Chapitre 2

13 minutes de lecture

  Friedrich sortit de son bureau, son porte-document sous le bras droit. Dans l’autre, il tenait également quelques livres dont l’état de la reliure de cuir trahissait l’âge avancé. Il se mit en route vers sa salle de classe en saluant quelques collègues au passage. Une fois arrivé, il déposa son fardeau sur sa table de travail et passa une main dans ses cheveux bruns bouclés. Au cours des dix-sept dernières années, des cheveux gris avaient commencé à apparaître, ce qui ne manquait pas de charme selon ses collègues.

  L’homme jeta un regard sur la grande salle vide pour s’assurer que tout était bien en place. Les pupitres de bois s’alignaient sur trois rangées bien droites. De grandes cartes géographiques datant de plusieurs époques différentes recouvraient une partie des murs. Des toiles représentant les grands évènements de leur histoire tapissaient les surfaces restantes.

  Il replaça ses lunettes en émettant un soupir silencieux. Ces dernières semaines s’étaient avérées éprouvantes. Les épreuves de sélection du CP demandaient énormément d’organisation. Sa vie en ce moment ressemblait à une longue suite sans fin de réunions. Bref, ce qu’il détestait le plus dans ce travail: la bureaucratie! En outre, il savait comme Livia tenait à être choisie. Sa jeune protégée le méritait et possédait amplement les qualifications. Cependant, il ignorait ce que les autres membres du comité en pensaient. Son passé ainsi que ses ‘’aptitudes particulières’’ allaient pencher dans la balance, et pas en à sa faveur. Pour plusieurs, trop d’incertitude l’entourait, ce qui représentait un danger autant pour elle que pour les autres.

  Fried prit une grande inspiration pour se vider l’esprit tout en commençant à sortir des documents de son cartable. Il se tourna ensuite vers le tableau noir qui se situait derrière lui pour y écrire les grandes lignes de la matière qu’il allait enseigner ce jour-là. Une fois cela fait, il passa une main sur son veston bleu marin pour enlever la poudre de craie qui s’y était collée. Il replaça également le col de sa chemise grise pâle, peu à l’aise dans une tenue aussi formelle. Ça lui paraissait toujours aussi peu naturel, cinq ans après avoir accepté ce poste: professeur d’histoire magique. À milles lieux des missions de terrain qu’il affectionnait tant. Il faut dire qu’on ne lui avait pas vraiment donné le choix.

  Quelques élèvent interrompirent ses pensées en faisant leur entrée. Friedrich les salua alors que ces derniers s’installaient à leur place. Il vit passer Kali en coup de vent, un air fâché au visage, ce qui était très inhabituel. Étrange, se dit-il. Tournant la tête à nouveau vers la porte, il sourit à Livia qui approchait, s’arrêtant à son bureau.

  • Bonjour, dit-il, content de la voir.
  • Bonjour, répondit-elle, affichant ensuite un air hésitant.

  Fried la détailla un peu du regard de ses yeux noisette, fronçant les sourcils. Il la sentait tourmentée, et ça n’avait rien à voir avec son appréhension à l’approche de l’examen de sélection. Il le sentait.

  • Tu vas bien? demanda-il sur un ton inquiet.
  • Hum...oui, je voulais juste...te parler de quelque chose.

Son visage parsemé de taches de rousseur commença à rougir. Ça ne lui disait rien de bon. Liv ne se gênait jamais pour dire ce qu’elle pensait. Si elle semblait si embarrassée, voir anxieuse, c’est qu’il y avait quelque chose de grave. La cloche retentit avant qu’il puisse répondre.

  • Je t’en reparle après le cours, s’exclama Liv en s’éloignant vers son bureau, visiblement soulagée d’avoir un sursis.
  • D’accord…

  Il l’observa quelques secondes puis retint un soupir. Qu’allait-il leur tomber sur la tête cette fois?

