Le phantasme funeste

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CHAPITRE 1

LE PHANTASME FUNESTE

Je n'ai choisi ni l'un ni l'autre. J'ai décidé de rechercher ce qu'il y avait entre les deux car l'on m'a dit que j'y trouverai le noyau de mon âme. »

Dans une lointaine et étrange forêt se trouvant proche des montagnes du Mont Mabu au Mozambique, un pays situé sur la côte orientale du continent africain,se passa quelque chose dont personne ne se serait douté qu'il arriverait. En cette année 2015, mois de Février un vendredi 13 à 9h06 précise du matin, un groupe d'hommes tous dans la quarantaine découvrirent un corps sanglant totalement décomposé étalé à côté des buissons. C'était d'une inqualifiable répugnance inhumaine et insondable à croire bien que cela était bel et bien sous leurs yeux. L'homme ou la femme en question était méconnaissable et ne pouvait donc pas être identifié. Une enquête commença alors après les déclarations des témoins ayant retrouvés la victime. Mais...la chose la plus étonnante...fut, pourquoi dans cette forêt? C'était une forêt qui avait été repérée en 2005 grâce à Google Earth un logiciel satellite aérien crée par la société Google parcourant la nature afin de pouvoir visualiser un assemblage de photographies de la Terre avec des informations requises selon les régions géographiques. C'était donc grâce à ce logiciel que les biologistes ont découvert cette forêt jamais répertoriée ni cartographiée et encore moins explorée. Elle fut connue en 2008 et a été évalué à la suite par 28 scientifiques britanniques des Royal Botanic Gradens de Kew, aidés de 70 porteurs. C'était un détail à relever très au sérieux. Cette forêt qui avait été découverte assez récemment avait toujours été inconnue mais... Pourquoi n'a t'elle jamais été pénétré ? Pourquoi était-ce que rare les personnes s'y aventurant y trouvèrent un "corps" achevé jusqu'au dernier détail? Et si il n'y avait pas une raison parmi toutes ses raisons que le monde ignorait ou préfèrait détourner qui devrait être révélées afin de pouvoir lutter contre....

Mais cet incident n'était qu'une fine partie d'une certaine histoire appartenant à diverses personnes dont les hommes n'étaient pas au courant. Cela ce saura certainement un jour mais pour le moment ça resterait un mystère.

~

Qu'est-ce qu'un humain sans émotions ? Ou plutôt devais-je demander était-ce même un humain ? Etait-ce un animal ? Non ils en avaient aussi...Qu'est-ce que c'était ? Un monstre ? Ce mot lui même nous n'en connaisisons la profondeur de son sens. Ou n'avions nous juste pas encore trouvé le mot approprié ?Mais c'est plus court d'appeler ça un monstre... Moi je ne me posai pas vraiment la question... Mais dans le dernier cours de philosophie notre professeur avait essayé de nous faire turlupiner autour de cette question. Puis honnêtement tellement de gens dans ce monde me donnaientl'impression d'être sans sentiments. En revanche il était vrai que il m'était arrivé que je me demande quelle serait la différence entre si l'on en avait ou si nous n'en avions pas. Y aurait-il moins de souffrance ? C'était une chose que nous ne connaîtrions pas, mais sans souffrance le mal et le bien ne pourraient être différencier. Je pensais d'ailleurs qu'à ce jour, le souffrance était un sentiment encore plus fort que l'amour. Tout le monde l'a connu que ce soit consciemment ou inconsciemment. Est-ce que cela mènerait-il le monde à l'agonie autant que l'ère d'aujourd'hui ? Un jour, j'aimerai rencontrer quelqu'un sans sentiments. Du genre asociale ou autre. Je lui demanderai alors comment il vivait. Comment voyait-il les choses. Des choses du genre. C'est un des seuls sujets sur lequel je m'interrogeais.

Il était quatre heures du matin... Je me réveillai de sursaut toute suante et tremblante. J'avais encore cauchemardé... Cela faisait depuis que nous étions ici que je suis devenue comme ça. Chaque soir, chaque repos, chaque assoupissement je refaisais le même cauchemar. Pourtant c'était étonnant j'avais beau refaire le même je ne me souvenais jamais de rien dès mon réveil. Mes seuls souvenirs étaient un visage flou que je n'ai jamais pu bien apercevoir et je savais aussi que le cauchemar était toujours le même malgré le peu qu'il me restait dans ma mémoire. Mais je me réveillais toujours flageolante et frémissante. J'avais toujours dans l'espoir de me souvenir de tout un jour pour pouvoir peut-être combattre cela. Je réfléchissais souvent à la cause de ce qui pourrait peut-être être mon mal être exprimé à travers mes cauchemars alors j'ai ensuite pensé à ma mère. Elle est partie il y a six mois de cela. Son départ m'a énormément affecté. Elle était la seule personne sur laquelle je pouvais compter, la seule personne à laquelle je me confiais, à qui je lui faisais ressentir mes émotions, lui transmettant pour qu'elle puisse me les transformer, avec qui je pouvais parler librement de tout et n'importe quoi sans être jugée, et surtout la seule à comprendre la profondeur de mes sentiments pour mon père qui m'a toujours délaissée ainsi que ma mère depuis mon âge le plus jeune. Après sa nomination en tant que président du plus grand hôpital de France et le plus réputé suite à un dramatique accident du précédent meneur le menant à la mort, il oublia totalement sa vie de famille. Il n'a jamais été présent à un seul de mes anniversaires. Il ne m'a jamais offert de cadeau mis-à-part une carte bancaire black card centurion, une des cartes bancaires les plus haut-de-gamme au monde. J'étais obligée de m'en servir au moins deux ou trois fois par an à cause de certaines de leurs conditions imposées auxquelles je n'y comprenais pas grand chose mais dont l'intérêt pour moi n'en était très peu nécessaire.

