14 Juillet 1940

Une minute de lecture

          J'essaie tant bien que mal de les éviter depuis l'incident du repas, il y a deux jours. C'est raté vu qu'ils vivent chez nous. Néanmoins, la scène ne s'est pas répétée. Le Colonel a tenu parole. Il a déplacé Von Mark, qui se tient à carreau depuis lors. Je sens pourtant qu'il me regarde non sans arrière pensée. Le soir, je dépose les plats avec rapidité. J'attends qu'ils se poussent un peu pour me laisser accéder jusqu'à la table. Müller m'a encore demandé en français si tout allait bien devant ses collègues, hier soir. Je lui ai répondu du bout des lèvres que oui. Je ne veux pas avoir de conversation avec lui, et encore moins en français. Ses camarades vont croire qu'on se parle !

         Je n'avais pas fait attention, mais aujourd'hui c'est le 14 juillet. Comment célébrer la libération de la Bastille et la Révolution Française alors que nous sommes occupés ? D'habitude, nous avons le feu d'artifice et un bal. Mais cette année, je dois avouer que je ne m'en suis pas préoccupée. Peut-être que maman sait, je vais lui demander.

Après m'être faite réprimandée parce-que j'ai appelé Maman en criant de ma chambre et à travers la maison (j'adore faire ça), elle m'a répondu que non, cette année, il n'y a pas les célébrations du 14 juillet.

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