Une arrivée sur les chapeaux de roues !

16 minutes de lecture

— Sam, mais qu’est-ce que tu fous ? Tu fais bouchon là !

Je tire tant bien que mal sur la lanière de mon sac à dos qui est coincé dans le compartiment au-dessus de ma tête, alors que les gens derrière moi, ainsi que ma meilleure amie commencent à perdre patience. Je monte sur le siège pour laisser le passage libre. Je déteste faire chier et encore plus être le centre d’intérêt. Je tire de toutes mes forces, brisant la lanière de mon sac, je perds l’équilibre, tombe en arrière et atterrit dans les bras de Raphaël.

— C’était moins une, me dit-il. Tu veux un coup de main ?

— Franchement ? Je veux bien. Je ne sais pas comment je me suis débrouillé, pour le fourrer là-dedans.

Je me décale et Raph attrape mon sac sans aucune difficulté.

— Il va falloir travailler tes biceps ma vieille, me dit-il avec un clin d’œil.

— Dixit celui qui a pris un ventre à bière !

— Toucher !

Je lui mets un coup d’épaule en lui pinçant le ventre et nous prenons la direction de la sortie, suivie de près par Apolline.

Nous venons d’atterrir à l’aéroport d’Aix en Provence où nous allons passer deux semaines de vacances bien méritées, après notre été mouvementé au boulot.

Si quand mes deux amis m’ont parlé de ce séjour, je n’étais pas vraiment chaude, je dois bien avouer qu’à l’heure actuelle, je suis bien contente de les avoir suivis. Je ne suis pas particulièrement fan des stations balnéaires, il y a beaucoup trop de monde au mètre carré, mais nous sommes début septembre et ils m’ont assurés que l’endroit serait plus calme. Et puis, j’ai un grand besoin de vacances !

Quand après avoir récupéré nos bagages, nous franchissons les portes battantes, j’ai le souffle coupé par la chaleur. Bon sang, nous allons mourir ! Je ne comprendrais jamais l’intérêt de mettre les clims à fond dans les endroits publics, le choc des températures à la sortie est juste affreux.

— Je vais récupérer la voiture de location, attendez moi là !

Raphaël tourne les talons en nous laissant avec le chariot à bagages. Nous sommes trois, mais nous avons autant de valise qu’une famille de dix personnes. Apolline est comment dit-on ? Une accros à la mode, une fondue de shopping ? Il lui a fallu presque une semaine pour préparer ses sacs, pour finalement décider qu’elle allait tout emmener. Et comme elle a refusé de payer le supplément bagage, je me retrouve avec la moitié de sa garde-robe dans la mienne. Nous avons passé la soirée d’hier à peser chaque chose pour équilibrer le poids. Je rigole encore de la prise de tête entre mes deux amis. Ils sont géniaux, mais totalement différents. En fait, ils se complètent.

Je connais Raphaël depuis la maternelle, mais nous sommes devenus amis au primaire lors d’une sortie scolaire. Plusieurs élèves de la classe se moquaient de moi et de mon nom de famille : Leprou j’ai eu droit à « le prout » toute ma vie durant et j’en avais l’habitude. Mais ce jour-là, je ne me souviens pas de la raison précise, mais leurs brimades m’ont énormément vexé et je me suis mise à pleurer. Raphaël s’est interposé et les as menacé de leur casser la gueule, nous devions avoir huit ou neuf ans. Déjà à l’époque, il était imposant et les autres se tenaient à carreaux. Depuis ce jour, nous ne nous sommes jamais quittés et plus personne n’a jamais plus osé s’en prendre à moi. Je souris en y repensant.

Quant à Apolline, nous nous connaissons depuis environ seize ans, quand elle est arrivée au secrétariat de la caserne. Son tempérament électrique m’a tout de suite plu. Elle a su s’imposer, dans cet univers plutôt masculin, grâce à son caractère. Là où moi, j’ai plutôt tendance à me faire oublier, à ne pas faire de vague, elle n’hésite pas à remettre ses messieurs à leur place. Il faut dire qu’elle possède de nombreux atouts et qu’elle sait parfaitement les mettre en valeur. Mais ce n’est pas une fille facile et elle a des principes.

