Chapitre 30- Cilanna

12 minutes de lecture

Cilanna

—Fuyez !

Les deux sœurs se consultèrent du regard. Fuir ne résoudrait rien. Elles seraient traquées toute leur vie durant. Peut-être devraient-elles même s’exiler sur les Iles des Glaces ou sur le Roc des Montagnes, une île réputée pour les quantité de roches qu’elle abritait. Vivre comme des mendiantes de coutures ou d’artisanat alors qu’elles étaient formées à la régence ? Un échange silencieux s’établit entre les triplés tandis que Chrysentia les pressait de cous.

—Nous ne leur échapperons jamais assez vite, décréta Maleïka en jaugeant la foule qui les talonnait.

Leur titre de Reine se jouait. Si elles s’enfuyaient, les trois femmes y renonceraient.

—Nous devons parlementer.

—Que voudrais-tu leur dire ? S’enquit Freya qui, les muscles nerveux, ne demandait qu’à bondir.

Etait-ce la louve ou la sœur qui désiraient agir ainsi ? Cilanna préférait ignorer la réponse.

—Nous ne pouvons nous battre, nous n’avons rien.

La Reine se tourna vers Chrysentia. Son cœur battait contre les os de sa cage thoracique. Chaque coup de tambour lui rappelait sa peur.

—Il nous reste une arme.

Cilanna observa ses sœurs tandis que des villageois de faisaient insistants. Elle devait le faire. Maintenant.

—Cessez de courir. Nous n’y gagnerons rien. Habillez-vous et laissez-moi parler.

Freya et Maleïka ajoutèrent le geste à la parole. Les hommes les encerclèrent, pointant leurs lances, leurs fourches, leurs piques sur les quatre femmes et le chasseur.

—Nous savons ce que vous êtes sorcières !

—Y a plus personne pour vous protéger, cria une femme.

—Vous êtes les Agkars, bandes de putains ! Admettez-le.

—Oui, nous le sommes, répondit prudemment Cilanna en montrant les mains comme si elle dressait une bête sauvage.

—Pourquoi z’avez tué mon frère ? Il a fait quelque chose de méchant ?

C’était la voix d’un garçon, cinq ans peut-être. Il avait dû suivre la foule une fois le sortilège rompu. Cilanna se demandait ce qui avait mal tourné. Elle repoussa l’interrogation au fond de son esprit. Le moment était mal choisit pour y penser.

—Nous n’avons tué aucun d’entre vous de notre plein gré.

Inutile de le nier, le temps venait de s’exprimer très clairement, sans éloquence subtile, sans tournures agréables à l’oreille, sans apprêt.

—Les Agkars prennent notre corps une semaine par mois, parfois plus, parfois moins. Nous oublions ce qui s’est passé. Nous ignorons qui nous tuons et pourquoi nous le faisons.

—Et ça vous rend plus légitime, peut-être ? Menaça une vieille femme édentée.

—Non et nous regrettons ces actes mais nous ne pouvons les stopper.

—Combien y en a des comme vous ?

—Il n’y a que nous trois.

—Pourquoi on vous croirait ?

Cilanna se força à inspirer, à demeurer droite et stoïque, je vous l’accorde. Ne reconnaissez-vous pas la vérité dans mes paroles ?

La vieille l’examina.

—Et qu’est-ce que vous voulez que je fasse de votre vérité ? Si vous voulez mon avis, vous pouvez la mettre dans fion, là elle sera à sa place !

—Ne vous a-t-on pas donné assez de quoi vivre ? Nous nous sommes appauvris pour vous aider. Au nom de notre Bonté, croyez-nous.

Suppliait-elle ces gueux ? Oui, ça y ressemblait. Elle imaginait Maleïka se crisper. Freya enveloppa ses doigts crispés dans ses mains. Les paysans pouvaient croire à un geste de soutien fraternel et pourtant la jeune femme se retient de s’arracher de cette étreinte.

—Z’entendez-ça, vous autres ? Ils appellent les deux pièces qu’ils nous offrent de la Bonté. C’est bien des paroles de Roi. Croient tout savoir quand ils ont jamais vu le monde. Regardez leurs mains ! Elles sont blanches et propres. Jamais je n’ai eu d’aussi beaux ongles a cet âge. Je cultivais la terre et nourrissais ma famille à la sueur de mon front, moi. J’vivais pas dans un château assis le cul au chaud. Dites-moi, madame la Reine, que vaux votre soi-disante Bonté quand d’autres crèvent par votre faute.

Cilanna chercha ses mots mais Maleïka perdait patiente. La jeune femme tentait de tempérer les esprits qui s’échauffaient.

—Nous voulons aussi leur mort, trancha Cilanna. Et nous l’aurons.

—Ouais, en vous tuant. Pour payer vos crimes.