Quand nous étions en France j'arrivais plutôt à vivre normalement. Je n'avais jamais eu de problèmes particuliers. Enfin... Je ne me souvenais pas exactement de tout, j'ai inconsciemment effacé certains souvenirs de ma mémoire mais je suppose que c'est mieux comme ça. Il me semblait être assez sociale, je n'avais pas trop d'amis, cinq ou six au lycée puis d'autres connaissances de passage. Je n'avais pas de petit-ami et ce qui est d'ailleurs toujours le cas. Je ne suis jamais tombée amoureuse, je n'ai jamais eu le temps ni pris le temps de m'intéresser plus que ça aux garçons pour en remarquer un spécialement. Bref, ma vie est donc une vie assez basique rien de bien extraordinaire. Bien qu'elle fut bousculée un jour où je rentrai de l'école toute ébranlée. J'avais l'habitude d'être accueillie par les domestiques de la maison qui ne le firent pas ce jour-ci. J'avais trouvé à la suite un mot sur la table du salon.

« Niptia ma chérie, je suis contente d'avoir pu passer tout ces merveilleux moments avec toi.

T'avoir eu à mes côtés fût le plus grand des bonheurs bien que ton père, Edgar, m'ait aussi fait passé les plus malheureux. J'aurai aimé t'offrir une vie meilleure, avec une vraie famille mais cela n'a pu se réaliser. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop mais la souffrance que j'ai accumulé ne me permet plus de rester à vos côtés. Je n'ai plus la force de supporter tout ça alors je vous laisse afin de mener une nouvelle vie. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop, pleins de bisous, je t'aime. »

Une marque d'empreinte de sang y était déposé en signe du lien qui nous lit sûrement pour seul vrai élément digital d'elle. Quelle drôle de péripétie m'arrive-t'il. Même ma mère m'a abandonnée. Juste avant que je passe le bac. J'étais déjà une assidue du travail excepté les moments que je partageais avec ma mère alors depuis il ne me resta plus rien. C'est pour cela que je commençai à changer... Vu que nous habitions Paris, les lieux de délinquance étaient faciles à trouver. Alors le soir je commençai à m'y rendre peu à peu puis à me battre avec les individus que je pouvais y croiser avec des regards pleins de préjugés où leur aura remplie d'arrogance et de reniement de la société et des gens différents d'eux. Ça en devenut mon passe-temps. J'obtins quand même mon bac avec mention très bien. Je devins très renfermée, et me coupai à toute relation pouvant devenir proche. Je suis vraiment devenue plus nerveuse... Et je ne savais pas si j'arriverai à changer de nouveau. Mais mon père au courant de mes actions indulgentes à cause d'un détective que j'appris récemment qu'il eût engagé il décida assidûment de changer les choses.

C'était à ce moment là que ma vie bascula de nouveau. Il voulait partir de Paris et de la France. Il avait même revendu toutes ses actions de l'entreprise. Il avait eu une discussion avec moi ou plutôt un monologue si je puis dire car je n'étais en mesure de donner mon avis. Je n'avais toujours pas la majorité et n'avais même pas encore 17 ans , j'avais sauté la classe de cinquième quand j'étais au collège. Ça signifiait donc que j'étais obligée de le suivre peu importe où il ira... Il m'avait donc annoncé que nous allions partir pour le Japon à Tokyo. Le genre de pays que je ne supportais pas. Avec toutes leur coutumes, leurs formalités, étrange alimentation et autre, je savais que mon adaptation allait être très difficile à se développer et aujourd'hui même je le confirmais, oui, c'était une des pires choses qui me soient arrivées de tous les calomnieux événements qui me soient arrivés. Mais dans la vie j'avais déjà appris à prendre beaucoup sur moi. Malgré toutes les émotions indomptueuses que je ressentais violemment surgir dans tout mon être tel une violente foudre s'abattant sur moi, je saurai rester la tête digne face à cet homme au titre de père qui ne cessait depuis quelques temps de se tenir devant moi s'imposant tel une immense poutre luxueuse ne pouvant s'écarter au risque que tout s'effondrerait et supportée par beaucoup d'autres. Je ne voulais absolument pas perdre face à lui. Lui qui m'a tant fait perdre, ne mériterait que je lui montre mes vraies émotions. Parce que... en ce moment en moi ne s'y trouvait que de la haine. La haine était un passage compliqué. Pour y passer j'ai du commencé par aimer, souffrir, puis enfin haïr. Je ne souhaitais plus aimer... Je ne voulais plus aimer parce qu'ainsi sans cela je n'aurai alors donc ni à compasser, ni à souffrir, ni à comprendre, ni à vouloir protéger, ni à devenir triste et ni à haïr. Le manque d'émotions serait à mon avis la meilleure solution... Je réfléchissais souvent à ce moment, j'y ai beaucoup réfléchi, mais j'en viens toujours à cette conclusion... Serai-je humaine ?

Comment vivrai-je d'ailleurs sans humains ? Je suis dans une phase dont je ne comprends plus grand chose et involontairement je cherchais à savoir, à comprendre... Mais savons-nous vraiment les choses ? Ce cycle qui se répètait dans ma tête ne cesse de continuer. La réponse pouvait se trouver aujourd'hui, demain, comme à dans dix ans ou peut-être cent. Alors à partir de ce moment-même la meilleure solution était donc de laisser le temps s'écouler sans le compter ni le voir passer jusqu'à ce que le fil du temps épongerait mêmes les événements passés.

« - Niptia....»

Je réfléchissais profondément comme à mes heures perdues, mais cette voix me coupa promptement de mes pensées.

« - Qu'est-ce que tu fais allongée parterre ?»

Mes habitudes devraient-elles intéresser cet individu ?

« - Est-ce que bécoter le sol me serait interdit ?

... Niptia ne fais pas l'imbécile. Je sais très bien que tu n'essayais pas d'accoler ce plancher, je te demandais juste, que faisais-tu dans cet endroit alors que beaucoup dans cette maison y sont bien plus confortables...»

Est-ce que pour me sentir bien quelque part je devais choisir le plus confortable parmi-eux ? Etions nous donc tous similaires ? Pourquoi moi qui ne comprenais déjà pas grand chose faut-il que même moi ne me fasse pas comprendre ?

Ce type... il essayait tellement de faire passer qu'il correspond au titre de paternel mais en était-il déjà capable ? Il ne savait même pas retenir sa propre femme...