Quant à moi, je suis plutôt calme et posé, je n’ai aucun caractère et j’ai tendance à me laisser marcher sur les pieds, sauf, avec ceux que je connais bien, surtout mes deux meilleurs amis. J’ai passé la plus grande partie de ma vie entouré d’hommes, je partage mon temps entre les saisons et mon volontariat à la caserne. On m’a toujours vu comme le garçon manqué, la bonne copine, celle à qui on peut tout raconter et ce rôle me convient. J’ai toujours fait passer les autres avant moi et cela m’apporte un sentiment de bien-être.

— On passe d’abord à la villa ? Me dit Apolline.

Je regarde la montage de valises devant nous avant de revenir vers elle.

— Ouais, je crois que c’est la meilleure solution. Si nous partons faire les courses maintenant, on ne pourra même pas mettre un rouleau de PQ dans le coffre.

Elle éclate de rire et je ris avec elle au moment où Raphaël fait son apparition. Je regarde la voiture en relevant un sourcil alors qu’il descend.

— Heu, j’ai comme un doute là, dis-je.

— Je sais, je sais, mais quand j’ai effectué la réservation, j’ai pensé à la facilité pour nous garer, pas que mademoiselle comptait emmener sa garde-robe complète !

J’éclate de rire, ces deux-là c’est comme chien et chat, ils passent leur temps à se charrier, mais toujours gentiment, il n’y a jamais de méchanceté dans leur propos.

— Excuse-moi monsieur d’être coquette !

— Tu n’as pas besoin de changer de tenue quatre fois par jour pour être belle et tu le sais très bien. Il va falloir que tu penses un jour à travailler sur ta faculté à prendre une décision.

— Mais je sais parfaitement prendre une décision !

— Faux, lui rétorque Raphaël. Tu en ai incapable. Et j’ai plein d’exemples à te donner si tu le souhaite.

— Et bien vas-y, je t’écoute !

Apolline croise les bras sur sa poitrine et le regarde droit dans les yeux. Ces deux-là passent leur temps à se chercher et moi à faire l’arbitre ! Raph me sort de mes pensées.

— Tous les matins il faut que nous choisissions ta tenue et tes chaussures, quand tu fais les courses, tu nous appelles quinze fois pour savoir quelle marque prendre…

— Je prends juste votre avis en considération, c’est tout, réplique-t-elle !

— Ben voyons ! Bon, donnez-moi un coup de main pour charger le carrosse.

Après avoir réussis à rentrer tous nos sacs dans la cacahuète qui va nous servir de véhicule durant les deux prochaines semaines, nous sommes enfin en route pour notre villa. Et nous avons même réussis à rentrer Apolline avec nous et c’était moins une. A quelque chose prêt, elle devait prendre les transports en commun ! Une idée qui d’ailleurs avait beaucoup l’air d’amuser Raph.

— Sam, tu peux me rentrer l’adresse dans le GPS s’il te plait ?

— Bien sûr.

Il me tend son téléphone où l’adresse est indiqué et je tape notre destination. Moins de vingt minutes de route du centre-ville, on ne devrait pas être trop mal situé. Trop proche, les locations étaient hors de prix, sinon il n’y avait que des appartements de disponible et cela n’était pas une option. Raph tient fermement à son barbecue, c’est l’un de ces grands plaisirs et la première chose qu’il ait acheté quand nous avons aménagé ensemble. Je n’ai vraiment pas à me plaindre de lui au niveau de la coloc. Il fait les courses, à manger et le ménage, il est définitivement bon à marier ! Mais il est comme moi, aucune de ses relations n’a jamais vraiment marché. C’est à croire que nous sommes maudit !

— Oh la vache ! S’exclame Apolline.

Je relève les yeux et aperçoit que notre chauffeur vient de se garer devant un grand portail en fer forgé noir.

— Tu es sûr que tu ne t’es pas trompé ?

Je regarde Raph en attendant sa réponse. Il se penche vers l’avant et semble examiner la bâtisse devant nous, qui soit dit en passant pourrait accueillir dix personnes au moins, en tout cas vue de l’extérieur.

— L’adresse est correcte et ça ressemble aux photos que le proprio m’a envoyés, mais j’avoue que je ne m’attendais pas à aussi volumineux.

Je descends de la voiture et ouvre le portail en grand avant de remonter. De toute façon nous devons ressortir faire le plein de provisions et accessoirement manger. J’ai une faim de loup ! Raphaël se gare devant l’entrée. Les murs sont blanc et les volets peint en bleu, des couleurs typique du sud de la France. Je peux compter six ouvertures au rez-de-chaussée, comme au premier étage, j’espère que le ménage est compris dans le prix de la location, sinon on va y passer des heures à la restitution des clefs. Le jardin est vaste et verdoyant, il ne me donne qu’une envie, c’est d’ôter mes chaussures pour fourrer mes orteils dans l’herbe. Tous les volets sont fermés et une boite à clefs trône devant la porte.