—Et qui placez-vous sur le trône ? Vous ne créerez rien d’autre que des émeutes. Ce sont les Agkars qu’il faut tuer.

—Où est la différence ?

—La différence est que nous sommes maudites par la lignée de notre Mère. Deux fois.

Du coin de l’œil, Cilanna assistait à la réaction de ses sœurs. Elle espérait qu’elle ne leur en voudrait pas.

—Notre mère était une Agkar, elle aussi. C’est d’elle que nous vient ce sang maudit. La seconde a eu lieu lors de notre baptême.

—Vous cherchez à vous en tirez mais vous n’échapperez pas à la mort.

—Taisez-vous, gronda Cilanna d’une voix forte. Je suis encore une Reine.

Elle se sentit si peu régente en cet instant alors que des Simples critiquaient ses gestes au milieu de la forêt.

—Nous avons reçu des aptitudes, résuma la jeune femme. Freya sait manier la plupart des armes et défend notre pays. Maleïka connait la politique qui permet de conclure la paix ou d’éviter des guerres connues sous le nom de massacre. C’est grâce à elles, à nous que vous avez encore des terres. Pour ma part, je suis douée dans les arts. Une sorcière s’est invitée à notre baptême pour nous maudire. Pour un oubli, nous serons condamnées à mort le jour de notre vingt-sixième anniversaire, dans un mois.

—Vous récoltez ce que vous semez, bougonna un homme.

Cilanna le fit taire d’un regard appuyé. Le visage de ses sœurs pâlit. La jeune avait eu de la chance. Aggo le lui révélait à l’envers.

—Une fée a … réussi à modifier la malédiction. De mortes nous sommes passées à un sommeil d’une centaine d’années.

Les yeux de Maleïka faillit sortir de leurs orbites tant ils étaient écarquillés.

—Pourquoi vous nous racontez ça ?

—Une deuxième malédiction a pour but de neutraliser la première. Une fois que nous dormirons, les Agkars disparaitront. Nous nous sommes transformées pour la dernière fois.

La tête de la vieille pivota sur son maigre cou pour consulter les villageois. Elle rappelait à Cilanna une chouette. Après quelques acquiescements, elle fixa sur les trois sœurs un œil torve.

—Qui payera pour les morts ?

—Nous promettons des compensations pour chaque famille endeuillée.

—Ce va faire beaucoup d’argent, renchérit la vieille avec l’ombre d’un sourire.

Sourire particulièrement effrayant car ses lèvres disparaissaient sous la chair ridée qui surplombaient sa bouche.

—Il n’y a rien à tirer de leurs cadavres, ronchonna la femme oiseau. Elles promettent des subventions et dans un mois, elles seront comme mortes. Venez nous autres.

—On devrait au moins en tuer une. Au moins pour gager l’argent.

—La ferme, Jarod.

Si la vielle n’acceptait son titre de chef, elle n’en n’était pas moins un.

—Quand aurons-nous notre or ? Demanda un autre.

—Lorsque nous réunirons assez de fond pour vous le donner.

—De l’argent ? Où est-il celui que vous nous avez promis une fois que vous avez pris la tête de la Reigaa ?

Cilanna consulta ses sœurs d’un coup d’œil méfiant. Visiblement, elles ignoraient de quoi ils parlaient.

—Jarod, le rabroua la vieille. Nous Reines l’ont promis, nous l’aurons.

—Non, s’énerva-t-il. J’en ai assez d’être pris pour un mouton.

—Vous duc ne vous ont-ils rien donné ?

Le cheminement de l’argent était simple. La monnaie qu’elles recevaient était répartie selon les quatre seigneurs et la pauvreté qui sévissait sur son domaine. Le seigneur le versait ensuite aux comptes qui gouvernaient en tant que vassaux. Les ducs, les plus petits nobles, n’exerçaient le pouvoir que sur quelques villages, champs et forêt. Une fois leurs récoltes semées et les chasses bonnes, l’échange s’interagissaient dans l’autre sens. Les impôts remis aux Reines permettaient de redistribuer leurs richesses aux populations dans le besoin et n’en garder qu’une maigre part pour couvrir leurs frais.

—Les nobles s’enrichissent sur votre dos, mes Reines. Peu sont les Simples comme qui recevront la moindre pièce et pourtant les impôts se font plus lourds chaque année. Si vous désirez cherchez la cause de la pauvreté du royaume, baissez le nez et vous trouverez les fautifs.

—Vous aurez vos richesses en temps et en heure. Les nobles vous dédommageront.

—Nous l’espérons. La mort et le sommeil ne sont que des mots cousins, menaça la vieille femme.

Cilanna ne releva pas. Il aurait été stupide de le faire alors qu’un compromis venait d’être signé.

—Venez.