Je n'ai pas répondu à sa dernière tentative de dialogue. La discussion ne tournerait pas loin et nous n'avions pas grand chose à nous dire.

Face à ce blanc qui ravagea donc instantanément la pièce, il décida donc de s'évaporer doucement de la pièce n'y laissant aucune trace. Le mieux qu'il y avait à faire.

Mais cette petite interruption ne m'a aucunement aidé surtout en terme d'humeur. Je ne me sentais guère aussi à l'aise qu'à ma routine quotidienne. Une gêne s'était installée sans que je ne sache pourquoi. Alors mon cerveau me guida à la décision d'emporter avec moi mon sac à dos où mes besoins s'y trouvent, je mis mes gants en cuir noir dont la résistance me les font encore garder depuis trois ans comme s'ils venaient d'être achetés, puis précipitai le plancher telle une voleuse nonchalante.

-

Le père de Niptia se trouvait dans le salon avec plusieurs hommes dont l'allure semble inquiétante. Une profonde discussion avait l'air d'avoir lieu dans une étrange plénitude. Une certaine aura... angoissante.

- Edgar... Tu sais très bien que nous ne lui voulons aucun mal. Juste confirmer notre hypothèse.

Un des hommes venait tout juste de s'adresser au père de Niptia.

- Alors si le cas est bien vrai, vous n'avez aucune raison de nous tourner autour, laissez la juste tranquille. Vous en prendre à Su Ki ne vous a t'il pas suffit ? Edgar répondait avec tact ne laissant le sang chaud qui boue en lui, brûler ces mystérieuses personnes.

- En attendant ce qui lui arrive en ce moment entre toi et elle n'a rien à voir avec nous. Tu t'es brûlé les ailes tout seul et tu devrais en assumer les conséquences. Nous t'avions déjà dit dans le passé que cela arriverait. Notre intuition, il n'y a rien de mieux. Tu nous as fait gâché un temps précieux et il est temps que tu te rattrapes...

Ses propos semblaient bien plus intenses qu'ils ne le paraissaient laissant Edgar sans voix faisant place à une expression sinistre et douloureuse.

- Je vous l'accorde. Mes erreurs ne sont en rien en lien avec vous. Mais le mal qu'elle a subi est en parti de votre faute, j'ai juste amplifié cela... Sans vous elle aurait accepté la situation beaucoup plus facilement.

Des rires moqueurs d'un volume surprenant se firent entendre à travers toute la pièce.

- ''Juste'' dis-tu? Va dire ça à ta fille, je me demande si elle approuvera autant ce mot que toi.

- FERMEZ-LA!!! VOUS NE SAVEZ RIEN DE NOTRE RELATION !!! ET ELLE N'EST PAS AU COURANT !!!! ELLE NE SAIT RIEN DE TOUT CA !!!!! »

Edgar vint de perdre tout contrôle de lui même. La chose dont il ne devait absolument pas faire et que les étrangers attendaient avec impatience venait d'arriver. Un sourire venait s'installer sur chaque lèvres. Un horrible sourire sadique dont la vue de celui-ci en feraient parcourir des frissons à toute personne sans trouble mental. Comme une tempête de vent rapide et fracassante, la main d'un des semblables malfaiteurs fit le tour du cou du père de Niptia avec une prise totalement inhumaine. Sa bouche se rapproche fermement et distinctement de son oreille de sorte à ce que les chuchotements à venir se fassent incontestablement entendre.

Il déclara alors à son tour :

- Je t'avais dit de rester correct avec nous... Au risque de...

-

« Vroum...Vroum vroum vrouum... » Les bruits du moteur retentissaient à travers toute la rue. La résonance n'était pas agréable à entendre mais elle était supportable. Le déclenchement de cet abominable bruit pour nos oreilles était celui d'une vieille mobylette que ma mère m'avait léguée. Précédemment, ce vieil engin lui appartenait et elle se l'était fait offerte à son seizième anniversaire. Malgré le temps passé, la mobylette a tenu le temps et résiste encore aujourd'hui. Assez bien que je puisse continuer à m'en servir. Des biens que je possédais de ma mère, les seuls sont cet ancien véhicule, mes souvenirs avec elle puis pour finir notre lien de sang qu'elle avait volontairement imposé sur une feuille avant de partir. Je savais qu'elle voulait me transmettre un message. Je le savais. Mais malheureusement pour elle je n'avais plus la force et je ne l'avais pas eu dès le moment où elle est partie, de chercher la signification approfondie de cet indice au message laissé.

La mobylette avait l'air légèrement plus capricieuse que d'habitude. Son démarrage se voulait lent et ne semble pas en encore avec moi pour partir de ce trottoir désenvoûtant de la belle nature qui entourait l'emplacement que nous occupions. Heureusement pour moi le monde n'y était pas et il ne s'y trouvait ici que moi et mon tas de ferraille qui n'en faisait décidément qu'à sa tête. Mes nerfs ne prenaient pas place mais je savais que mon impatience pouvait rapidement monter, espérant que ceci ne joue en rien avec ma nervosité. Je cherchais assidûment une solution à ce léger incident jusqu'à ce qu'un son plus fort que celui qui émettait de mon côté se fit entendre. Je ne ressentais pas l'envie de tourner ma tête vers là-bas mais ma curiosité me prenait avec exigence alors malgré ma raison, un réflexe s'empara de mon cou qui se tordit à 90°. J'y aperçue deux grosses motos accompagnées des deux pitoyables frimeurs qui semblaient apprécier l'idée de montrer leur présence. Ce qui en effet en aucun cas n'intéressait le peu de personne présente c'est-à-dire moi. Après avoir vu leur apparence et les ondes narcissiques qui se dégageaient de leur aura, je retournai donc vite à mon occupation suite à cette distraction l'espace de quelques secondes. Ces quelques secondes de trop puisque à peine revenue à ma stabilité je me fis embêter par un des pires échos que je m'efforçais d'entendre tous le jours. Le son humain.

« - Eh dis donc la petite blonde ce serait pas une occidentale ?

Ahh ouais, pas mal, pas mal !!

