VII - Chapitre 2

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Après une nuit de sommeil agité, Fiona Von Trotha se prépara a rencontrer le Haut Prêtre de l’Ordre Céleste. Elle décida de ne pas fournir d’efforts vestimentaires particuliers, d’une part car elle n’avait pas eu l’argent nécessaire pour commander une nouvelle robe, d’autre part parce qu’elle n’avait pas envie d’accommoder un culte religieux qui n’avait jamais rien offert à sa famille, malgré toute l’aide que leur apportait son père. Elle revêtit donc sa simple robe de laine noire et une cape doublée de fourrure. Cela serait amplement suffisant.

Comme elle n’avait pas de cours à suivre le matin, la jeune femme fut soulagée de na pas avoir eu à avertir qui que ce fut de son départ du palais. Même si rien ne lui interdisait d’en sortir, elle préférait que la nouvelle de son départ ne remonte pas aux oreilles de la Reine. Personne ne devait être au courant, hormis son garde du corps. Fiona avait averti ce dernier la nuit précédente par le biais d’un message. Il n’était pas obligé de lui obéir, n’étant pas encore un de ses sujets, mais elle lui avait promis un payement pour ses services, une fois que sa dot lui serait envoyée.

Ullrich attendait la jeune duchesse en face de la caserne, comme elle le lui avait demandé. N’ayant pas encore intégré le rang des gardes royaux, le mercenaire portait une épaisse armure de cuir, qui restait quand même trop serrée pour lui. Il avait également conservé ses longs cheveux blonds et sa hache de combat, qui juraient instantanément avec les coupes courtes et les fines épées du reste de la garnison. Fiona songea qu’il ne passerait pas inaperçu, ce qui pourrait être un problème…

Il était malheureusement trop tard pour tenter de convaincre Ullrich de modifier son apparence. Pressée par le temps, Fiona franchit les portes du palais pour se diriger vers le Temple de l ‘Ordre Céleste , dont les cloches sonnaient déjà neuf coups.

La Cité Royale avait été conçue de telle sorte que les quartiers nobles étaient séparés du bas peuple par une haute muraille. Cela avait une utilité martiale aussi bien que politique : les bâtiments les plus importants se trouvaient dans l’enceinte fortifiée, de même que les familles nobles ou les grands marchands, dont le patrimoine était indispensable au bon fonctionnement de la royauté. Ils seraient les mieux protégés en cas d’attaque ou de soulèvement populaire.

Fiona avait appris qu’un tel évènement n’avait pas été à déplorer durant tout le règne de Mathilde. Si la reine avait décidé de conserver cette séparation physique elle avait, en revanche, instauré une série de décrets qui permettaient de ne pas abandonner le bas peuple à son sort. Les impôts collectés auprès de ses sujets étaient ensuite distribués aux plus démunis pour garantir leur survie et leur accès au travail.

La jeune duchesse avait été intriguée par l’existence d’un tel système, mais celui ci ne pouvait exister seulement dans un royaume où l’argent avait une vraie valeur. Dans le duché de son père, les matières premières étaient bien plus importantes, car elles seules permettaient de déterminer la richesse des personnes qui détenaient leur production. Cela engendrait une grande rivalité entre les familles nobles, qui devaient se partager la terre. Le Duc devait sans cesse contenir les débordements qui dégénéraient souvent en règlements de comptes.

Fiona fut donc soulagée de constater qu’elle pouvait librement se promener dans les belles rues pavées de la Cité sans craindre une agression à son encontre. A bien y réfléchir, elle aurait pu se dispenser de la présence d’Ullrich, mais il était tout de même préférable de l’avoir à ses cotés. Son imposante stature découragerait sans doute les curieux qui chercheraient à lui poser des questions.

La jeune femme regretta quelque peu son souhait de discrétion lorsqu’elle se rendit compte qu’elle ne trouvait plus son chemin. Comme c’était la première fois de sa vie qu’elle se retrouvait dans une grande cité, elle constata avec désarroi que ses repères ne pouvaient plus se limiter aux rues montantes et descendantes. Fort heureusement, elle pouvait encore apercevoir les tours du Temple qui dépassaient des immeubles, tels deux pins massifs émergents d’une foret de chênes.

Après avoir sillonné une dizaine de rues sans grand succès, Fiona trouva enfin le parvis du Temple. Il s’agissait d’une grande place marbrée, où un obélisque de cristal avait été érigé au centre. Comme le ciel était couvert, l’objet ne reflétait rien, mais on pouvait s’imaginer le jeu de lumière qui se produisait lorsque le soleil apparaissait.