Après avoir récupérer le trousseau et déchargé nos valises, je crois qu’il est temps de repartir, nous ferons le tour de la maison plus tard.

— On va manger ? Il est déjà plus de treize heures trente et je meure de faim.

Tous les deux me regardent en souriant. Oui je sais, je suis un véritable estomac sur patte, je pourrais passer ma journée à manger, mais à côté de ça, je fais énormément de sport, ce qui compense.

— Quelque chose te fait envie en particulier, me demande Raph ?

— Ha non, pas de mac do, de kébab ou autre truc indigeste. Nous sommes en vacances, on peut prendre le temps.

Ma meilleure amie me connaît par cœur et elle sait que j’adore ce qu’elle appelle « la bouffe dégueulasse » et que Raph aussi. Elle, ce n’est pas qu’elle n’apprécie pas, mais la simple vue d’un hamburger lui fait prendre trois kilos et en ce moment c’est la période bikini, alors, il ne faut certainement pas que je compte la traîner dans ce genre d’endroit.

— Sinon, on va faire les courses et on cuisine au retour, mais je te préviens un truc rapide, hors de question de passer des heures dans la cuisine. Parce que comme tu le dis si bien, nous sommes en vacances ! Réponds dis-je.

— Ça marche et si vous voulez, je vous fais la cuisine, s’exclame t’elle !

Nous nous regardons avec Raph en nous demandant si c’est vraiment une excellente idée. Non pas que Apolline ne sache pas faire à manger, mais si c’est pour se retrouver avec trois feuilles de salade et deux rondelles de radis dans l’assiette, non merci. Moi, j’ai besoin de vraie nourriture, un truc qui puisse me faire tenir jusqu’au repas suivant. Elle nous regarde en plissant les paupières et passant de l’un à l’autre.

— Quoi ? Dites tout de suite que je ne sais pas cuisiner !

— Nous n’avons jamais dit ça, mais sans vouloir te vexer, nous avons un régime alimentaire qui diffère légèrement d’un lapin anorexique ! Lui dis-je.

— Ah ah ah, je suis morte de rire, me répond-elle, alors que j’explose de rire avec Raphaël.

— Aller les filles en route, parce que moi aussi je commence à avoir un petit creux !

Après quelques recherches sur le net et mauvaises rues emprunter, nous finissons par nous garer devant un supermarché qui, tout compte fait, n’est pas très loin de notre lieu de résidence. Il y a un monde fou, ce qui n’est pas très étonnant puisque nous sommes samedi. Je déteste faire les courses, c’est bien le truc qui m’horripile au plus haut point, je trouve que c’est vraiment du temps perdu. D’ailleurs, depuis que j’ai découvert le drive, je ne me sert presque plus que comme ça. Chacun un caddie en main, nous nous tenons devant l’entrée.

— Popo, tu t’occupes du petit déjeuner, Sam du déjeuner et je gère le dîner.

Nous faisons rarement les courses ensemble, mais quand cela se produit c’est notre organisation. Un truc que j’ai fini par trouver avec les années, pour justement gagner du temps.

— Bien mon capitaine !

Apolline se tient droite comme un i et se met au garde à vous, ce qui me donne vraiment envie de rire.

— Et le dernier à la voiture fait la vaisselle aujourd’hui, rajouté-je.

Je leur colle un peu de pression, parce que je les connais par cœur, ils adorent traîner dans les magasins et je n’ai aucune envie de devoir les attendre durant des plombes. Et comme je sais très bien qu’aucun d’eux n’aime faire la vaisselle, voilà de quoi les motiver à se dépêcher un peu ! Nous nous séparons et prenons chacun une direction différente. Je suis donc chargé des courses pour les déjeuners, nous avons décidé de faire des provisions pour une bonne semaine et ensuite nous aviserons de ce qu’il faut racheter ou pas. Je déteste gaspiller et je suis passé maître dans la réalisation de plat fait à base de reste. La bouffe ça coûte cher et la surconsommation ce n’est pas bon pour la planète !

