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« Dans son habitat naturel, l’Anath se nourrit essentiellement de poissons.

– Tais-toi. »

Ondine pouffa, faisant tanguer la barque. Étant donné qu’elle se retrouvait ici contre son gré, elle n’allait pas se gêner pour la taquiner.

« L’Anath sauvage est une grande blagueuse, reprit Ondine. Sa passion dans la vie est de piéger ses proches afin de leur faire subir une déception mortelle pour ensuite les dévorer. D’ailleurs, regardez-la : elle tente de tuer sa proie – moi-même – en lui imposant une attente interminable sous un soleil brûlant. Pensez-vous que la proie mourra d’insolation ?

– T’abuses.

– Et bien non ! Elle mourra d’ennui. Car telle est la technique ultime de l’Anath sauvage.

– Parce qu’allongée sur la plage à ne rien faire pendant des heures, tu ne t’ennuies pas peut-être ?

– L’Anath sauvage essaie de déstabiliser sa proie mais, dommage pour elle : aucune ne peut l’atteindre. D’autant plus que la proie en question – toujours moi-même – peut passer des journées entières à ne rien faire à la plage sans jamais être lassée. »

Anath pouffa et lui lança un regard tellement plein d’amour que pendant un instant, Ondine se retrouva bête, la bouche entrouverte. Mais elle se racla la gorge et reprit, tirant à son aimée un soupir exaspéré.

« L’Anath sauvage sait nager, c’est d’ailleurs l’une de ses plus incroyables capacités. Voici à présent un court passage vidéo d’Anath domestiquée en pleine compétition de natation. Mime la nage, fais comme si c’était un vrai reportage, vite ! » finit précipitamment Ondine à voix basse.

Anath s’exécuta. Alors Ondine se propulsa en avant et les fit basculer dans l’eau trouble. Elles en émergèrent rapidement, battant des bras autour d’elles pour ne pas couler.

« La preuve en image, donc, que l’Anath est une très bonne nageuse ! » clama Ondine.

Puis elle explosa de rire. Mais Anath ne partageait pas sa joie. Elle plongea sous l’eau, ce qui inquiéta un instant sa petite amie jusqu’à ce qu’elle la voit revenir à la surface. Avec un regard sombre, signe qu’elle était furieuse d’avoir fait fuir tous les poissons alentours, elle gronda :

« L’Ondine sauvage, lorsqu’elle est mise dans l’eau avec une Anath domestiquée, ne peut plus faire qu’une seule chose. »

Ondine recula précipitamment, chuchotant « oh non, oh non, oh non » en voyant une forme verdâtre dans la main de sa copine. Anath était très, très, très revancharde.

« Manger des algues ! »

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