On devrait peut-être se la mettre dans la poche non ? J'ai l'impression que la demoiselle a besoin d'aide et que c'est une aide qu'on peut facilement lui offrir. »

à l'entente honteuse de ces derniers mots, un rire de mépris s'émana de moi et se fit entendre bien assez pour que les deux acolytes y prirent parti.

« - Eh dis donc princesse, c'est notre proposition qui te met dans une telle humeur ?

Le type le plus grand venait de s'adresser à moi. Ses cheveux bleus pétards artificielles tout autant que son compagnon dont la couleur de cheveux étincelait en parrallèle de son camarade d'un illustre rouge, ils me piquaient tous les deux les yeux. Leurs traits de visage lisses comme du bois n'étaient en aucun cas naturels, seul leur horrible personnalité macabre en avait tout à fait l'air. Ils avaient l'air d'être au milieu de la vingtaine, de posséder tous les deux une copine, d'avoir sans doute un travail mais à supposition cela n'a pas l'air de leur suffire.

ça te dit un petit tour avec nous ? On vient de finir le boulot et nous détendre avec une jolie fille comme toi ne nous ferait absolument pas de mal !

Et je t'assure que les meufs comme toi on y fait bien gaffe !! Les précédentes pourront te le dire si tu les croises hahahahahaha !! »

Quelle stupidité. J'ai l'habitude des types de ce genre alors je me doutais déjà de quelle espèce ils appartenaient. Celle des ordures qui prenaient plaisir de jouer avec les filles qui leur tombaient dessus afin de se les procurer le temps d'une partie de nuit. Ils pensaient que nous étions des objets qui non seulement ne se vendaient pas mais se consommaient sans date de péremption car ils les jetaient et les récupéraient comme bon leurs semblaient. Cela me fit penser à beaucoup d'autres situations comparables et semblables mais qui n'étaient pourtant pas les mêmes.

Le peu de répit qu'ils m'avaient donné comme temps de réponse ne m'aura permis que de constater que mon jugement se validait puisque le roux me prit préalablement par la taille l'attirant de ses grosses mains dures et froides vers son torse. Un geste qui me fit automatiquement paniquer dans ma tête et déclencha un réflexe habituel que j'eus perdu depuis que j'étais installée en Japon.

Je lui acquiesçai un coup de tête frontal directement dans le nez, de sorte à ce qu'il s'occupe de se tenir la forte coulée de sang qui vint, un coup de poing volant avec force en plein milieu du ventre et pour finir un coup de pied retourné superbement placé au milieu des jambes de l'adversaire pour s'assurer que sa remise se fasse attendre encore quelque temps avec la souffrance qu'il endurait dès à présent. Désormais à terre un silence corrompu se plaça entre moi et son crétin d'ami. Il n'osait plus m'approcher et prit son copain à une vitesse ahurissante semblant pris d'un stress peu commun. Ce genre d'attitude m'avait manqué. Voir leur expression changeante, de leur fierté exceptionnelle à cette expression de dominé. J'avais beau ne pas vouloir être comme les autres, comme ceux que je détestais plus que tout, ceux qui se croyaient au dessus de tout, avec ou sans rien, j'avais parfois cette sombre impression que une part d'ombre comme celle que je haïssais plus que tout faisait malencontreusement partie de moi. J'essayais de la renier avec toute mon âme mais elle restait et si je continuais sur la lancée sur laquelle j'étais, j'avais presque le pressentiment que j'allais finir par me faire envoûter jusqu'à ce que mon esprit se fasse entièrement prendre par ce que je redoutais le plus dans le fin fond de mon cœur. Cet organe que je regrettai puissamment de posséder et que je me ferai un plaisir insondable et infini de le donner aux gens qui aimeraient justement en posséder un ou même en offrir. Tout y partirait.

Quelques minutes après cette altercation, m'étant assise pour me remettre de mes pulsions, je me rendis compte que ma mobylette s'était éteinte. Mon manque d'attention reprenait surface très souvent en ce moment... Et en plus de ça, l'hiver étant là, la nuit se précipitait de décolorer le paysage qui s'étalait à nous. Le temps passait et il fallait que je me dépêche, avant que la circulation ne se fasse plus voir. Mes phares n'étaient plus en très bon état et la lumière qu'ils émettaient était très peu visible. Ce fut la raison pour laquelle le temps que je vins de perdre avec ces deux bougres avait une inestimable valeur ne serait-ce qu'à mes yeux. Je rerentrai la clé dans la serrure pour enclencher le moteur de nouveau et incroyablement, aucune attente, il fut prêt dès l'insertion des connecteurs.

Avec cette bonne surprise un rictus de sourire s'installa agréablement sur mes lèvres laissant place à une douce expression que je n'avais pas l'habitude de montrer à la présence humaine.

Équipée comme il se devait je montai sur mon véhicule accaparée de noir, assortie à la couleur du soir et les sentiments qui baignaient inlassablement en moi. J'appuyai sur les vitesses avec dénuement comme si je me laissais me défouler. La sensation du vent qui frôlait ma peau et qui glaçaient mes cellules, j'aimais cette sensation. Parce que c'était un sentiment naturel que tous les humains ressentaient, ce n'était pas une personne qui nous faisait du mal, qui nous faisait peur ou qui nous encombrait, mais seul cet élément naturel que même les animaux et insectes connaissaient. Cette sensation qui nous mettait tous au même niveau. Parce qu'il pouvait même nous arriver de l'aimer. Mais...Seulement quand cela nous arrangeait. Puisque on l'aimait aussi surtout pour les besoins qu'il procurait à notre société. Il procurait même l'argent puisque c'est une source naturelle et infinie pour faire de l'électricité et tout autre bidule. La tristesse de ce fait était que cet élément naturel qui se faisait modifier à bonne volonté des hommes. Mais que... Nos sentiments eux, auront toujours une place en nous qui ne se modifiaient qu'avec le temps la volonté et les événements. Alors que le vent, lui, sera toujours présent, si ce n'était pas à côté de chez nous, alors il sera chez quelqu'un d'autre... Parfois mauvais et parfois bon, les dégâts n'intéressaient qu'après s'être démontrés. Mais sa place restera toujours bénéfique. Le complexe de ma pensée semblait incomprise mais la signification en restait simple. J'explicitais que le vent était à la base une partie de la nature tout comme les hommes. Mais que à force d'être modifiée par nous mêmes qui étions comme elle avant, elle n'était plus ce qu'elle était. Mais que même si nous avons besoin de lui, il est aussi la cause de certains mals comme les destructions de population suite à des possibles violentes tornades. Tous les deux causons du mal et du bien. Mais il y avait une différence qui nous limitait entre elle et nous. C'était que nous ; nous avions le pouvoir d'agir entre le bien et le mal. Elle n'agissait qu'en harmonie avec le climat. Rien ne se décidait entre eux. Nous avons nous-même la décision de se démunir pour la bonne ou mauvaise cause. Parce que nous nous servions des autres mais que personne n'avait la puissance suffisante pour nous surmener. L'hypocrisie de la gentillesse et de la méchanceté régnait et dominait vastement dans ce monde. Alors que le vent froid ou chaud qui baignait toutes les espèces n'étaient rien d'autre que sa vraie nature. Voilà une contraste d'idée de ma pensée.

