Prologue

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  • PDV de la Femme.

Pearl se tenait debout devant la grande baie vitrée du salon, regardant la pluie s'abattre en repensant à ses parents. Elle avait perdu sa mère alors qu’elle n’était âgée que de sept ans. Elle avait immédiatement compris qu'il s'était passé quelque chose d'horrible lorsqu'elle avait entendu hurler Donatello à la mort sur le parvis de leur grande maison et voilà que son père venait lui aussi de mourir il y a à peine un mois. Laissant son frère Marco et elle seuls dans ce monde abject. Elle détourna le regard et chercha la photo, posée sur le rebord de la cheminée et contempla un instant le visage de sa mère. Elle était belle, ses traits se voulaient doux, ses cheveux brun coupés en un carré droit mettaient sa bouche charnue en valeurs et une étincelle rieuse brillait dans son regard. Face à sa photo, Pearl sentit son ventre se nouer, sa perte était déjà très douloureuse mais perdre son père était la chose la plus douloureuse au monde pour cette jeune femme. Les deux jeunes ne s’en remettraient sûrement jamais. Au fond qui peut se remettre de ça ?

La famille Priam était depuis toujours une famille de sorciers originaire d'Italie. Elle était l'une des familles les plus riches et puissantes d'Europe. Leurs ancêtres ne s'étaient mélangés que très rarement et le père de Marco et Pearl était l’un de ces rares à avoir osé faire cela. Il avait aimé une première fois lorsqu’il avait vingt-trois ans, c’était la mère de Marco, une sorcière du clan Bennet âgé à l’époque de dix-huit ans. Elle avait abandonné Donatello et Marco alors que le petit n’avait que six jours. Elle était partie sans un mot, sans un soupçon de regrets et jamais elle n’avait donné signe de vie à son fils. Puis après trois ans Donatello avait rencontré Angelina, cette démone orpheline très puissante avait fait chavirer le cœur de cet homme à la minute où elle avait posé son regard sur elle et cela était réciproque. Ils se marièrent rapidement malgré les remontrances des anciens de la famille Priam et quelques mois plus tard, Pearl vit le jour.

Pearl avait grandi en suivant l'apprentissage classique de la sorcellerie. Elle était l’une des plus douées que son père n’avait jamais connu et pourtant il en avait vu ! Parfois cela l'effrayait de voir avec qu’elle facilité la jeune femme pouvait faire ce que d’autres mettaient des années à apprendre. Elle avait appris que cinq races vivaient en ce monde et remerciait chaque jour le père créateur de ne pas avoir fait d’elle une Humaine. Être une sorcière pour elle, c’était son identité, s'était imprimé dans chaque atome de son corps. Mais elle la sentait grandir au fond d’elle. Cette noirceur qui grondait dans la profondeur de son être, celle qui essayait de sortir, celle qui essayait de prendre le pas sur ces pensées, murmurant des choses funeste à l’intérieur de sa tête néanmoins elle dégageait depuis petite cette aura lumineuse. Elle avait cette empathie, cette douceur et ce petit quelque chose en plus qui faisait que les oiseaux l'approchaient lorsqu'elle se prélassait dans le jardin.

Elle finit par quitter le grand salon dans lequel elle se trouvait, ouvrant la porte sans la toucher, par un simple geste lasse de la main. Elle se dirigea vers sa chambre, balançant ses hanches marquées à chaque pas. Elle portait un simple jean clair et un petit pull en laine à grosse maille de couleur pêche, une grosse paires de chaussettes de sport blanche venait recouvrir le dessus de son jean, si son père la voyait il râlerait encore sur son apparence qu'il jugeais toujours trop négligé mais elle s'en fichait, à quoi bon être tiré à quatre épingles? Elle remontait le grand escalier en marbre noir, glissant ses ongles naturels le long de la rembarde jusqu'en haut, ouvrit la porte de sa chambre et s’y engouffra puis se dirigea vers sa coiffeuse. Elle s'installa et coiffa ses longs et lisses cheveux bruns un moment, contemplant son reflet dans le miroir de ses iris d’un vert émeraude. Elle avait un visage angélique, la même bouche pulpeuse que sa mère qui donnait envie aux hommes qui la croisaient de fondre sur ces dernières.

