Le pot pourri
Comment pourrais-je oublier ce pot pourri sur la table du salon. J’ai toujours été fascinée par l’odeur des roses que ma babushka avait soigneusement posé au fond de ce pot en verre un peu tinté. Tous ces pétales orphelins, toujours et jamais seuls à la fois. Toutes ces couleurs devenues ternes m’attiraient. Je pouvais passer des heures à observer chaque pétale, chaque nuance, chaque parfum. Le pot pourri, plutôt grand, avait fait la rencontre avec toutes les roses du monde. Mort des fleurs, et mise sous verre de l’intemporel.
Passant du blanc au jaune, du rose pâle au rouge pourpre, les nuances se mariaient timidement.
Voilà maintenant un an que je fais mon pot pourri, et comme celui de ma babushka, mon pot pourri connaîtra toutes les roses du monde.
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