*********

  Le cours passa assez rapidement malgré son inquiétude grandissante. Il n’avait pu s’empêcher de s’imaginer mille scénarios. Lorsque la cloche de fin de période résonna enfin, Fried salua distraitement ses étudiants tout en gardant un oeil sur Livia. Il vit Kali la pousser sans aucune subtilité vers lui, avant de se diriger rapidement vers la sortie elle-même. Liv s’arrêta a un pas de sa table, silencieuse et clairement pas dans son état normal. Son regard fuyait le sien et il crut percevoir de la culpabilité dans son non-verbal.

  Elle avait transgressé son lot de règlements au cours des années, dans sa constante quête pour assouvir sa curiosité. Son dédain des méthodes parfois archaïques de l’Ordre ainsi que de leur propension aux secrets lui avaient causé une multitude d’ennuis. Friedrich s’était porté garant d’elle des dizaines de fois, lui évitant nombre de punitions, voir même l’expulsion. Partageant lui-même les opinions de sa protégée, il s’avérait difficile de la réprimander pour ça. Il avait donc essayé de lui inculquer un minimum de sagesse et de patience.

  Ces dernières années, elle avait donc réussi à faire preuve de retenu, ayant appris que tout n’était pas bon à dire ouvertement. Il trouvait donc cela encore plus étonnant qu’elle se soit encore attiré des ennuis, surtout si près des sélections.

Le dernier élève finit par quitter alors il fixa la rouquine quelques secondes en silence.

  • Je t’écoute Livia, dit-il en croisant les bras.

Cette dernière tordit un peu le tissu de son cardigan entre ses mains, visiblement nerveuse.

  • Je...j’ai quelque chose à t’avouer, affirma-t-elle d’un ton peu assuré, rencontrant finalement son regard.
  • ...vas-y, répondit-il en s’efforçant de garder son calme.
  • Je...je t’ai menti. Mes cauchemars n’ont jamais cessé…

  Surpris, il ouvrit la bouche une seconde sans que le moindre son ne sorte. Il chercha d’abord quoi dire mais ne put contenir longtemps son indignation.

  • Liv! s’exclama-t-il, blessé et un peu énervé malgré lui. Tu sais ce que je pense du mensonge! Pourquoi tu as fais ça?
  • Pour toi! Rien ne fonctionnait! Et tu cherchais une solution jour et nuit, tu n’en dormais plus. Je n’en pouvais plus de te voir te détruire ainsi, pour moi. Je me suis dit que j’étais capable de gérer et d’endurer.

Fried émit un soupir question de laisser échapper la pression et de ne rien dire qu’il regretterait.

  • C’est gentil de ta part, mais ce n’était pas à une adolescente de décider ça pour moi.
  • Je suis désolée, mais je ne regrette pas ma décision. Tu m’as appris qu’il fallait être prêt à tout faire pour les gens à qui on tient. J’ai fait ce qu’il fallait.

  Sur ces paroles, elle croisa les bras en le fixant de ce regard déterminé qu’il connaissait par coeur. Comment lui en vouloir pour ça? Il lui avait lui-même inculquer ces valeurs de générosité et de don de soi. Par contre, dans ses yeux il pouvait déceler autre chose, une inquiétude qu’elle peinait à dissimuler. Elle ne lui avait pas encore tout dit.

  • Pourquoi m’en parles-tu maintenant? Qu’est-ce qui se passe?

Livia garda le silence encore quelques secondes comme si elle rassemblait son courage.

  • Depuis quelques mois...c’est pire.
  • Pire? De quelle façon?
  • Je fais le même mauvais rêve en boucle, non stop, toutes les nuits. Avant, je ne le faisais qu’une fois par nuit. En plus, ils sont de plus en plus détaillés et réalistes. On dirait que j’y suis vraiment. Jusqu’aux sensations...aux odeurs….Les corps en lambeaux...de gens que je ne connais même pas...et pourtant leurs morts me hantent. Pourquoi? Je peux pas croire qu’il n’y ait pas de raison...

  La jeune femme resserra ses bras croisés comme pour se rassurer elle-même, baissant des yeux humides vers le sol. Jamais il ne l’avait vu aussi ébranlée. Pas depuis le soir de leur rencontre du moins. Elle qui montrait toujours une joie de vivre et un enthousiasme indestructibles, peu importe les épreuves qui se dressaient sur son chemin! Elle gardait ça en dedans depuis bien trop longtemps.

