Amour juvénile

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— Regarde, on dirait un chat !

— Où ça ?

— Là, il est assis et il regarde vers le bas, indiqué-je en lui montrant du doigt.

Elle tourne la tête dans la direction et ses petits sourcils se défroncent quand elle aperçoit enfin la forme dans les nuages.

— Il est trop mignon ! s'exclame-t-elle en souriant.

Je la regarde, de ce regard qui veut tout dire. Ses lèvres rosées naturellement sont étirées dans un sourire pur et authentique que même son appareil dentaire n'arrive pas à gâcher. Au contraire, il lui donne cet air si candide qui m'a poussé à vouloir la protéger contre des ennemis invisibles qu'elle saurait très certainement vaincre elle-même. les éphélides qui parcheminent son visage me donnent envie de déposer une myriade de baisers sur sa peau de nacre. Sa chevelure de jais, flottant sur une mer verte, encadre ce magnifique tableau.

Je tends alors le bras pour enlever un brin d’herbe coincé dans sa chevelure. Elle frémis sous mon contact et je me sens observé : elle a posé ses yeux chocolat sur moi. Mes joues rougissent légèrement et un léger rire s'échappe de ses lèvres. Mon cœur s'affole comme à l'accoutumée.

Quel bonheur de faire rire l'être aimé.

Elle sait qu'un simple regard de sa part arrive à me déstabiliser et elle en joue. Même si je le pourrais, je ne voudrais pour rien au monde que ça s'arrête. J'aime me sentir vulnérable à ses côtés, lui faire comprendre que je n'ai pas peur de lui montrer qui je suis.

Elle reporte son attention sur le ciel à la recherche de nouvelles formes.

— Là, regarde ! s'écrie-t-elle en tendant son bras devant elle. On ne dirait pas un panda roux dressé sur ses pattes arrière ? Il lève celles de devant au-dessus de sa tête comme s'il voulait paraître plus menaçant.

— Ah oui. Il est vraiment trop mignon. À défaut que toi, tu le sois.

Elle ouvre la bouche, faussement offusquée et me jette une poignée d'herbe. Je ferme les yeux par réflexe mais elle n'a pas réussi à atteindre mon visage. Quand je les rouvre, son regard me lance des éclairs. Mais elle se calme aussitôt. Mes yeux trahissent bien trop ce que je ressens pour elle.

— Une sorcière ! m'exclamé-je en pointant du doigt le nez crochu cotonneux.

— Et là, les crocs d'un vampire. Et ici, un serpent ! Brrrr, ça fait peur.

Je glisse ma main sur la sienne pour la rassurer. Elle crochète son pouce au mien et commence à le caresser doucement. Mon corps entier est parcouru d'une décharge électrique mais pourtant, son geste m'apaise. Ce simple contact arrive à chasser toute pensées noires et mal-être.

— Regarde, on dirait Mme Grévy avec ses cheveux toujours dressés sur sa tête !

J'éclate de rire en voyant le nuage.

— C'est un peu nul de la voir même ici. Et puis, je ne suis pas vraiment sûr que ce soit elle. On dirait plutôt le visage d'un ange...

Elle se redresse brusquement sur son coude pour me regarder. Le lien entre nous est rompu, ce qui me fait aussitôt regretter mes paroles.

— Mme Grévy, un ange ? Tu délires, Sacha !

— Peut-être qu'au fond, elle est gentille...

Elle pousse un soupir à fendre l'âme et se rallonge, plus près de moi. Une mèche de cheveux bruns me chatouille l'épaule et si je tourne la tête, je pourrais y enfouir mon nez. Je suis sûr qu'ils sentent la vanille.

— Tu vois toujours le bien en chacun.

— Je ne peux pas croire qu'il y a une part de mal chez toi.

De nouveau, ses yeux marron me fixent.

— Tu n'en sais rien...

— Je le sais, un point c'est tout, la coupé-je.

Elle me sourit timidement avant de se replonger dans la contemplation du ciel.

— Il faudrait qu'on parte. Mes parents vont s'inquiéter si je rentre trop tard.

J'aurais tant voulu rester un peu ici, avec elle.

— D'accord, allons-y, abdiqué-je.

Je me relève avant de lui tendre la main pour l'aider. Elle balaie sa robe bleue à fleurs du revers de la main avant de prendre son sac à dos à côté d'elle.

Nous commençons à marcher lorsqu'elle glisse sa main dans la mienne. Surpris, je la referme sans oser la regarder. Mais je sais à mes joues en feu et à son éclat de rire que je n'ai pas encore pu cacher mon embarras.

Nous remontons la pente et une fois sur la route, nous enfourchons nos vélos. Puis, nous pédalons en direction du village, moi légèrement derrière elle. Ses cheveux volent au vent et alors qu'elle tourne la tête pour vérifier que je la suis toujours, une mèche lui fouette le visage. Elle m'adresse un sourire franc. Je comprends à ce moment qu'elle a conquis mon cœur et ce, pour toujours.

Amourjeunesseamourciel immense
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Commentaires & Discussions

Amour juvénileChapitre9 messages | 1 an

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