A l’aube, le soleil avait chassé l’orage comme par magie.

Ondine fut de si bonne humeur en ouvrant les yeux qu’Anath n’eut pas le cœur de lui rappeler qu’elles allaient devoir faire le trajet retour à travers les bois humides pour atteindre la voiture. Elle sifflotait des mélodies inventées qui s’interrompaient et changeaient complètement quand elle reprenait. Pour Anath, c’était le son du bonheur.

Afin de lui rendre la joie qu’Ondine lui procurait, Anath avait préparé le meilleur petit-déjeuner possible : elle avait préparé tous leurs mets préférés et s’était levée tôt pour lui cueillir un bouquet de fleurs humide de rosée dans un champ non loin. Elle était d’ailleurs surprise d’en trouver après les hautes températures de cet été et l’orage qu’elles avaient essuyé.

Ce matin, le soleil perçait les branchages pour éclairer leur petite terrasse de ses fins rayons. Après la pluie de cette nuit, il faisait frisquet. Pile le bon temps, d’après Anath.

La jeune femme quitta la cuisine, le plateau contenant leur petit-déjeuner dans les bras. Elle prit garde à ne pas se prendre les pieds entre deux planches de bois et déposa avec précaution les sucreries sur la table de fer à laquelle attendait Ondine.

Elle avait tressé ses cheveux, puis les avait relevés en chignon. Elle portait une robe de lin crème et la veste en laine piquée dans le sac d’Anath – sa préférée. Si la veille, Ondine avait l’air d’une naïade, elle ressemblait désormais à une nymphe. En la voyant ainsi, Anath eu une idée.

Elles savourèrent les jus de fruits frais en discutant de ce qu’elles feraient dans la journée, pendant qu’Anath piquait les fleurs cueillies le matin dans les mèches châtaines d’Ondine.