Quelle serait ta réaction à toi, si un jour, tu recevais un message sur un réseau social, mais pas un message normal, ordinaire si tu préfère... Un message, qui pourrait changer ta misérable petite vie à toi et à ta famille ? Tu dirais oui forcément, moi aussi. C'est pourquoi, ma routine a changée du jour au lendemain.

Je m'appelle Mia Ollier, j'ai seize ans dans deux jours. J'ai de longs cheveux blonds et garnis. Mes yeux sont verts et d'après ma mère, ils s'accordent très bien avec mes cheveux. Ce que je ne trouve pas. Je mesure 1 mètre 65 et je me trouve petite.

Quand j'avais onze ans, je pensais que la vie était belle. Que les oiseaux chantaient, que le soleil brillait... mais en fait... quand ce soleil s'éteint, tout s'arrête.

Le jour de mes douze ans, cette lumière s'est en effet débranchée. La petite fille joyeuse et épanouie s'est enfuie. Où elle est allée, je ne sais pas... tout ce que je sais c'est qu'il faudra un miracle et des années pour la retrouver.

C'était pour mon anniversaire. Mon père quand j'étais arrivée dans le salon, m'avait dit :

_Joyeux anniversaire ma chérie ! Passe une bonne journée !

Il devait partir pour aller au travail. Comme tous les matins. Ensuite, il m'avait dit que quand il rentrerait, il aurait une surprise pour moi avec des bonbons et pleins de pop-corn. Je lui avais souris avec ce sourire éclatant, brillant, et beau... enfin, ça c'est ce que dit mon entourage. Avec ce sourire, que j'ai perdu depuis ce jour-là.

Il m'avait déposé un baiser sur le front et m'avait laissée au milieu du salon, toujours souriante. Après avoir prit sa sacoche et sa veste, il était sortit et j'avais entendu sa voiture démarrer. Sauf que ce que je ne savais pas, c'est que c'était la dernière fois que je l'entendais démarrer et que c'était aussi et surtout la dernière fois que j'entendais le son de la voix de mon père.

Ma journée s'était bien passée, j'avais eu des cadeaux de la part de mes amies, qui en échange me demandaient quand est-ce-que je le fêtais avec elle, question à laquelle je répondais « je ne sais pas » à chaque fois.

Le soir, des policiers étaient venus à la porte. Ils ont chuchotés des mots à maman que je n'ai pas compris. Moi, j'avais peur qu'ils la mettent en prison, alors je suis intervenue et j'ai vu ma mère en pleurs.

Les policiers sont repartis après avoir fait signer des papiers à ma mère. J'ai attendu mon père toute la soirée, quand ma sœur est rentrée, maman nous a annoncé la nouvelle.

Notre père était mort dans un accident de voiture, une voiture a percuté le camion qui était juste devant papa. Il n'a pas réalisé à temps à cause de la fatigue et n'a pas pu freiner assez vite.

_ Mia !! On mange !

Ma mère m'appelle. J'ouvre les yeux et tente de me rappeler dans quelles circonstances je me suis laissée aller pour sombrer dans ce genre de souvenirs.

Je distingue les couleurs marron et le parquet miteux de ma chambre. Sur mon lit sont étalées mes affaires de maths. Je comprends mieux mon moment d'abandon. Je me lève, chausse mes pantoufles, parce que malgré le fait qu'on ne soit qu'en mi-octobre, le froid se fait déjà ressentir et je sors de ma chambre.

Le sol craque et grince sous mes pieds. Vous devez vous demander où j'habite. Mais on a déjà beaucoup de chances d'avoir un abri. Un endroit pour dormir. On est dans l'étage au dessus de la pâtisserie où travaille maman.

Son patron en voyant notre misère après la mort de mon père a bien voulu nous loger. Mais pour le salaire, ce n'est pas la même. Les clients se font rares. La pâtisserie est celle du bout de la ville, donc celle de dernier recours.

Mais, notre misère va changer, je le pensais il y a quelques jours. Maintenant, c'est une certitude.

***

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