La vieille tourna les talons et s’engagea dans les bois sombres, sans craindre la neige. Les quelques nobles de leur propre cortège s’en retournèrent à leurs tentes. Cilanna voulut les rappeler, exiger des comptes mais une lassitude l’envahit. Après cette intense confrontation ou le gain ne fut pas moins que leur vie, la fatigue de la transformation la saisit. Après s’être exprimée pour des paysans, elle le devrait aussi à ses sœurs.

Dans un mouvement de balancier, la faux d’Oron traça une ligne dans la neige. La tension et l’incrédulité régnaient entre les trois sœurs et Cilanna eut la brusque envie de rejoindre le chasseur qui trouvait le moyen d’être à la fois présent et invisible à cet échange.

—C’est une plaisanterie, espéra Maleïka.

—Tout ce que j’ai dit est vrai.

—Etais-tu au courant ? Demanda Freya à Chrysentia.

Elle acquiesça. Selon la version officielle, Cilanna l’avait mise dans la confidence. La sorcière avait eu le bon sens de feindre l’étonnement et le désarroi bien qu’elle n’ignorait rien.

—Nous allons donc dormir pendant cent ans ?

—Et les Agkars mourront avec la malédiction, murmura la guerrière.

Cilanna discerna une once de tristesse dans le ton de sa sœur.

—Oui et oui.

—Comment l’as-tu su ?

—Aggo m’a demandé ce que je comptais faire pour après.

Elle plia l’index et le majeur pour imiter des guillemets et son timbre flancha sur le dernier mot.

—Aggo ? S’étonna Freya.

—L’après ? Renchérit Maleïka en même temps.

—Aggo pendait que nous le savions déjà. L’Après signifiait notre sommeil.

Cilanna soupçonnait la sorcière de quelques sournoises manigances mais elle eut l’intelligence de se taire. En réalité, la sorcière s’était alliée à Aggo. Implanter des faux souvenirs dans son esprit lui demandait force et concentration. Ensemble, ils décidèrent de révéler leur secret à la douce Reine. Le conseiller était le seul en qui Chrysentia plaçait une confiance aveugle. Dévoué et loyal jusqu’à la mort, le remord la rongeait de se servir de lui ainsi.

—Si nous dormons, personne ne gouvernera plus la Reigaa. Je refuse de laisser les nobles prendre nos place, tempêta Maleïka.

—Aggo m’a proposé son aide pour établir un gouvernement. Tu as confiance en lui, n’est-ce pas ?

Elle s’adressait à Freya. Celle-ci se contenta de hocher la tête mais une autre question la taraudait.

—A quoi servirons-nous lorsque nous nous réveillerons ? Nous aurons près de cent trente ans ! Si nous ne sommes pas mortes d’ici-là, nous serons vi vieilles et flétries que nous mourrons dans l’heure.

—Je ne pense pas que vous veillerez, intervint Chrysentia. Vous corps auront la même stature avant et après le sommeil.

Maleïka pinça l’arrête de son nez.

—Trop d’événements surviennent en même temps. J’ai la migraine.

—Les Agkars découverts, le duel, les nobles qui nous trompent depuis le début, et ces cents années de sieste, énuméra Freya.

—Comment Aggo compte-t-il construire ce gouvernement ?

—J’en prendrai la tête, proposa Chrysentia. Je resterai au château pour surveiller vos corps.

Alors qu’elle proposait cette idée, elle fixa Cilanna. Cette dernière se contenta de hocher la tête.

—Je me sentirai plus rassurée si une personne de confiance nous gardait à l’œil.

—Ils se douteront de quelque chose s’ils te voyaient sans vieillir.

Un sourire fendait le visage de la sorcière.

—Le sortilège des Agkars sera brisé, je récupérerai la totalité de mes pouvoirs. En tant que professionnelle de la transformation, il me sera aisé de modifier quelque peu mon apparence.

—Ne prends aucun risque inutile, prévint Cilanna.

—Je suivrai l’avancée de la création du gouvernement d’Aggo.

—Il n’assistera qu’à une infime partie, insista Maleïka. Est-ce vraiment ce que nous souhaitons ? Pourquoi Aggo s’est-il tout de suite proposé pour cette régence ?

Puis, se tournant vers Cilanna.

—Il te l’a immédiatement proposé, non ?

Sa sœur hocha la tête.

—Cela ne vous semble-t-il pas étrange, cet empressement ?

—Viens-en au fait, Maleïka. Tu as peur qu’il usurpe le trône ?

—Non, il l’a déjà fait. C’est son plan qui me fait peur. S’ils refusent de nous rendre ce qui nous appartient ?

—Je veillerai au choix des membres, assura la sorcière.

—Aggo nous a toujours été loyal, gronda Freya. A notre père puis à nous. Il n’a aucune raison de nous trahir, d’autant plus qu’il sera mort lorsque nous nous réveillerons.

