Scène 1. Jour. Chambre. La mère et le père sont tous les deux dans la chambre, assis sur le lit.

La mère baisse les yeux : Tu seras bien heureux, puisque tu vas être père, un individu ayant engendré un ou plusieurs descendants, biologiques ou adoptés.

Le père se rapproche d'elle : Voilà qui m'est heureux, je vais être père, engendreur de descendants biologiques.

La mère, pose sa main sur son ventre : La petite graine à finalement germée, dans son pot d'argile.

Le père : L'argile est un matériau facilement maléable lorsqu'il est humidifié. Je n'y crois pas encore mais j'y croirais bientôt, je vais être père. Paternité, maternité, paternité, maternité. Materne, tiens, tu avais racheté des compotes aux dernières courses?

La mère : Non, il me manquait un seul centime, te rends-tu comptes? Un petit centime pour nos compotes. Je les préfère à la pomme vanille, même si pomme tout court me convient bien aussi. Toi, tu adores les parfums fraise et abricot, et tu détestes par dessus-tout la compote de pomme, c'est étonnant, de ne pas aimer la compote de pomme.

Le père, en quittant la chambre : Paternité, maternité, paternité, maternité. Paternité !

La mère, caressant son ventre : je t'arroserai bien souvent pour que tu pousses suffisamment, même si j'ignore ta durée de floraison. Bon, ce sont mes plantes que je devrais arroser, moi, elles commencent à piquer du nez. Un peu comme le taux d'indemnité pour nos vieilles personnes. Après tout, ça ne fait rien, je n'ai que trente ans, quatre mois et vingt jours. Mon mari lui, est un peu plus vieux, de trois mois, oh, ne t'inquiètes pas, ce n'est rien, une saison de plus.