Me laissant délibérément envoûtée par cette philosophie dont j'étais la seule à m'autoriser cet auto-débat je ne me rendis pas compte de l'endroit auquel je me guidais depuis déjà plusieurs minutes. Il semblait bien que je venais de me découvrir là un important défaut. J'étais une fille dans la lune. Peut-être pour ça que je ne me sentais pas toujours comme les autres ? Triste blague que je ne ferai part sans doute qu'à moi-même, et vu le niveau élevé de mon humour sarcastique, l'idée de ne pas la partager convenait parfaitement.

Je constatai très vite que ce qui m'entourait était une étendue de verdure se fendant vertueusement aux splendides alentours qui plongeait alors tout spectateur dans un conte de fée.

La noirceur amorçait une légère plombeur dans ce rêve vivant mais la magnificence qui régnait là n'avait rien d'ordinaire. À mes yeux la nature n'avait jamais été aussi belle qu'aujourd'hui. En effet je m'étais fortement éloignée de la ville et la fraîcheur puis la pureté qui couronnaient somptueusement l'air que j'appréciais d'une doucereuse sensation désemparante de respirer. J'étais agréablement surprise de mon échouement hasardeux ici. Attirée par toute cette verdie je décidai donc de m'arrêter un court instant en descendant de ma mobylette pour m'aventurer dans le seul élément qui semblait m'animer dans un état meilleur que je ne l'aurai pu espérer avoir depuis mon arrivée ici.

Je laissai les clés sur le véhicule insouciante de tout problème pouvant surgir. J'étais en union avec la nature qui s'offrait à mes yeux. Je contemplais d'un œil admiratif chaque détail de tout recoin s'exposant à moi. Des arbres d'une grandeur gigantesque se tenaient devant moi tels des dieux présents depuis bien des siècles dont la connaissance sûrement stupéfiante de ces êtres immobiles en offusquerait plus d'un sur la sottise humaine. Eux qui ne peuvaient rien dire mais que nous aimions tant. Sages comme de magnifiques images... Grâce à eux que nous inspirions, nous vivions, nous exploitions. Ils se nourrissaient même eux-même... Leur beauté était tellement grandiose, leur unique maquillage pour feuilles ou mousse. Des fleurs les entouraient. C'était toutes des fleurs de Lys blanches, noires et bleues. Je ne savais pas que les noires et les bleues existaient... Je ne m'étais jamais penchée sur le sujet des fleurs. Alors ma connaissance dans le domaine n'était pas très vaste... En fait je n'y connaissais pas grand chose non plus sur les plantes. J'eus l'aveu d'apprécier et de vénérer la nature comme un vétéran mais je ne m'étais jamais penchée plus que ça sur le sujet. Mais avec tout le temps que je possédais et que je posséderai ici, j'étais certaine de pouvoir y jeter un œil plus attentif désormais. Bizarrement j'avais l'impression que depuis cet instant, j'étais alors maintenant dépendante de cette découverte qui m'avait affolement passionnée du tac au tac. Une sinistre idée me parcourt un peu trop scrupuleusement l'esprit. Un rictus se dessinait sur mon visage et je ne savais pas si c'était le fait de m'en vouloir de penser à ça ou le fait que l'idée en elle-même était bien plus que géniale.

Je continuais donc à scruter attentivement les couleurs indéfinissablement belles, les champignons tous de différentes tailles qui me semblaient assez comestibles pour pouvoir les déguster délicieusement et aussi je m'épanouissais les tympans à écouter ce mélancolique bruit de chute d'eau qui s'immunisait plutôt bien des possibles rôdeurs vu la déserteur des lieux.

Je cherchai désespérément un espace assez grand pour profiter pleinement du lieu et peut-être mettre à l'avenir mon ingénierie qui avait subitement colonisé mon intérieur. J'étais éprise de cette nouvelle conquête qui s'imprégnait de mon être un peu plus chaque instant. Pour pouvoir résister je devrai déguerpir, m'enfuir, m'éloigner, mais un clou s'était enfoncé au plus profond de mes deux pieds sur un et seul pas. Il n'y avait qu'un seul chemin. Devais-je emprunter celui là ? Mon cœur me le conseillait. Ma raison ne le voulait pas. Elle me l'interdisait. Elle me dictait que ce lieu était tout aussi maudit que tous les ennuis qu'avait pu me causer mon père. Si ce lieu était maudit, alors étais-je possédée ? Mais si j'étais réellement possédée pourquoi ma raison s'opposerait-elle à mon cœur ? Dans ma tête plus rien ne semblait cohérent. Jusqu'à ce que je m'avançais avec soin vers l'allée des rêves qui m'éblouirent de cette fausse lumière.

« - Aaaahhhhhh!!!!! »

Je vins de me prendre une roche dans le pied et de tomber dans une petite fosse. Quel talent. Je n'eus même pas pris le temps de regarder où je mettais les pieds tellement mon esprit était perturbé. Mais cette légère chute me remit bien les idées en place. Il était tard, il faisait nuit, impossible de rester plus de temps ici à me poser des questions qui n'ont nulles raisons de presser.

