Le disparu

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Douce soirée de printemps à la citadelle. Un groupe d'hommes armés franchit ses portes furtivement. Avançant en silence, ils tentent d'atteindre le cœur de la cité. Ils progressent sans la moindre difficulté. Étrange situation se disent ils entre eux. Pourquoi personne n'essaye de les intercepter ? Où sont les habitants ?

En arrivant au bâtiment principal, la réponse leur apparaît d'elle-même sous les yeux. Tous les animaux scribes sont regroupés autour d'une grande table ronde. Ils passent plus d'une heure, afin d'étancher leur soif de curiosité, à observer. Chacun des membres du zoo littéraire se lève à tour de rôle, lit un parchemin, et écoute les débats qui s'en suivent.

Une telle ignorance et insouciance, c'était l'occasion rêvée de faire un carton. Cependant, les mésaventures de leurs prédécesseurs les dissuadèrent de prendre le moindre risque, sans plus d'éléments à leur disposition. De plus, ils avaient une autre mission prioritaire : retrouver SCP-105 toujours captive dans les locaux. Le chef de l'escouade fut alors interpellé par la main d'un de ses hommes sur son épaule.

Le groupe se dirigea à l'écart de l'assemblée des scribes. Un des leurs avait trouvé une chose qui l'avait troublé. Une immense bulle dans laquelle évoluaient des jouets. Pour une raison étrange, lorsqu'ils virent un ours en peluche marcher seul par ses propres moyens, ils foncèrent à l’intérieur. Ils en ressortirent une heure plus tard avec la boule de coton en question, et quittèrent précipitamment la citadelle sans avoir récupéré leur cible de base.

Le brave loup revint alors à son œuvre, mais remarqua une certaine agitation dans son récit :

Pit : Ohé du narrateur, vlà que l'heure est grave !

Narrateur : Mais qu'est-ce vous avez donc à vous agiter ainsi ?

Kenny : C'est que des types armés sont rentrés dans notre belle histoire.

Joe : En plus, c'est amateurs ces troufions, ils n’étaient même pas foutus de marcher au pas, et en rang.

Narrateur : D'accord, mais ils ont fait quoi au juste ? Ils ont tous cramé ou cassé des trucs ?

Pépita : Non, ils ont juste enlevé Doudours dans le lit du petit Bobby.

Narrateur : Quelle indignité ! Nous sommes dans une fiction tout public. Ils n'ont pas honte d'enlever un ours en peluche dans le lit d'un enfant ? Ce n'est pas, voyez-vous, l'idée que je me fais d'une fiction tout public. Quelle indignité !

Charles : Morte-couille messire ! Je m'en va en sainte croisade libérer le brave Doudours !

Narrateur : Il n'en est pas question ! Vous ne faites rien sans que je l'aie décidé et ordonné. La narration, c'est moi !

Kenny : Mais du coup, on fait quoi pour le copain ?

Narrateur : Laissez faire les autorités compétentes. Avant d'engager la moindre action, encore faudrait-il qu'enquête soit mené, afin de pouvoir identifier les responsables. Je m'en vais donc contacter les bonnes personnes.

De retour à la citadelle, le loup se mit immédiatement à son pupitre afin de rédiger une note de service au propriétaire de la meilleure équipe d'enquêteur de tout Scribopolis. Le lendemain matin, une missive se retrouva sur le bureau d'un lama bien connu. Voici pour le contenu de cette lettre :

Objet : Demande d'enquête prioritaire suite à une intrusion.

Cher Lama,


Pardonnez-moi de vous déranger par la suivante que je vous adresse.

Mais il me faut solliciter votre aide dans ces heures sombres.

Il y a eu enlèvement dans un récit, lors d'une de nos séances de tables rondes.

Je ne sais pas qui est l'auteur, les gougnafiers derrière cela.

De ce fait, il nous faut trouver les coupables de cette infamie.

J'ai ouï dire que vous disposiez de la meilleure équipe d'enquêteur de la cité.

J'aurais donc à vous soumettre la requête suivante.

Pourriez-vous questionner et rechercher, afin de retrouver l'ours en peluche de mon récit?


Svp et avec toute ma confiance et ma gentillesse.

Le loup qui picole du café.

La missive remise au brave Lama, la suite était désormais entre ses mains, si l'enquête se voyait acceptée, ou transmise à un autre.

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