  • Boude pas... Je te donnerai un superbe orgasme… il susurre contre mon oreille avant de se débarrasser de son pantalon.
  • Alors c'est décidé, on fait comme ça ? je finis par dire et me relevant sur mes fesses.

Il relève les yeux pour croiser les miens.

  • Ce que tu veux Narcis, il dit avec honnêteté.
  • Franchement, je peux pas choisir. C'est à toi de décider, c'est toi que ça... affectera le plus.

Je pose un baiser doux sur ses lèvres et je me faufile entre lui et le mur pour m'y adosser, assis sur le bout de l'oreiller.

  • Tu avais l'air d'avoir envie que je te fasse l'amour... Mais je pense que c'est le moment le plus approprié si tu veux le faire toi. Ton choix Narcis.

Je souris. On est pas sorti. Mes mains se tendent à lui pour qu'il approche.

  • Évidemment que j'ai envie que tu me fasses l'amour.

Il monte sur moi encore et embrasse mon cou lentement.

  • Alors je te ferai l'amour...

Mes doigts jouent sur ses reins et progressivement sur ses hanches puis ses fesses.

  • D'accord.

Je le sens frissonner et onduler sur moi, puis redescendre. Il met le préservatif avec lenteur et attention avant de croiser de nouveau mon regard. Je lui fais un petit sourire.

  • Comment tu me veux ?
  • Amoureux.

Il sourit en m'allongeant sur le dos, puis s'installant entre mes jambes. Il a l'air un peu stressé. Mes doigts remontent ses joues et vont caresser sa nuque. Je me demande pourquoi.

  • Je le suis, je murmure.

Son sourire s'agrandit et il hoche la tête. Ses mains descendent lentement sur mes hanches puis mes cuisses, et les écartent. Mes jambes vont presque se nouer derrière lui, relevées, son but bien en vue.

  • Tout va bien ? je demande quand même, les doigts dans ses cheveux.

Il hoche rapidement la tête et m'offre un sourire rassurant avant de diriger son membre contre moi. Mon corps se soulève un peu plus encore pour lui.

  • T'es sûr Danny ?
  • Ouais. Ça va. Je m'attendais à l'inverse, j'étais un peu, tu sais. Tu vois. Mais ça va.

Il m'embrasse du bout des lèvres.

  • Ça t'a fait peur ?
  • J'appréhendais. Mais je voulais. Essayer. On essaiera.
  • Bien sûr. Quand tu veux. Autant que tu veux.
  • Une autre fois. Quand je pourrai.

Il se pousse en moi doucement. J'essaye de me détendre le plus possible comme d'habitude ; puis j'attends qu'il soit totalement enfoui pour resserrer mes muscles sur lui et lui faire oublier ses pensées. Il ferme aussitôt les yeux et plonge sa tête contre mon cou. Ses bras viennent se plaquer sous mon dos, fort. Alors j'amorce mes mouvements.

  • Si bon Narcis… il souffle sur ma peau en donnant un coup de rein lent.

Ceux là je les adore. Les aussi lents que sensuels, qui font monter le plaisir petit à petit. Et c'est ce qu'il fait. Pendant plusieurs minutes, son corps glisse contre le mien avec douceur, allant loin en moi, toujours tendrement. Parfois je suis pris d'une envie subite de lui faire la même chose.

Mes doigts descendent sur son dos et j'accompagne chacun de ses mouvements de balancier avec délice. Et il donne un coup plus intense que les autres avant de reprendre ses gestes lents. Il joue comme ça plusieurs fois, me surprenant. Et j'adore ça. Si bien que je finis par arriver à un point de non retour pour lequel je me tends pour faire encore durer, et les coups plus forts deviennent plus fréquents, jusqu'à ce que son rythme régulier m'indique qu'il est sur le point de jouir. Ses poings se serrent dans mon dos, griffant ma peau. Je vais garder toutes ses marques un moment.

Il finit par ne plus bouger, toujours dans mon corps, tendu contre moi et la respiration haletante.

  • Tu t'arrêtes ? je murmure en tâtant ses fesses qui roulent sous mes doigts.
  • Ouais. Il le faut, il souffle. C'est trop, il rit un peu. Trop bon, il précise. Si je continue comme ça je vais finir trop vite.

Mon index et mon majeur effleurent doucement le bas de ses reins, puis le commencement de séparation de ses fesses.

  • Mh, trop bon… je souffle en cambrant mon dos.