Le plus grand spectacle était donné par le Temple lui même. Ses tours étaient impressionnantes vues de loin, mais de près, l’édifice coupait le souffle. En s’approchant, Fiona put apprécier la qualité de la pierre, aussi blanche et lisse que l’os. Ses statues et ses ornements étaient gravés avec une finesse qui rappelait celle de la dentelle. La jeune femme songea que tout cela était à mille lieues des sculptures traditionnelles de son pays, grossièrement taillées dans le bois et s’abîmant à la moindre trace d’humidité. Même Ullrich, pourtant taciturne, se permit un sifflement admiratif.

Fiona se perdit si bien dans la contemplation de l’architecture extérieure du Temple qu’elle poussa un cri de surprise lorsqu’une cloche sonna. A cette distance, le son était tonitruant et donnait envie de se boucher les oreilles. Il engendrait également des vibrations au creux de l’estomac, ce qui plut à la jeune duchesse. Elle attendit patiemment que les dix coups aient sonné pour franchir les immenses portes du Temple.

Une fois à l’intérieur, elle fut assaillie sans ménagement par une série de sensations vertigineuses : La vision du chœur, structure monumentale taillée dans le marbre et l’or, représentant le symbole de l’Ordre Céleste avec force détails, le tout surmonté d’une rosace multicolore, si gigantesque que ses reflets se rependaient aux quatre coins de l’édifice. L’odeur ambrée et capiteuse de l’encens se consumant lentement dans des brûloirs suspendus mêlée à celle, plus subtile, de la pierre froide. Le son mélodieux d’une chorale d’enfants qui répétait un chant religieux saisissant de beauté… Il devenait de plus en plus difficile de croire qu’un lieu d’où émanait une telle harmonie pouvait avoir été crée de la seule main de l’Homme. Tout donnait l’impression qu’une intervention divine avait rendu sa création possible.

Fiona dut pourtant se reprendre et se rappeler qu’elle n’était pas venue pour admirer l’œuvre de l’Ordre Céleste, mais pour quelque chose de bien plus important. A cette heure ci, le Temple n’accueillait que peu de monde. Il serait donc facile d’y trouver le Haut Prêtre, où du moins, quelqu’un qui pourrait lui indiquer l’endroit où il résidait. Ne souhaitant pas perdre plus de temps que nécessaire, la jeune duchesse s’enquit auprès d’un moine occupé à allumer des cierges.

- Pardonnez moi, savez vous où se trouve le Haut Prètre ? Il m’a donné rendez vous aujourd’hui même.

Tout d’abord suspicieux, le vieil homme maigrelet comprit rapidement qui était son interlocutrice. La présence d’un colosse blond tout droit venu des royaumes du Nord à ses cotés lui avait certainement mis la puce à l’oreille.

- Ah, vous devez être la fille du Duc Harald Von Trotha ! Son excellence nous a informé de la nouvelle de votre visite. Il vous attend à son étude. Permettez moi de vous y accompagner.

La jeune duchesse hocha la tète. De toute évidence, son nom de famille lui garantissait une bonne réputation au sein de l’Ordre. Ses membres la traitaient déjà avec respect alors qu’ils ne connaissaient rien d’elle. Cela changerait certainement qu’ils savaient à quel point ses réflexions et ses passions étaient contraires aux dogmes qu’ils suivaient. Fiona ne put s’empêcher de se sentir hypocrite de par sa seule présence dans le cœur d’une religion pour laquelle elle n’avait aucune affection.

Tandis qu’elle traversait les hauts couloirs menant à l’étude, Fiona s’imagina à quoi pouvait ressembler ce Valrand, dont tout le monde parlait tantôt avec crainte, tantôt avec révérence. Tous le savaient puissant, capable de faire passer des lois forçant l’obéissance à une série de préceptes que Fiona trouvait liberticide, en particulier pour ce qui concernait la place des femmes dans la société. On devait à ce Haut Prêtre, entre autres, une diminution drastique des pouvoirs de la reine qui, depuis une décennie, ne pouvait plus gouverner sans la surveillance d’un conseil uniquement composé d’hommes nobles, dont la moité étaient fidèles à l’Ordre.

Sachant cela, la jeune femme songea qu’elle aurait sûrement à faire à un vieil homme repoussant et agressif, profitant de sa position à la tête de la plus grande religion du monde éclairé pour laisser libre court à son aigreur. Elle jugea qu’il serait bénéfique de commencer dès à présent à s’armer de patience. Il était difficile de dialoguer avec une personne qui vous considérait comme inférieur par défaut.

Fiona sut qu’elle était arrivée avant même que le moine s’arrête : cette grande porte de marbre aux délicats ornements ne pouvait qu’abriter un personnage important. Le guide frappa trois coups sur le heurtoir, puis partit discrètement lorsque la porte s’ouvrit.