Une fois à la maison, j'aurai un temps imparti pour y réfléchir ceci dit, c'était une réalité compromettante. Avec toutes les railleries qu'entreprenait mon père en ce moment avec moi, rentrer de plus en plus tard ne serait peut-être pas si désastreux... Mais je redoutais plutôt ses fichus inspecteurs qu'il lançait à mes trousses dès la moindre suspicion. Tant de dilemmes... Mais pour aujourd'hui je me décidai d'être sage. On disait que la nuit portait conseil. Qui savait, j'allais peut-être changer d'avis demain ? Ou peut-être pas. Tant pis.

Aah... J'ai mal... Cette douleur me transperce toute l'âme... Qu'est-ce que je vois ? Il me semble être myope à cet instant même... Je cherche la lumière... S'il-vous-plaît. Un peu de lumière. Aidez moi... Aidez moi ! Y a t'il quelqu'un ? Je suis seule ? J'ai besoin d'une personne. Je n'ai besoin que d'une seule personne. N'y a t'il vraiment personne pour moi ? Suis-je donc officiellement devenue transparente aux yeux du monde ? Mon existence aurait-elle été un simple chronomètre réglé que seule moi possédais ? Personne ne l'a trouvé ? Personne n'a vu le temps s'arrêter ? Serait-ce car ce temps me concernait moi ? Et bien... tant pis. Laissez moi sombrer. Que dis-je... Je me laisse sombrer. Je me dirige donc complètement vers la voie des ténèbres. Et personne ne viendra me sauver. Ma place était peut-être toujours là-bas. Dans ce cas... Laissez moi vous rejoindre. Je serai peut-être dans un monde de meilleure convenance m'accueillant à ma juste valeur. Celle qui m'exalte la sensation d'en avoir vraiment une. Celle qui me fait penser que ma solitude pourrait en fait se désintégrer tel un volatile traqué par son prédateur se faisant prendre aussi bêtement qu'un humain épris de son cher et tendre. Alors, j'avance à grands pas. J'attends de m'excaver au plus profond d'un épouvantable et nébuleux maëlstrom. Je m'évertue néanmoins sinistrement à la vie platonique d'une force inabrogeable étant guidée par des mirettes dans un triste état de cécité.

La douleur devient de plus en plus forte... Elle s'empare désormais entièrement de moi. Mais... Je n'ai plus l'endurance suffisante pour supporter tout ça. Des démons se nourrissent de toutes les entrailles de mon intérieur. Je les sens se faire dévorer abruptement de cette rare sauvagerie inouïe dont peu d'entre nous feront face un jour. L'occultation à laquelle j'affronte ne cesse de se renforcer. L'intensification du phénomène me fait sentir toute frêle. Ma consternation vis-à -vis de la situation devient totalement immensurable. Atterrée je rampe... Doucement mais sûrement. Vers la fluide opacité que j'entraperçois à travers le peu de vision que mes pupilles m'autorisent. Il me semble assimiler un mirage. Une nuance blanche pigmentée d'un pourpre flamboyant teintant plutôt vers le rouge. L'imprécision qui s'installait inconfortablement depuis toute à l'heure déjà, commençait de manière stupéfiante à s'ôter. Le méprisable tourment qui me côtoyait s'abolissait enfin petit-à-petit. Et plus cette douleur s'effaçait, plus ma vision s'éclaircissait. J'entrevoyais un visage dont la clarté revenait en souveraine. Les traits n'étaient pas perspectifs mais l'accélération de l'amélioration d'une interminable cadence me permettrait de définir l'hermétique qui me tourmentait ardemment.

Le crépuscule qui était apparu se plongeait inaltérablement dans un gouffre qui se trouvait actuellement loin de moi et qui s'avérait vraisemblablement ne pas s'approcher pour quelques temps. Une étrange familiarité se prononçait sans indigence dans ma tête. Elle me dictait sans chicane les actions de mes pas à effectuer. J'entreprenais là où elle me guidait les directions à suivre. J'avais cette confiance aveugle en la carte qui s'était géographiée en mon intellection. Cette essence sans fin et inépuisable qui m'expédiait à m'aventurer jusqu'à ma finalité sans acheminement contingent. Le fleurissement qui bourgeonnait pleinement de ce qui me permettait de subsister avec encore quelques onces de pureté en moi n'avait donc pas cessé d'exister et était enfin sur le point d'éclore. Ce mystère qui me contraignait à l'assujettissement de l'isolement, cet exil qui ne s'évertuait exclusivement qu'à moi parmi mon entourage, ce délaissement qui me mènerait presque à vendre mon âme humaine au diable pour avoir l'aise d'une apparente fréquentation. Une qui n'a pas de sentence avec le terme d'abandon. Celle qui me ferait peut-être connaître la réussite du bonheur. Un mot qui s'applique principalement au moins une fois dans la vie de chacun. Celui que je poursuis inopinément mais principalement machinalement. Ça y est. J'étais enfin assez proche pour le distinguer adéquatement. J'agrandissais mon regard enfin de pouvoir le déterminer le plus parfaitement possible. Mais... Pourquoi est-ce que ma rétrospective se métamorphosait donc ?

Je... je ne vis plus rien. L'aberration présente ne pouvait pas être cohérente. J'ouvris les yeux. Une duperie ? Était-ce un phantasme ? La divagation fut bien trop réaliste pour qu'elle soit fausse. Mais je n'arrivais pas à identifier la circonstance. Les faits du calvaire que je vins d'endurer...

C'était encore ce cauchemar. Je ne décryptais toujours pas son identité. Le décèlement de cette énigme semblait vouloir s'éterniser sur une allégorie qui ne s'afférait qu'à mon autonomie. Mais j'avais cette bizarre impression qui me taraudait scrupuleusement. J'avais la certaine affirmation que l'arcane se résolvera très bientôt.