Il me redonne un petit coup de hanches, comme pour me montrer que c'est pas terminé et qu'il tient encore. Ça me fait sourire, alors je me contracte pour lui rendre la pareille, et il grogne et gémit en même temps. Et il repart, me prenant plus fort, s'arrêtant d'un coup puis me faisant languir en me pénétrant lentement durant de longues secondes. Et après une seconde fois de son petit manège, je peux pas me retenir et j'explose entre nos deux corps. Et comme avant il accélère, son rythme devient plus régulier et cette fois il se laisse aller sans retenue, poussant un râle de bonheur. Je me tords encore plus quand il me serre contre lui et on met tous les deux un moment à reprendre notre souffle et nos esprits. Il se retire enfin et s'allonge à côté de moi en prenant bien soin de m'attirer à lui, avec son petit air possessif habituel.

  • Tu m'as donné un superbe orgasme. Merci, je ris contre son cou.
  • De rien, il soupire sans bouger. T'étais pas mal non plus, il rit.

Mes dents vont emprisonner son épiderme. Quelle saleté celui-là ! Mon doigt descend en même temps entre nos corps et je recueille un peu de ma semence qui nous macule pour en étaler un petit tas sur sa joue ; puis je m'éloigne de quelques centimètres pour le regarder.

  • Méchant ! Je suis pas pas mal !

Il se fige juste un moment avant de reprendre une expression plus joyeuse.

  • T'es, vraiment génial.

Il m'envoie un sourire rassurant. J'embrasse sa deuxième joue et je continue d'étaler de l'autre côté.

  • Je te peins, je ris. Méchant.

Il me sourit gentiment et attrape ma main pour en embrasser le dessus tendrement, et il la garde dans la sienne. Je ferme les yeux en me rabattant contre sa peau, et son autre main vient caresser mon front.

  • Tu m'aimes fort ?
  • Je t'aime tout court. Pas de force, juste un fait évident, il sourit toujours.
  • Même quand je fais des trucs bêtes ?

Ma tête se glisse dans son cou.

  • T'es intelligent.
  • Mais je fais pas que des choses intelligentes.

Je me resserre un peu plus, ma jambe passe par dessus les siennes.

  • N'importe quoi. C'est moi qui fais le plus de conneries de nous deux.
  • Ça veut pas dire que j'en fais pas.

Je me recule et j'essuie sa joue avec un sourire contrit. Il me sourit aussi et je sens ses traits se détendre un peu - je remarque enfin qu'il était tendu jusque là.

  • Désolé pour ça, je murmure.
  • C'est bon. Ça va. T'as pas fait exprès. T'as oublié, c'est normal.
  • C'est pas, je pensais que ça allait mieux et... C'était pas vraiment que j'avais oublié. Je suis désolé. Pardonne-moi, je chuchote encore en me collant à lui à niveau. Tu voudrais que je me nettoie ? j'y demande d'une voix étouffée.
  • C'est bon je te dis. T'en fais pas, il murmure en câlinant mon dos. C'est juste sur le visage, c'est un peu difficile. Mais ça va.
  • Ok…
  • Je suis content d'un truc quand on fait l'amour.
  • Mh ?

Mon corps se relâche. Il sourit un peu plus.

  • T'arrives quand même souvent à jouir sans même te toucher. C'est impressionnant, il rit.

Je pouffe moi aussi en m'éloignant. Ma main va jouer dans ses cheveux pendant que je lui réponds.

  • Tu te rends pas compte du nombre de frottements que tu fais sur moi à chaque coup. Et Dieu sait que t'en donnes, des coups.
  • Avec plaisir… il souffle avec un léger sourire.
  • En plus le reste me donne vachement de plaisir. J'aurais presque pas besoin de me toucher ou d'être touché, parfois. Je te parle même pas de quand tu me suces avant, je ris en le regardant dans les yeux.

Il cille et sourit encore un peu avant de baisser les siens.

  • Arrête de penser à ça... Je disais pas ca comme ça, je me sens nul maintenant.
  • J'y arriverai. Je le referai en pensant qu'à toi. Sans avoir les autres images.
  • J'en doute pas. Et même si t'arrives pas, tant pis.
  • Si, si, j'y tiens. Vraiment. Je dois juste encore me réapproprier ma bouche et comprendre que vous êtes différents et que les situations sont pas les mêmes. Mon cerveau doit l'assimiler.

Je ferme les yeux et j'acquiesce.