  Fried pinça un peu les lèvres avant de trop en dire. Ça le tuait de lui cacher des choses...Il s’approcha d’elle et posa une main réconfortante sur sa tête.

  • Je ne sais pas, mais tu as assez endurer toute seule. Je vais reprendre les recherches. On va trouver une façon de t’en soulager une bonne fois pour toute.

Liv leva les yeux pour le regarder à nouveau, décroisant les bras pour s’essuyer les yeux du revers de la main.

  • Merci...mais promet moi de ne pas t’en rendre malade cette fois, demanda-t-elle sur un ton mi-réprobateur, mi-amusé, un léger sourire aux lèvres.
  • Je te promet. Si toi tu ne me caches plus rien, répondit-il, un air amusé au visage aussi. Maintenant va, tu vas être en retard à ton autre cours.
  • Je file, merci encore, ajouta-t-elle en lui donnant un bisou sur la joue.

  La rouquine se dirigea au pas de course vers la sortie, disparaissant rapidement de sa vue. Fried se permit un soupir. Il sentit alors la frustration se mêler à son inquiétude. Il savait que ça leur retomberait dessus un jour ou l’autre. Personne ne l’avait écouté et voilà où ils en étaient.

Friedrich ramassa à la hâte ses papiers et les mit dans son sac sans se soucier de leur ordre. Il sortit de la pièce et se dirigea rapidement vers l’aile administrative. Il déboucha sur le long corridor où se trouvaient les offices de tous les dirigeants de l’ordre. À l’image du reste de la bâtisse, les parois de celui-ci se constituaient de pierre, mais celle-ci était plus foncée, presque noire. Le bois des portes, plus clair, ainsi que les nombreuses lanternes allumées en tout temps. Cet éclairage permettait au passage de ne pas paraître trop sombre, malgré l’absence de fenêtre. Au bout de ce dernier se trouvait un petit hall, au milieu duquel trônait le bureau de la secrétaire du directeur. Lydia, une petite femme ronde, aux cheveux bruns soigneusement coiffés, lui sourit poliment dès qu’il arriva à proximité.

  • Professeur Bauer, que puis-je faire pour vous?
  • Je dois le voir tout de suite, dit-il d’un ton sans réplique.

  Il entreprit de contourner le bureau de la femme sans même ralentir le pas, se dirigeant vers la grande porte ouvragée située derrière elle. Celle-ci se leva de sa chaise en le regardant faire, scandalisée.

  • Mr. Brown est très occupé et il ne reçoit personne en ce moment.
  • Il me recevra moi, répondit-il en lui décochant un sourire en coin, la main sur la poignée.

Malgré son sourire, son regard froid démontrait clairement qu’il n’entendait pas à rire. Lydia n’osa pas répliquer et se rassit alors qu’il poussait la porte, pénétrant dans la salle. Il fut satisfait que cette fois elle ne le suive pas. Depuis ces dernières années, elle devait avoir compris qu’il n’y avait pas grand chose à faire pour le retenir!

Les murs de la grande pièce de forme ovale semblaient littéralement couverts d’étagères et de bibliothèques de toutes sortes. Outre des livres, leurs tablettes débordaient de pierres, d’artéfacts et de gadgets en tout genre, tous soigneusement disposés et étiquetés. D’ailleurs, la propreté de l’endroit était exemplaire, presque obsessionnel. À l’image de la personnalité de son occupant. Il se dirigea vers le fond de la pièce qu’occupait un grand bureau en bois foncé. La cloison derrière lui se constituait de grandes fenêtres cathédrales couvrant presque toute la surface. Un homme d’une cinquantaine d’année, à la chevelure poivre et sel, était assis, consultant avec attention une pile impressionnante de paperasses.

  • Que me vaut ton interruption, Friedrich? demanda Walter sans même lever les yeux de ses papiers.