Dès mon réveil totalement affolant et déroutant, je me décidai donc à m'affaler précipitamment sur mon ordinateur pour lancer de promptes recherches sur internet. Ma recherche... « Quelle est la signification des cauchemars ? » Je m'interrogeai d'un niveau démesuré sur cette question avec un intérêt grandissime. Je cliquais lien sur lien pour absorber chaque information quelconque et arriver à une plausible hypothèse intelligible à mes yeux. La plupart parlaient tous de différentes thèses.... Différentes théories... Traumatisme, peur, lien du passé, tout revenait à la psychologie. Je ne pensais pas être à l'échelon adéquate pour avoir un potentiel point de vue tenable. Je n'avais pas un champs de vision très vaste qui poussait très loin... Je ne voyais la plupart du temps que là où je voulais voir. Bien que je m'efforçais quelque peu souvent d'être un minimum compréhensible, allaitant la chose qui me tenait le plus à cœur : Rendre en retour ce que j'aimerai que l'on fasse pour moi. Ma concentration était instable et ça la raison il n'y avait pas besoin d'aller chercher bien loin pour en connaître la cause. J'avais faim. Ma maison était plutôt bien constituée. J'allais peut-être, certes, la quitter bientôt, mais cela ne m'empêchait en rien d'y apprécier sa disposition. Pour aller à la cuisine il me suffisait de remonter discrètement les escaliers du sous sol auquel je me trouvais (ma chambre, ma salle de bain et mes toilettes se trouvant au niveau -1 de la maison.) pour ensuite tourner dans la direction directement à gauche longeant le couloir, pour ainsi y glorifier ce qui ingurgiterait mon loyal estomac. Qui me trahissait d'ailleurs en fait bien souvent quand il écrasait lugubrement toutes mes pensées de jambon, étonnamment mon met préféré.

Remontant comme une voleuse en plein préparatif de son cambriolage, je faisais attention de ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller le personnel et surtout mon père.

« Griiiik, griiiiiiik, grriiiiiiik...»

La maison avait beau se vanter d'être neuve, elle produisait bien plus de bruit que nécessaire.

Ce qui en était fort dérangeant pour des moments comme celui-ci voulus silencieux.

Plus j'avançais, plus l'ombre qui m'épanouissait en bas s'éclipsait. La couleur noir, du sombre était celle qui m'attirait étrangement le plus alors la luminosité avait effectivement tendance à fortement me déranger. Mais bien sûr je m'habituais. Même si un léger agacement me sulfonait.

La porte était fermée. Bizarre... Quelqu'un serait déjà réveillé ? Je restais suspicieuse tout en continuant mes pas.

« Est-ce que... Il y a quelqu'un ?

POOOOOW »

Qu'est-ce que c'est que ce bruit ? C'était presque aussi fort qu'un grondement !! Ça venait vers le fond du salon. Mais... La peur m'interdisait subitement d'aller explorer les lieux. Je restai donc sage m'implorant de ranger ma curiosité que j'aurai envie d'appeler «mal placée» à l'instant présent.

Je m'attardais donc de décaper jusqu'à la cuisine, ouvrant rapidement le frigo, attrapant un paquet de huit tranches de jambon, et m'évertuai vite à décamper de l'endroit d'où les frousses m'accaparaient de sensations très désagréables. Un esprit ? Ha ha ha ha, non j'étais ridicule.

J'avouai que une envie me frôla l'esprit de retourner voir la provenance mystérieuse de ce gros POW qui a pu s'immigrer jusqu'au territoire de mes oreilles. Après quelques tumescences que mon cerveau s'infligeait à trop réfléchir, je réussis à abandonner l'idée de poursuivre mes questions là dessus. Déplaçant l'ordinateur sur mon lit pour m'installer confortablement sous ma couette, je repris sérieusement mes recherches minutieusement. Honnêtement j'eus beau lier ceci et cela à leurs théories, je n'arrivai pas à comprendre quel en fut le rapport avec ce cauchemar qui me hantait péniblement jusqu'à revenir quotidiennement. Des fois c'est dit que ça peut être un message que l'on veut nous faire passer. Qui ? Notre cerveau ? Ou, serait-ce... Quelqu'un d'autre ? Le problème c'est que je ne me rappelle de rien sauf des sensations fortes et que j'aperçois quelque chose qui me semble être un visage dont je n'ai absolument aucune visibilité s'offrant à ma vue. Je pourrai froncer les sourcils avec toute la force inimaginable que je puisse appliquer, la distinction ne s'en afficherait guère. Mes yeux continuaient de parcourir les lignes tentant de trouver une méthode à mon cas mais la seule que je pensais affectée à pouvoir m'aider n'était en fait qu'espoir, puisque ; Écrivez votre cauchemar sur un journal, s'il se suit n'hésitez pas à le continuer en série à la suite. Cherchez ensuite le sens de ce cauchemar en vous aidant de vos notes et cherchez à le combattre.

Je n'en demandais pas tant. Ni si peu... Je me trouvais donc dans une impasse.