L’étude du Haut Prêtre était généreusement éclairé par trois fenêtres verticales. Un bureau de bois laqué trônait au fond de la pièce. Les murs y étaient couverts d’étagères, sans doute remplies d'essais théologiques. Une fois entrée, la jeune duchesse sentit la porte se fermer lourdement dans son dos. En se retournant, elle remarqua que l’homme qui lui avait ouvert était un garde armé d’une épée longue, couvert d’un plastron d’acier luisant.

Le Haut Prêtre Valrand se trouvait debout, face à la fenêtre centrale. Il se retourna dans la direction de son invitée, qui put enfin le voir en personne.

L’image du vieillard grossier qu’elle s’était construite s’évanouit à la seconde où elle posa les yeux sur cet homme. Il était bien plus jeune que ce à quoi elle s’était attendue, et bien plus agréable à l’œil : son visage avait le genre de beauté qui demandait un examen attentif avant de pouvoir l’apprécier. Il lui rappelait celui des faunes imprimés dans ses livres de contes, aussi terrifiants qu’attirants. Fiona se mit à comprendre pourquoi ce personnage inspirait de si forts sentiments. Elle même se sentit intimidée en sa présence.

Le Haut Prêtre s’approcha de la jeune duchesse. Cette dernière put apprécier la finesse de son habit : une longue tunique blanche au haut col, parée de fines broderies de fil d’or, irradiant de lumière. Un tel vêtement faisait ressortir la noirceur de ses cheveux et le bleu d’acier de ses yeux.

- Soyez la bienvenue, Mademoiselle, la salua t’il après s’être incliné, la main sur le cœur. Je vous remercie d’avoir accepté mon invitation. J’ose espérer que notre cité ne vous a pas semblé trop labyrinthique.

- Non, votre Excellence, répondit poliment Fiona, agréablement surprise par les manières et la douce voix de son interlocuteur. Je n’ai pas eu tant de mal à trouver le Temple.

- Le contraire m’aurait étonné, et quelque peu chagriné. Ce lieu doit être accessible pour tous les fidèles. Il serait fâcheux que de simples rues fassent obstacle à la Foi.

Fiona resta silencieuse, se contentant d’un sourire faussement approbatif. Elle ressentit une pointe de honte, ce qui l’étonna fortement. Une partie d’elle aurait souhaité pouvoir partager cette opinion, ne serais ce pour avoir quelque chose à répondre.

- Mais vous devez vous demander pourquoi j’ai voulu m’entretenir avec vous, reprit le Haut Prêtre, rompant ainsi le silence. Je ne tiens pas à vous laisser plus longtemps dans le noir, rassurez vous. J’ai toutesfois une question à vous poser, si vous le permettez ?

La jeune femme se rendit compte un peu tardivement que Valrand s’était rapproché d’elle. Elle sentit qu’Ullrich s’était avancé d’un pas dans son dos, ce qui voulait dire qu’une distance de sécurité menaçait d’être franchie. Fiona s’était concentrée trop fortement sur le visage du Haut Pretre.

- Bien sûr, votre Excellence.

- Le prince Théandre et vous même êtes vous devenus proches ?

Fiona ne sut quoi répondre sur l’instant, se demandant ce que Valrand impliquait par le terme « proches ».

- Nous nous voyons tous les jours, mais nous ne nous connaissons que depuis peu de temps. Malgré cela, je pense que nous nous entendons bien.

- C’est un début rassurant, commenta le Haut Prêtre. J’imagine bien qu’il vous faudra davantage de temps pour développer un lien fort avec son Altesse, mais si vous pensez qu’il a de l’estime pour vous, vous êtes sur le bon chemin. Je peux donc en venir au sujet qui me préoccupe.

Valrand marqua une pause pour chercher ses mots. Fiona sentit que son cœur s’emballait. Elle espérait que leur conversation ne provoquerait pas une confession maladroite sur l’état de santé de la Reine.

- Vous avez sans doute appris que je ne suis pas le bienvenu au palais. Pour une raison qui m’échappe, sa Majesté m’y refuse l’accès. Je ne peux dialoguer avec les membres de la famille royale seulement par le biais du seigneur Isilbert, qui a également proposé ses services en tant que précepteur auprès du Prince. Or, il se trouve que cette proposition à été refusée, ce qui veut dire que son Altesse ne bénéficie pas d’un enseignement religieux. De toute évidence, sa Majesté est la seule à pouvoir juger de l’éducation de son fils, mais je trouve qu’il est fort dommage de priver ce jeune homme de guidance spirituelle, surtout à un age où les questionnements sont nombreux.
Si cela vous convient, j’apprécierai grandement que le prince puisse communiquer avec l’Ordre grace à vous. Je sais que sa Majesté ne pourra s’opposer à ce que vous visitiez le Temple. Je sais également que votre père serait ravi que nous passions du temps ensemble. Nous pourrions voir cela comme un arrangement mutuel. Qu’en dites-vous ?

