Chapitre X

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Le temps passe, et Madeline et moi nous nous croisons régulièremement dans les escaliers. A part se saluer et se rendre de petits services, notre train-train quotidien se poursuit. Et puis un soir, j'entends la porte de l'immeuble claquer brusquement, et les voix de jeunes gens retentir dans la cage d'escalier. Intrigué, je vais à l'entrée regarder par le judas.

Je vois alors Madeline, accompagnée d'un garçon, grimper les marches en courant. Tous deux se tiennent par la main et parlent en riant... C'est donc lui Nathan, son amoureux... Je devrais me réjouir pour eux, mais la tristesse me gagne. Le spectacle de leur enthousiasme évoque en moi la jeunesse perdue...

Il y a bien longtemps en effet qu'une jeune femme ne m'a plus tenu la main, et je suis si nostalgique de cette époque... Je les entends échanger des propos polissons, alors qu'ils sont sur leur palier :

_ Non mais ! Qu'est-ce qui te prends ? glousse-t'elle, amusée.

_ Hmm... On ne t'a jamais dit que t'avais un beau cul ?

_ Non mais ça va pas ? lui lance-t'elle, faussement outrée.

_ Non, sérieux. T'as un beau cul... répète-t'il d'une voix rauque.

_ Arrête ! coupe-t'elle d'une voix enjouée.

Et il rentrent dans leur appartement, en faisant claquer la porte une fois de plus. Décidément... Le silence retombe alors dans les escaliers, et la lumière s'éteint peu après. La cage d'escalier retrouve le noir complet, et l'immeuble son calme. Je reprends mes tâches habituelles, prépare le dîner, et regarde un peu la télévision avant d'aller me coucher.

Mon sommeil est d'habitude paisible. Pourtant cette nuit-là, je me réveille brusquement. J'allume la lampe de chevet, il est quatre heures et demi du matin. Quelque chose me tenaille, quelque chose de plus puissant encore que l'insomnie qui me pousse à être debout. Les propos coquins de tout à l'heure, les rires des amoureux...

Tout cela cache quelque chose de plus intense encore... Et mes pulsions voyeuristes me reprennent, plus fortes encore. Je ne cherche même plus à les contrôler, tellement je me sens incapable de les contenir. Après l'avoir vue se masturber, je veux voir Madeline faire l'amour absolument... Silencieusement, je me lève et je me prépare. J'enfile une robe de chambre sur mon pyjama, pour ne pas avoir froid.

Me dirigeant vers la porte d'entrée, je colle l'oreille pour m'assurer que tout est silencieux dehors. Après avoir déverrouillé silencieusement, et refermé avec mille précautions, je monte les marches à pas de loup, n'osant allumer la cage d'escalier, pour ne pas être repéré. Comme le prédateur dans la nuit, je pars à la recherche d'innocentes brebis qui se perdent...

Enfin presque... Puisque cette brebis-là n'a rien d'un agneau de lait, loin de là. Arrivant sur le palier de Madeline, je m'agenouille devant sa porte et colle l'oreille tout contre, bien décidé à savoir ce qu'il s'y passe derrière... Ou pas ! Après tout, l'étudiante et son petit ami sont peut-être tout simplement en train de dormir...

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