Chapitre XII

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Et il arrive enfin, precédé des encouragements de Madeline :

_ OUIIII !!!!!!! VAS-Y-Y-Y !!!!!!!!!!!!!!

Sa déclamation ultra-puissante exprime sa joie et celle de son corps, suppliant l'étalon d'honorer toutes les femmes du monde en un même ensemble, le sien . Message reçu fort et clair : immédiatement après, le lit se mît à trembler d'une force inouïe. J'entends même un ressort du sommier se déboîter, me faisant pouffer de rire.

Plaquant mes mains sur la bouche, j'étouffe à l'ultime seconde mon hilarité, tandis que les bruits de chambre cessent sur la fin. Je m'inquiète soudain : ont-ils entendu mes rires à travers la porte ? Madeline et son partenaire se murmurent encore quelques mots d'amour, dont je ne comprends rien, des bruits de corps remuants... Et puis plus rien, le silence retombe brusquement dans la nuit.

Je soupire de soulagement : le couple ne s'est aperçu de rien. Calant ma tête contre la porte, je me repose quelques instants. Des moments aussi torrides méritent bien une bonne pause. Progressivement je me détends, mes membres se relâchent... Aussitôt, je m'endors.

Soudain, je me réveille et je m'interroge : combien de temps ai-je roupillé ? Il fait encore nuit dans la cage d'escalier, j'ai fait vraisemblablement une micro-sieste. L'oreille collée à la porte, je perçois les ronflements mêlés de l'étudiante, et de son petit ami.

_ Eux au moins ne sont pas près de se réveiller, me dis-je avant de me relever lentement.

Je redescends alors, sans faire de bruit, et m'apprête à regagner tranquillement mon appartement quand, à quelques pas du but, l'inattendu se produit. Est-ce l'effet du demi-sommeil, ou d'être encore sous le charme de l'audition érotique ? Toujours est-il que je rate une marche, et que je m'envole...

Curieusement, je n'ai aucune appréhension. J'ai même la sensation de décoller pour un pays lointain. Mais l'atterrissage me ramène à des réalités plus... terre à terre. Je m'étale sur le marbre du palier, juste devant chez moi, dans un bruit sourd. La surprise, autant que le rude contact avec le sol, me font lâcher une bordée de jurons bien sentis, aux éclats se répercutant dans toute la cage d'escalier.

Encore groggy, je ne me relève pas immédiatement. Soudain, j'entends une porte s'ouvrir aux étages supérieurs, et quelqu'un allumer. Placé juste au-dessus de moi, le plafonnier m'éblouit. Heureusement, j'ai chuté dans un recoin du palier, ce qui m'empêche d'être vu depuis le haut. Sans un mot, la présence anonyme attend quelques instants, puis j'entends la porte se refermer, juste avant que la lumière ne s'éteigne... Me voilà sauvé.

J'attends encore quelques instants avant de me remettre debout, et je rentre dans mon appartement, encore sonné. Une fois la porte verrouillée, je me dirige vers la chambre, sans allumer. Je donne alors un coup de pied dans l'aspirateur traînant dans le couloir, que j'avais oublié de ranger la veille. Série noire... Quelques jurons supplémentaires plus tard, je regagne enfin mon lit, pour m'y rallonger de fort mauvaise humeur.

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