  Fried s’arrêta une fois rendu à quelques pas de son ancien partenaire de mission. Ça lui faisait encore étrange d’être sous ses ordres, même s’il occupait le poste depuis déjà cinq ans.

  • Je dois te parler de Livia, dit-il d’un ton ferme, sachant pertinemment qu’il ne la portait pas dans son coeur.

Walter émit d’ailleurs un soupir sonore, ce qui irrita encore plus Friedrich. Il savait bien que son opinion à propos de Liv ne volait pas bien haut. L’idée qu’il s’en était faite le jour-même où ils l’avaient recueilli n’avait pas vraiment évoluée. Dangereuse et instable, selon ses propres mots. Il avait bien sûr dû finir par reconnaître son talent, mais il n’avait jamais cessé de s’en méfier.

  • Qu’a-t-elle fait encore? s’enquit-il en fixant toujours obstinément ce sur quoi il travaillait, une plume en main.

Friedrich poursuivit en essayant de ne pas trop laisser transparaître son inquiétude.

  • Ses cauchemars ne sont jamais partis. En fait, ils empirent depuis plusieurs mois à ce qu’elle m’a dit. Tu sais comme moi que ce n’est pas une coïncidence. La première attaque répertoriée remonte à huit mois.

Le directeur daigna enfin lever le regard vers lui, les sourcils froncés.

  • On ne sait pas encore si les mêmes créatures que celles du massacre de sa famille sont impliquées, affirma-t-il en passant une main dans sa petite barbe parfaitement taillée.

  Fried eut un rire de dépit, mais soutint le regard de son ancien partenaire sans broncher. Il tentait de ne pas dépasser les limites, mais il avait toujours été honnête avec Walter et il n’arrêterait pas maintenant. Directeur ou pas.

  • C’est certain puisque nous n’avons jamais trouvé ce qu’étaient les créatures en question, affirma-t-il sur un ton sarcastique. Cependant, tu sais comme moi que la signature est exactement la même.
  • Certes...mais qu’attend-tu de moi au juste? L'enquête est déjà en cours, rétorqua Walter, exaspéré.

  Friedrich afficha un air pensif quelques secondes, glissant ses mains dans ses poches de pantalon. Ses méninges fonctionnaient à toute vitesse. Tellement d’idées s’y bousculaient! Il avait l’impression de marcher sur des oeufs. Il savait très bien que la sentimentalité ne fonctionnait pas avec lui. Il devait présenter les choses de façon à interpeller sa froide logique.

  • Vous n’avez aucun résultat, non? Peut-être que si on impliquait Livia dans le processus…risqua-t-il, sans vraiment avoir le temps de développer son idée.
  • Il n’en est pas question, répliqua du tac au tac Walter. De toute façon, elle n’a aucun souvenir des évènements, alors elle n’est d’aucune utilité. Quelques images floues sorties d’un mauvais rêve ne nous aideront certainement pas.
  • C’est déjà plus que ce que nous avons. Walt...elle était là quand c’est arrivé, elle a vu ces créatures. Il doit forcément y avoir certains indices dissimulés dans ces images, qu’elle pourrait trouver avec notre aide.
  • C’est peu probable, les oracles sont très doués pour effacer la mémoire, il ne devrait pas rester grand chose.

  Friedrich fit un pas de plus vers le bureau, faisant un effort pour ne rien laisser voir de sa colère. Livia était tellement plus que ce que les autres voyaient en elle. Pourquoi était-il le seul à le voir? Sa frustration transparut malgré lui dans son ton.

  • Ils ne doivent pas être aussi doués qu’ils le disent, parce que si c’était le cas, ces images ne la tortureraient pas nuit après nuit depuis dix-sept ans! Ce genre de traumatisme ne s’efface jamais totalement, magie ou pas. Ça laisse des traces. Je vous avais averti de ne pas lui effacer la mémoire et aucun d’entre vous ne m’a écouté.

  Walter gardait un air si froid et imperturbable que, l’espace d’un instant, Fried eut envie de le secouer. Comment pouvait-il faire preuve de tant d’insensibilité? Il avait toujours eut cette tendance, mais les années n’avaient fait que l’accentuer.