Trente-cinq minutes plus tard, je suis en train de faire la queue à la caisse, je regarde autour de moi et je n’aperçois aucun de mes amis. Je suis certaine qu’ils sont encore à l’intérieur, personne ne m’a jamais battu et ce n’est certainement pas aujourd’hui que cela va commencer. Je décharge tous mes achats sur le tapis roulant, voilà pourquoi je n’aime pas du tout ça. Il faut tout mettre dans le caddie, pour tout poser à la caisse, pour tout remettre dans le chariot, puis dans la voiture, pour enfin finir par tout ranger à la maison. S’il pouvait inventer un système de scannage directement dans le caddie, cela nous ferais gagner un temps fou !

Je suis en train de récupérer mes achats quand j’aperçois Raphaël, mais toujours aucune trace d’Apolline. Heureusement qu’elle a hérité du petit déjeuner, sinon, on en avait jusqu’à ce soir. J’active un peu le mouvement, parce que mon ami a eu la chance de tomber sur une caisse complètement vide.

Je règle mes achats au coude à coude avec Raph et je me dirige vers la sortie, lui sur mes talons. J’ai la voiture en ligne de mire, Apolline appuyé contre le coffre. Dites-moi que je rêve, ce n’est pas possible qu’elle ait déjà fini ! A notre approche, elle se met à rire. Il faut dire que nous nous sommes mis à courir tous les deux, histoire d’arriver en premier et je n’ai aucunement l’intention de laisser Raph me couper l’herbe sous le pied !

Et au moment où je crois avoir gagné, la roue de mon caddie se plante dans quelque chose m’arrêtant net dans ma course. Le chariot se renverse et je finis sur les fesses, c’est bien ma veine.

Pourquoi faut-il que ce soit toujours sur moi que cela tombe ?

Pourquoi je n’ai jamais de chance ?

Le contenu de mes achats se retrouvent éparpillés sur le sol, Apolline est morte de rire alors que Raphaël lâche son caddie et se dirige vers moi.

— Ça va ? Rien de cassé ?

— Ouai, ouai, ça va, c’est juste ma fierté qui vient d’en prendre un coup !

Il m’aide à me redresser, nous récupérons les paquets et montons en voiture. Me voilà donc de corvée de vaisselle. Bon, pour être tout à fait honnête, je m’en fiche, cela ne me dérange pas, c’est juste que je n’aime pas perdre et encore moins contre eux.

En arrivant à la villa, Raphaël se porte volontaire pour faire le repas de midi, enfin plutôt de quinze heures pour être exact. Je monte ma valise en prenant le temps de faire le tour des lieux. Le rez-de-chaussée dispose d’une cuisine spacieuse et moderne ouverte sur la salle à manger et le salon, des toilettes et un cellier avec machine à laver. Une porte fenêtre donne sur la terrasse à l’arrière du jardin avec tout ce qu’il faut dessus. Salon de jardin et barbecue, de quoi ravir mon ami. Une piscine et quelques transat complètent l’ensemble.

On va être pas mal, c’est moi qui vous le dit !

A l’étage, il y a cinq chambres et deux salles de bain, et bien, une chose est sûre, nous ne serons pas à l’étroit !

Je pose ma valise au pied de mon lit et ouvre la porte fenêtre qui donne sur un grand balcon qui dessert toutes les chambres de l’étage, avec vue sur l’avant de la maison. Au loin, je peux apercevoir la mer Méditerranée et son eau cristalline. A vol d’oiseaux, nous ne sommes vraiment pas loin de la plage.

Pendant les vacances, j’ai prévu de faire toute sorte d’activités avec Raph, pendant que Popo se prélassera sur le sable. Notre amie n’est pas du tout du genre sportive, mais plutôt adepte du bronzage. Pour elle, les vacances se résument qu’à se prélasser et à dormir. Mais je compte bien lui faire découvrir quelques sorties.

Je redescend au rez-de-chaussée et rejoins Raphaël à l’extérieur.

— Bon qu’est-ce que l’on mange ? J’ai vraiment la dalle, dis-je.

— De la salade composée et des pilons de poulets, j’ai bientôt fini la cuisson. Vous avez juste le temps de mettre le couvert.

J’ouvre les placards de la cuisine à la recherche des assiettes et entreprends de mettre la table, quand j’ai une révélation.

— Quelqu’un a pris du pain ?

Raphaël me regarde en pinçant les lèvres, signe que non. Bon sang, un repas sans pain c’est comme une soirée sans apéro, un ciné sans pop-corn, un film sans le son ou encore un vélo sans selle, cela ne se fait pas ! Je soupire.

— Bon, je vais voir si je peux trouver une boulangerie ouverte, je n’en ai pas pour longtemps.

