J'ai questionné la Lune

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J’ai questionné la Lune pour connaître une réponse sans laquelle je ne pourrais vivre heureux. Craquer pour toi, n’était-ce pas une erreur ? Une erreur qui aurait fait perdre dix points à la note de cette si petite vie, que la fatalité, Dieu, le destin ou qui vous voulez aurait entouré au stabilo rouge, en plus de cette petite ligne “T’aurais pas pu faire pire si tu l’avais voulu.” Puis j’ai été rappelé à l’ordre : une existence n’est pas une copie, et de toute façon la Lune ne parle pas. J’avais l’air fin de lui parler ainsi, tiens…

Qui pourrait résoudre cette cruelle interrogation ? Ensevelir ces soucis, cette constante appréhension, cette crainte des jours suivants… Et pourtant, fidèle au paradoxe qui régit nos pensées et actes, je ne puis lutter contre la naissance de cette étrange pensée : si je ne t’élevais pas au-dessus de toutes les autres, la vie serait bien terne. Je voudrais tant pouvoir le dire, prononcer ces deux… Et puis je refuse de céder ainsi, j’abandonne cette idée repoussante pour que seuls ta vue, ta présence, ton être, tes paroles soient une source de joie, de félicité, de bien-être, une raison de se lever après chaque nuit. Car t’avouer ce que je ressens, ces phrases brûlantes, fébriles, vaines, égoïstes, avant tout trop réelles, reviendrait à te perdre. Je connais avant de l’avoir entendue ta réponse, et je sais les dégâts qu’elle engendrerait… La douleur psychique ne sera rien à côté de notre relation, qui, elle, s’étiolera, s’effilochera, dépérira, quoique l’on fasse. Si les listes s’enchaînent, c’est que ta présence proche affecte le cours des choses, et qu’un dictionnaire entier, fût-il dirigé par Alain Rey, ne saurait contenir assez de vocabulaire pour qualifier cela. Tiens, c’est drôle, on dirait que c’est la Lune qui parle. En d’autres circonstances, je n’aurais pas été capable d’articuler trois phrases à la suite. Quand je dis que tu as des répercussions sur tout…

J’ai cherché un indice dans les étoiles. Chacune d’elle brillait plus que sa voisine, et pourtant était pâle à côté de toi. J’ai saisi alors que rien d’autre que toi ne saurait t’incarner, te représenter, t’évoquer. La tête sur le sol, les yeux dans le ciel, l’esprit dans tes yeux, j’ai vu la Lune. Elle souriait, paisible, loin de toute cette agitation et cette confusion. Alors j’ai ouvert la bouche, oubliant qu'elle n’en était pas pourvue, et alors que j’allais parler, déverser ces fichues pensées, un nuage est passé, la voilant. Soudain dans le noir, une réponse est apparue. Tu es la Lune, je suis sur Terre, le livre de notre vie est le nuage. Je t’... Ceci n’a pas sa place en ces pages.

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