  • Lui laisser ses souvenirs ne représentait pas une option si nous voulions pouvoir la réhabiliter. C’était plus simple et plus sécuritaire, affirma Walter, tapotant des doigts sur le bureau, signe de son impatience grandissante.
  • Pour nous, pas pour elle. C’est notre problème, à nous les magiciens. Plutôt que de régler un problème, on préfère le faire directement disparaître et tout arranger à notre convenance. C’est contre-nature, ajouta-t-il, s’efforçant en vain de garder son calme.

  Depuis toutes ses années, une grande quantité des décisions ou des procédures de leur ordre lui avaient déplu. Il accumulait ces reproches depuis longtemps. Il avait essayé un nombre incalculable de fois de changer les choses, sans jamais aucun résultat.

  • Tu t’es trop attaché à elle, ça altère ton jugement...ce n’est pas ta fille, tu devrais commencer à la traiter en élève, et rien d’autre.

  Fried resta figé quelques secondes, ne sachant que répondre. Il avait conscience de s’être attaché à Livia beaucoup plus que son devoir ne l’exigeait. Trop, sans aucun doute. Malgré cela, il savait, au plus profond de son être, qu’il avait raison à son sujet.

  • Là n’est pas la question, finit-il par dire, posant les mains sur le bureau pour planter son regard dans celui de son supérieur, qui ne cilla pas. Toi tu devrais arrêter de la juger sans réellement la connaître, sur la même première impression erronée que tu as depuis le jour-même où nous l’avons ramené.

Walter le fixa quelques secondes en silence, contrarié.

  • Les problèmes qu’elle nous a causé au cours des années prouvent mon point. De toute façon, je n’ai pas à me justifier à toi. Et que tu le veuilles ou non, ses souvenirs ne peuvent pas lui être restitués, tu le sais très bien.

  Friedrich serra les dents pour se retenir de dire quelque chose qu’il regretterait. Il prit une profonde respiration silencieuse avant de continuer. Il devait garder la tête froide s’il voulait aider Liv.

  • En effet, mais ça ne veut pas dire qu’il ne reste rien. On peut cesser de lui mentir, lui dire la vérité. Pour qu’elle puisse faire son deuil. Quoique tu en dises, je suis persuadé que ses cauchemars sont une piste à explorer. Elle dit qu’ils sont de plus en plus détaillés. Avec notre aide ou même avec l’aide des voyantes, elle pourrait sûrement en tirer des indices susceptibles de nous aider. Par la même occasion, une fois la menace écartée, ses mauvais rêves cesseront peut-être. C’est du gagnant-gagnant, dit-il, hésitant ensuite quelques secondes avant d’ajouter... mon opinion valait quelque chose à tes yeux avant, essaie de t’en rappeler.

  Le directeur le fixa quelques secondes en silence, évaluant probablement toutes les ramifications et conséquences possibles.

  • Je refuse. Elle est déjà assez instable et imprévisible comme ça. Il y a encore beaucoup trop de faits inconnus en ce qui la concerne. Ce n’est pas négociable. Maintenant si ça ne te dérange pas, j’ai du travail.

  Friedrich lui lança un regard noir en se redressant. Il sut à ce moment avec certitude que son ancien partenaire ne pourrait être convaincu, quoiqu’il fasse. Il savait à quoi s’en tenir désormais. Leur amitié était bel et bien chose du passé.

  • Bien. Je ne te dérangerai pas plus longtemps alors.

  Il fit volte face et s’éloigna d’un pas rageur, son coeur martelant ses côtes. Il avait besoin de sortir de là, de s’éloigner de lui le plus rapidement possible.

  • Ne t’avise pas de le lui dire sans ma permission, Fried, ajouta Walter dans son dos sur un ton glacial.

Il continua son chemin sans se retourner, gardant le silence. Il valait mieux qu’il ne dise pas le fond de sa pensée s’il voulait garder son emploi. S’il voulait pouvoir rester près de Livia et la protéger. Il allait encore devoir se débrouiller seul.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Anyaanka ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0