J’attrape les clefs de la voiture et file vers l’extérieur. Il est plus de quinze heures trente, normalement je devrais pouvoir trouver ça. J’ai justement repéré sur la route du retour une boulangerie pas très loin. En temps normal, j’y serai aller à pied, mais là je suis un peu pressé par le temps et si ça continue, je vais entrer en hypoglycémie !

Dix minutes que je tourne et impossible de trouver une place de parking, si j’avais su, je serai venue en marchant, ça m’aurait fait gagner du temps. Cette ville est vraiment infernale niveau stationnement. J’aperçois un petit morceau de place, vu la taille de la voiture ça devrait le faire, mais j’aurais probablement une roue sur le trottoir. Mais ce n’est pas grave, ce n’est pas comme-ci, j’en avais pour deux heures.

Une fois garé, je file d’un pas rapide vers la boulangerie qui se trouve dans la rue d’à côté et au détour de la ruelle, je vois beaucoup de monde sur le trottoir.

Dites-moi que je rêve !

Dites-moi qu’ils ne sont pas tous à attendre devant la boulangerie !

Ce n’est pas possible d’avoir si peu de chance, je suis maudite c’est sûr et certain ! Je me place dans la file d’attente et prends mon mal en patience en regardant l’heure tourner sur mon téléphone. J’envoie un texto à Raph, histoire qu’il ne se fasse pas de soucis. Il est toujours très protecteur avec moi, en mode grand-frère sans arrêt.

« Il y a un monde fou, je fais la queue, commençait sans moi, je fais au plus vite »

« T’en fais pas Popo à squatter la piscine et je l’a soupçonne de ronfler »

J’éclate de rire devant sa réponse.

« Alors tiens une bière au frais, c’est bientôt mon tour »

« Elle est au congèle qu’est-ce que tu crois ? Je te connais par cœur ! »

Je souris en rangeant mon téléphone au moment où la personne devant moi règle ses achats. Je m’avance vers le comptoir quand un mec me passe devant.

J’espère que c’est une blague ! Je suis quelqu’un de très patiente en temps normal, mais là, je meure de faim, alors ma patience à des limites. Hors de question qu’il me passe devant, surtout que cela fait presque quinze minutes que j’attends. Je lui tape sur l’épaule.

— Excusez-moi, mais j’étais là avant vous.

Il se retourne et me regarde de haut en bas, mais c’est quoi son problème ?

— J’ai l’impression que vous êtes en vacances non et vous ne m’aviez pas l’air pressée de lever les yeux de votre téléphone ! Alors vous pouvez bien attendre quelques minutes de plus !

Non mais je rêve, mais il se prend pour qui ?

— Que je sois en vacances ou non, ne change rien au fait que ce n’est pas votre tour. Alors vous faites la queue comme tout le monde, passer devant les gens sans y être invité, cela ne se fait pas.

— Mais je n’en ai rien à faire de ce que vous pensez !

Il se retourne et porte son attention sur la caissière qui le fixe avec de grands yeux.

— Deux baguettes, dit-il.

Ni bonjour, ni merde, habituellement, je laisserai courir, je ne suis pas du tout pour les conflit et il est vrai que je ne suis pas à deux minutes prêt. Mais la mauvaise éducation de ce type, mêlé au fait que mon estomac crie famine depuis plusieurs heures, me rend dingue. Je lui passe devant, pose trois euros sur le comptoir et m’empare des baguettes que la dame lui tend.

— Garder la monnaie, dis-je.

Je fais demi-tour quand une main se pose sur mon épaule.

— Mais vous vous prenez pour qui ? Ce sont mes baguettes.

Je me dégage de son emprise en le pointant du doigt.

— Pour qui moi je me prends ? Si vous êtes pressé, vous demandez gentiment. Et techniquement, puisque vous m’êtes passé devant, ce sont mes baguettes et pas les vôtres, de plus je les ai payées !

Je m’apprête à sortir, mais je me ravise et me retourne une nouvelle fois vers lui.

— Et apprenez donc la politesse, bonjour et merci, cela n’a jamais tué personne !

Je sors et me dirige vers ma voiture, je n’en reviens toujours pas du culot de ce type, je ne comprendrais jamais l’intérêt de se comporter de la sorte !

Quand j’arrive devant mon véhicule, je trouve un petit papillon accroché sur les essuie-glace, une amende !

Putain, sérieux ?

Les vacances commencent bien !

Annotations

Vous aimez lire Nelra ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0