Mais elle n'avait jamais été approchée par le sexe opposé, son père s’était donné un mal de chien à chaque sortie pour qu'elle ne s'éloigne pas de son regard, la surveillant de près afin qu'aucun mal ne l'atteigne. Une prison dorée pensait-elle, elle vivait dans la plus belle maison de la Nouvelle-Orléans mais pourtant elle se sentait toujours seule et depuis le décès de son père, s’était pire. Son frère Marco dormait tous les jours jusqu’à treize ou quatorze heures puis lorsqu’il daignait enfin se lever c'était pour se laver, embrasser sa soeur et retourner au bar d’en ville pour une nouvelle fois picoler et essayer d’oublier. Marco, du haut de ses vingt-six ans, souffrait depuis des années en silence, il avait aimé Angelina comme si elle était sa propre mère. Aujourd’hui il sombrait, chaque jour un petit peu plus et personne n’arrivait à lui faire entendre raison.

Pearl détourna son regard du reflet, ce leva de ce fauteuil capitonné en velours blanc sur lequel elle c'était assise plus tôt et ce dirigea vers sa fenêtre. Elle laissa ses iris émeraudes se diriger sur le jardin dans lequel elle aimait tant profiter des beaux jours et souffla profondément en voyant que le ciel grisâtre et la pluie dominait encore au dehors. Elle pensait à son frère, le seul être qui lui restait en ce bas monde et l’inquiétude marquait son doux visage. Elle aimerait l’aider mais la brunette de vingt-deux ans se sentait perdue… Elle était tout simplement vide. Elle finit par redescendre en bas, se servit un verre de vin blanc et le dégusta assise sur le canapé en velour noir du salon, puis comme tout les soirs depuis quelques semaines elle finit par s’endormir en attendant que Marco rentre.

  • PDV de l'Homme

Lui s'appelait Damon Salinas. Cet homme, à l'allure si parfaite qu'on aurait cru qu'il avait été taillé dans le marbre, sa peau clair et ces yeux ambré perçant faisait craquer toutes les femmes qu'il rencontrait et ce depuis son plus jeune âge. Et quel âge d’ailleurs, cet être était tout sauf humain, il était le seul de son espèce. Une bête pour certains, un vrai monstre pour d’autres. Ses cheveux mis longs de couleurs noirs aux légères ondulations, lui tombaient par moment sur le front ce qu'il détestait au plus au point. Du haut de son mètre quatre vingt, il portait à merveilles ses tenues sombres et sa veste en cuir noir. Son physique musclé aurait fait ce damner nimporte qu’elle femme et fantasmer les plus jeune dépravés d’esprit.

Sur son visage se murait une mine indéchiffrable. Il le savait, afficher ses pensées sur son visage, c'était donner une arme aux gens qui lui faisait face. Il n'avait pas toujours été sous l’emprise de sa terrible nature mais cela remontait à tellement longtemps qu’il avait du mal à revoir l’être qu’il avait pu être par le passé. Il avait dû enterrer ses parents et sa petite sœur, les regarder mourir dignement. Ils s’étaient battus jusqu’à la mort pour l’honneur de leurs meutes et Damon les avait regardés évoluer sans lui, pendant des années. Ils étaient des loups dans sa famille mais lui avait un autre destin, plus funeste.

Ils l’avaient kidnappé, puis transformé pour se servir de lui, pour qu'il soit ce qu'ils voulaient. Il avait fait tant de mal depuis, arraché la vie à tant de créatures, innocentes pour certaines, coupables d’atrocités pour d’autres… Damon n'aurait pas pu retourner vers sa famille, il ne pouvait pas les mettre en danger et encore moins assumer face à eux ce qu'il avait fait. Il avait tué ceux qui lui avaient fait ça et désormais il vivait en paix avec ses crimes. Ceci était sa sentence, c’était ainsi et rien ne pouvait le changer, il l’avait accepté et continuait de vivre en parcourant le monde, seul pour l’éternité.

Mais depuis son arrivée en Nouvelle-Orléans, il l’avait sentit, il le savait. Il y avait une présence dans cette ville qui l’obsedait jour et nuit. Une odeur, une aura qui l’ensorcelait et il devait trouver de qui il s'agissait. Il se l'était promis à lui-même, il y arriverait et il découvrirait ce que cela voulait dire !

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