  • Mais on a fait l'amour. C'est déjà énorme non ?
  • Oui. Énorme.
  • Ça va pas ? il hésite.

Je rouvre les yeux.

  • Si. Si bien sûr.
  • Tu peux, si on a le temps, si tu veux après, si t'as envie...

Mon sourcil se lève.

  • Essayer ? il tente.
  • Parce que t'as envie d'essayer ce soir ?
  • J'ai peur de plus pouvoir après...

Il joue avec ses doigts.

  • Est-ce que c'est grave ?
  • Je veux que t'essaies.

Il se referme un peu, je le vois à ses épaules qui se contractent. Je caresse sa taille.

  • Pourquoi ça ?
  • Tu veux plus ?

Il fronce les sourcils, l'air perdu voire déçu.

  • Pourquoi tu veux que j'essaye ? Tu crois que ça change quelque chose pour moi ?
  • Ça change quelque chose ! il insiste. Pourquoi tu veux pas l'admettre ? Ça change pleins de choses !
  • Mais quoi ?!

Ma main se fixe sur sa hanche. Je l'observe avec intérêt.

  • C'est comme le reste ! Je veux que t'en fasses quelque chose de bien !

Il se redresse. Je fais pareil en mordillant ma lèvre rapidement.

  • Mais si j'y arrive pas ? je souffle bas, les yeux baissés. J'ai peur, j'ai peur de pas y arriver...

Il me regarde avec de grands yeux.

  • C'est pour ça ? il murmure. Je savais pas... J'ai pas pensé, ça m'est pas venu à l'esprit que... Tu pouvais avoir peur. Excuse-moi.

Je hausse les épaules en triturant mes doigts. J'ai pas envie de le faire se sentir mal juste pour faire ça avec lui.

  • J'ai confiance en toi Narcis. Je sais que tu seras génial. Fais comme si je l'avais jamais fait. Je veux te donner ça. Vraiment. Pas pour toi, pour nous deux.
  • Mais... si tu aimes pas ça ? Y en a plein qui aiment pas ça…
  • J'aime pas ça, je l'ai fait que pour que les autres profitent de moi. J'aime pas comme je le connais. Mais ça me donne envie quand je vois le plaisir que tu prends. J'ai envie d'aimer. De découvrir qu'il y a d'autres façons de le faire...

Je mordille ma lèvre et je hoche la tête. Ca me fait quand même peur. J'aurai l'air fin, si il se tord de douleur en me disant qu'il veut plus que je l'approche.

  • Tu voudras bien ?
  • Oui…
  • D'accord.

Il a l'air plus déterminé. Il pose les mains sur ses genoux.

  • Je dois faire quoi ?
  • Quoi, là, maintenant ?

Je redresse mon dos, à l'affût.

  • Oui.

Il hoche la tête, sûr de lui.

  • Euh.. mets toi à l'aise…
  • Ok.

Il s'assoit mieux et attend.

  • Est-ce que... Comment tu veux faire ?
  • Faire quoi ? il questionne. La position que tu juges le mieux, il ajoute.
  • Je sais pas... qu'est-ce que tu trouves moins pire ? j'hésite.

Je veux pas faire n'importe comment avec lui, je me doute que chaque chose lui fera penser à autre chose.

  • Je préférerais être au moins sur le dos. Parce qu'il le fait souvent à quatre pattes.

Il baisse les yeux en rougissant. Ma main va caresser la sienne.

  • Et sur moi ?
  • J'ai peur que ça fasse trop mal sur toi... C'est moins progressif, je t'aurai tout d'un coup...
  • T'as pas d'muscles de cuisse ? je ris contre sa joue avant de l'y embrasser. Mets-toi sur le dos si tu veux, alors.

Il s'allonge et attend, yeux vrillés dans les miens.

  • Alors...

Je fais marcher mes doigts sur son corps du bas jusqu'au haut de son ventre.

  • Il faudrait que tu sois excité, j'affirme, ma main redescendant sur son aine.
  • Ouais.

Il rit un peu en soulevant le bassin. Ma bouche descend l'embrasser à l'emplacement de ma main, le regard encore dans le sien.

  • Peut-être que je devrais te sucer... t'en penses quoi ?
  • C'est une, très, très bonne idée.

Il hoche la tête.

  • Bon. Si tu le dis.

Mes épaules se haussent pendant que mes doigts effleurent son sexe. Puis ma bouche y vient à son tour, et une lampée plus tard, je l’ai englouti.

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