Site par site, je n'en arrivais donc grâce à eux qu'à une seule conclusion : Celle d'aller voir un psychanalyste. C'était une personne qui aidait à déceler nombre choses, comme les souvenirs, les désirs et images qui nous désaccordent à nous faire atteindre des troubles physiques ou psychiques. Je jaugeais que c'était sûrement le meilleur moyen pour mettre un terme à ce qui me hante depuis des centaines de nuits ou plus déjà. Je ne connaissais pas très bien le Japon, voir pas du tout, j'allais bientôt déménager seule de Tokyo, alors je continuai de m'informer sur internet où dans le sud du Japon, là où je comptais m'installer, se trouverait le meilleur psychanalyste de cette partie du Japon. En soi, je pense que je ne pouvais pas faire mieux que de m'aider de la sorte. En acceptant peut-être l'aide des autres. Ce fut un grand pas pour moi de décider ceci. Je n'aimais pas particulièrement me confier, je n'ai jamais eu l'habitude hormis ma mère. Mais... J'avais l'impression que pour mon bien-être personnel c'était un pas infranchissable et que c'était incontestable que je doive l'accepter. Alors je pris sur moi pour arriver à mes fins, sacrifiant ma carapace que j'ai mis tant d'année à la forger indestructible. Ce verdict me mena à réfléchir de nouveau à toute la nostalgie qui se corrompt dans ma tête. Je revoyais inlassablement tous les souvenirs que je ne désirais pas affleurer mais ils restaient singuliers. Uns par uns ils m'empochaient le cœur de fardeau éminent qui s'épinglait avec insistance dans mon être. Est-ce que les ressortir me fera t'il cet effet là ? Est-ce qu'en parler me serait donc acrimonieux ? Est-ce une nécessité ? Je savais que trop réfléchir n'était pas l'idée à suivre. Et pourtant... Je restais restreinte à l'idée de me dévoiler quand je me remémorais ces moments de la vie si douloureux.. Comment allais-je pouvoir lui expliquer mon passé quand moi même je souhaitais l'oublier... N'était-ce pas paradoxal ? Dans ma tête rien ne tournait comme il se devait. À peine résolue que je me concevais de nouveau à retourner en arrière. Devais-je retourner en arrière pour pouvoir avancer ? Le passé a été du présent mais... Doit-il rester toujours derrière ou peut-il refaire surface quand un mystère n'a pas été résolu pour ensuite passer à autre chose ? Serait-ce celui de ma mère ? Ou un autre... J'étais de nouveau perdue et déboussolée... Submergée par l'appréhension inconstante de mes choix je me levai donc de l'aisance que je m'étais mise en place me décalant de l'écran pour glisser le long du sol mes pieds lourdauds à cause du chevauchement que provoquaient mes pieds faisant basculer mes hanches avec oscillation.

Je m'éclipsai à la fenêtre en épiant du haut de la villa deux enfants qui criaient funestement.

« - T'as pas le droit de me prendre mon jouet, c'est le mien, maman me l'a acheté à MOI et toi elle t'a acheté le mien !

- Oui mais t'as cassé le mien alors tu devrais me le prêter c'est pas juste !

C'était deux petites filles brunes aux yeux bridés en amande de la couleur ébène qui se scrutaient tous les deux avec ravage tant le combat pour leur poupée semblait titillant. Sûrement deux sœurs japonaises en conflit.

- Toute façon ton machin et bah, il valait rien ! Ta poupée elle était moche parce qu'elle est COMME TOI !

- Quoi ?! J'te préviens que t'es ma grande sœur et que j'te ressemble ! C'est ta faute si je suis comme ça !

L'aînée écarquilla les yeux.

- Non c'est faux ! D'abord toi t'as un plus gros nez que le mien et quand tu souris on voit même plus tes yeux !

- QUOI ?! C'est même pas vrai d'abord. Non mais t'es moche toi de toute manière JAMAIS JE RESSEMBLERAI à CE QUE TU ES !!!

- Tu disais me ressembler et maintenant tu me contredis c'est ridicule. T'es qu'une sale gamine retourne dans les bacs à sable ?

- Ah ouais ? Et les gamines ça sait faire ça aussi. ?! »

La plus jeune s'empara des cheveux de sa cadette lui tirant aussi fort que possible. J'en restais subjuguée de la raison de la dispute et jusqu'où ces deux gamines pouvaient aller juste pour une poupée. Elles commençaient à prendre sérieusement part au combat et devant ma maison en plus alors je me dépêchai donc de descendre les escaliers et de sortir de chez moi rejoindre cet affrontement académique et funambulesque. J'ouvris la porte la cognant contre le mur et me précipitai vers elles, les deux sœurettes déjà au sol en train de se bafouer de gifles et coups de poings partout sur le corps. Leur rage pouvait presque me faire peur. Elles étaient désaxées. Je les interrompis quand même d'une voix portante : « ARRÊTEZ VOUS MAINTENANT !! »

Elles se stoppèrent net et dirigèrent leur regard vers moi. Elles étaient époustouflées de s'être circonscris de leur élan presque inarrêtable à vue d'œil.

« - Elle est jolie... Chuchota la plus jeune.

-Qu'est-ce que tu nous veux vieille peau ?

En entendant ça avec sa voix tremblante je vis qu'elle me répondit avec une fausse ténacité pour se donner un air sûr.

- T'as pas honte d'être la plus grande des deux et de ne même pas savoir te tenir et donner l'exemple ?

- Hmph. Je devrai ? C'est elle qui m'a foncé dessus ce n'est pas à moi que doivent être admis les reproches pff. Et puis t'es qui pour t'en mêlée ? Retourne d'où tu viens.

Je sourcillai et elle poursuivit.

- Quand on te regarde ça se voit clairement que t'es pas d'ici. Avec tes grands yeux de fausse innocente alors que tu viens accoster deux candides comme nous.

- Tu as l'air plus sûre de tes mots d'un coup petite fille. Te donner de grands airs ne t'avancera à rien si tu es la plus grande tu n'as pas à rentrer dans son jeu et tu devrais savoir la calmer.

- Oui je suis désolée, répondit la petite jeune, je n'aurai pas du lui sauter dessus...

- C'est bien tu sais reconnaître tes torts, lui rétorquai-je en lui frôlant ma main de l'épaule.

- Tss tu regrettes que dalle, t'as juste peur car elle est plus grande que nous et qu'elle est trop belle ! C'est qu'une sale européenne. D'ailleurs je sais même pas d'où elle vient... Regarde ses yeux. Ils sont jaunes. T'as déjà vu quelqu'un de normal avec les yeux jaunes. Honnêtement. Elle semble jolie mais quand tu la regardes de plus près elle ressemble à un crocodile ou plutôt à un monstre. Elle a l'air beaucoup plus laide d'un coup ! Beurk va t'en tu es horrible ! »

Ses mots me tranchaient la gorge. Ils me décrétaient l'envie de vomir. Mon esprit se fit torturer à l'entente de ses sarcasmes. Je tombai à terre et commençai à me serrer la tête de mes doigts fins qui s'enfonçaient excessivement dans mon crâne. Je commençais à voir noir... C'était... noir. Noir... J'entendais toujours les persiflages de l'aînée avec la petite qui essayait de la calmer avec panique.

Tiens ? Ma vue brouillée et obscurcie du rouge... chatoyant et luisant. Qui m'embrochaient rudoiement la vue. Je me sentais partir...

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