Ébahie, la jeune duchesse eut beaucoup de mal à comprendre ce que le Haut Prêtre attendait exactement d’elle. Son idée de transmettre son enseignement à Théandre par son biais cachait peut être d’autres intentions. Cela lui paraissait peu sécurisant… d’après la Reine, l’Ordre Céleste ne souhaitait rien d’autre que sa chute. En aidant son chef à communiquer avec l’héritier du royaume, Fiona craignait de devenir un élément d’un complot auquel elle n’avait jamais demandé à prendre part.
Pourtant, la jeune duchesse ne souhaitait pas se laisser dicter sa conduite par des non-dits, des zones d’ombres qui l’encourageait sans cesse à prendre garde où elle mettait les pieds. Si elle voulait davantage de liberté dans ce nouveau royaume, il lui faudrait tout d’abord exiger davantage de clarté.

- Vous souhaitez donc que je devienne l’intermédiaire entre son Altesse et vous même, est ce bien cela, votre Excellence ?

- Tout-à-fait.

- Attendez vous de moi que je vous livre des informations sur sa Majesté ?

D’abord surpris par cette question, le Haut Prêtre se mit à sourire. Fiona eut bien du mal à décrypter les pensées derrière une telle expression, tant elle lui trouvait de charme.

- Je n’oserait demander une telle chose de vous, Mademoiselle. Même si je me désole souvent de ne plus avoir de nouvelles de ma cousine, c’est bien l’état de son fils qui me préoccupe. Soyez sans crainte : je ne vous demanderai rien qui puisse nuire à la famille royale. Je vous en fait la promesse devant le Ciel.

Pour une personne fidèle à l’Ordre, une telle promesse venant du représentant de la foi, l’être unissant les voix divines et l’humanité, aurait valeur de vérité absolue. Seulement, Fiona n’accordait que trop peu d'importance à cette religion pour croire aveuglément son chef. Malgré le pouvoir et la prestance manifeste dont il disposait, il restait un homme, avec tous les défauts que cela impliquait. Hélas, il ne serait pas simple de lui exprimer un refus sans risquer de faire chuter la réputation de sa famille au sein de l’Ordre. Son père ne lui pardonnerait jamais cela. « Ça, encore moins que le reste... »

- Je vous crois sur parole, votre Excellence. Seulement, je ne suis malheureusement pas assez proche de son Altesse pour qu’il puisse me considérer comme sa confidente. Qui plus est, je ne peux garantir qu’il exprime le souhait de communiquer avec l’Ordre Céleste. Il semble être un jeune homme réservé, peu enclin à exprimer ouvertement ses inquiétudes. Cependant, s’il exprime un tel souhait, je pourrai accepter votre proposition sans crainte de trahir sa confiance.

Fiona avait redouté que Valrand ne se sente blessé par son refus. Même en l’exprimant de la façon la plus polie possible, il était souvent difficile de faire accepter son point de vue aux hommes puissants, son père, le Duc, en était la plus belle illustration. Pourtant, le Haut Prêtre se contenta d’une légère moue de déception, puis répondit avec sérénité :

- Je comprends. Il est bien plus important que son Altesse trouve en vous une compagne fidèle, qui saura le conforter dans ses moments de doute… Fort bien. Nous attendrons la décision du Prince, en ce cas.

Valrand s’inclina de nouveau afin de clore leur conversation. Fiona fit de même, puis tourna les talons en direction de la sortie.

- Une dernière chose, je vous prie, Mademoiselle.

La jeune duchesse se retourna. Le haut prêtre avançait dans sa direction, essayant cette fois ci de se maintenir à une distance raisonnable.

- Je suis conscient que notre Ordre et le palais ont de nombreux désaccords, et que le monde nous voit comme des ennemis. Cependant, je souhaite pouvoir vous montrer que je n’ai pas abandonné la famille royale à son sort. Si son Altesse rencontre la moindre difficulté, je serai présent pour lui venir en aide. Ceci est également valable pour vous.

A nouveau, un sourire. Même si elle ne connaissait pas cet homme et ne souhaitait pas lui accorder sa confiance si rapidement , Fiona eut le réflexe de lui rendre, tout en le remerciant pour sa générosité.

Après s’être inclinée une dernière fois, la jeune femme retourna sur ses pas, d’un rythme aussi précipité que les battements de son cœur.

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