Le mot mort planait entre les quatre femmes. Les Reines assimilèrent lentement que toutes les personnes qu’elles auront connu disparaitront dans un mois. Cilanna nota le regard que Freya lança un chasseur. Un regard sombre qui masquait ses sentiments.

—Nous ne connaitrons plus le monde dans lequel nous nous réveillerons.

—Tous ceux qu’on a connus seront morts.

La jeune femme accusa le coup bien que son cœur se serra. Elle n’avait à se plaindre. Chrysentia serait toujours là à son réveil, aussi jeune et belle qu’elle l’était aujourd’hui. Leurs regards se croisèrent. Elles resteraient ensemble. Aucune des deux femmes ne troubla le silence qui s’installait. Leurs pensées vagabondaient vers leurs proches qu’elles ne reverraient plus, ne salueraient plus.

—Pourquoi ne pas nous l’avoir dit plutôt ? L’incrimina Freya.

—Aggo ne le souhaitait pas. Il disait que vous aviez assez de problèmes sans que je n’en rajoute un de taille.

—Il n’a pas tort, dit Maleïka pensive.

—Il ne nous reste plus que trois semaines, réfléchit Freya. Deux ou trois jours chez Shagal et huit, neuf jours pour retourner à Valgur Raal. Quand créerions-nous ce gouvernement ?

—Je m’en occuperai, déclara la sorcière.

—Dans ce cas, il ne nous reste plus qu’à rebrousser chemin.

Freya fit mine de partir.

—Un instant, reprit Maleïka. Comment est-ce que les villageois ont découvert notre secret ?

—Ça n’a plus d’importance, soupira Cilanna. Le mal est fait.

—Une villageoise a surpris la deuxième transformation et a prévenu ses proches. Le reste, vous connaissez, répondit Chrysentia.

—Pourquoi n’étais-tu pas là ? Pourquoi le sort n’va-t-il pas fonctionné jusqu’au bout ?

La sorcière se massa les tempes.

—Je n’arrivais pas à vous trouver. L’enchantement cesse vers le milieu de la transformation. C’est à ce moment-là que la petite a dû vous soir. Quant à moi, je n’ai aucun lien avec vous, je ne sais pas où vous vous trouvez ni même quand vous redevenez précisément humaine.

—Pourtant tu as toujours été présente à Valgur Raal

—Et je perdais ma journée à vous attendre. Pourquoi vous reveniez toujours au même endroit, je pense qu’indirectement l’Agkar peut se connecter avec l’esprit humain. C’est pour cette raison que vous ne me tuez pas.

—J’étais certaine de t’avoir vu ! S’exclama Cilanna en se tournant vers le chasseur. Je savais que je n’hallucinais pas.

Devant la mine interrogative de ses comparses, elle expliqua :

—Il me semblait qu’il nous avait suivies une fois.

Freya posa sur le chasseur un regard cuisant puis se détourna en silence.

—Où est le camp ?

—Avance tout droit. Lorsque tu tomberas sur trois buissons, tournes à droite.

La guerrière s’engagea sur le chemin, les épaules basses. Oron la suivit en veillant à laisser quelques pas entre eux. Maleïka compléta la file indienne.

—Nous n’avons pas à nous plaindre, déclara Cilanna. A mon réveil, tu seras toujours là.

—Deux femmes maudites ont le droit d’être ensemble.

—Maleïka n’a personne qui pleurer. J’ai de la peine pour Freya. Toute son identité s’est construite avec l’Agkar pour cette époque-ci. La louve en elle disparaitra comme Oron mourra avant qu’elle ne se réveille.

—Pas forcément.

Cilanna se tourna vers la sorcière.

—Je n’ai pas pu être honnête avec Freya car Maleïka m’inquiète depuis quelques semaines. J’ignore ce qui se passer dans sa tête. Une âme maudite peut renoncer à sa malédiction. En ce cas, elle restera une sorte d’Agkar toute sa vie.

—Une sorte d’Agkar ?

—Oui, une situation assez similaire à la vôtre s’est déjà vue autrefois. Je n’y ai pas prêté attention car à l’époque, il s’agissait plus d’une rumeur pour rapsodes qu’une vérité fondée. J’ignore si cette croyance est vrai ; en tout cas, elle stipule que la première malédiction se modifiera mais personne ne sait comment.

—C’est à Freya de faire ce choix.

Cilanna enfonça son pied dans la neige. Elle ne se souvenait pas qu’elle puisse être si épaisse.

—Il a neigé, répondit Chrysentia en surprenant son regard.

—Je ne pense pas qu’il y ait un réel choix pour Freya.

—Moi non plus, Cilanna.

Quelques minutes plus tard, elle reprit ;

—Tu devrais peut-être te préparer à lui faire tes adieux.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire eclipse-de-lune ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0