Une mouche vint perturber la sieste d'un col blanc. Sa voisine, en pleine réflexion, lui servit un café tout en lui soufflant :

— J'ai mal à ma terre, en surface comme en profondeur. Que faire monsieur ?

— T'inquiète ! L'écocide que nous conduisons de main de maître, permettra de soulager ta douleur. On s'occupe de tout.

— C'est peu de le dire. Votre extractivisme intensif creuse notre propre tombe.

— Tu veux vivre d'amour et d'eau fraîche, avec les petits oiseaux ?

— Quel beau tableau vous brossez, vous voilà donc poète à votre tour ?

— Poète oui, seulement si je vends des millions d'exemplaires de mes oeuvres géniales.

— Im-bu-va-ble ! C'est ce que je ressens en vous écoutant.

— Issue de la nouvelle déconnomie, tu promeus la décroissance.

— C'est vrai que face à l'anthropocène, l'alarme tirée me donne des frissons. Pourtant, je garde l'espoir et j'ai confiance dans l'intelligence de l'être humain. Tout n'est pas perdu, dès lors où l'on cessera de glorifier le système financier dont vous êtes le fier représentant.

— Passe-moi le sucre.

Une mouche vint se noyer dans le café sans que l'homme ne s'en aperçoive. C'est seulement après l'avoir avalée qu'il vomit sur le tapis.